Unifor lance une campagne de lutte contre la violence entre partenaires intimes en Ontario lors d’un symposium à Windsor

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Cinq femmes posent avec des affiches de campagne.
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Le 25 novembre, alors que le premier ministre de l’Ontario Doug Ford refusait de reconnaître l’épidémie de violence entre partenaires intimes devant un refuge pour femmes, 150 femmes d’Unifor se sont réunies à Windsor, en Ontario, pour lancer la campagne du syndicat exigeant que cette déclaration soit promulguée.

Samia Hashi, directrice de la région de l’Ontario d’Unifor, a ouvert la journée en soulignant que l’adoption du projet de loi 173, la Loi sur l’épidémie de violence entre partenaires intimes, est une étape nécessaire pour soutenir les familles et les survivantes et prévenir d’autres cas de violence.

« Toutes les personnes présentes dans cette salle, toutes celles qui ont été touchées par la violence entre partenaires intimes, savent qu’il y a une épidémie dans notre province, a déclaré Samia Hashi. Seulement en 2022, 33 804 incidents de violence entre partenaires intimes ont été signalés à la police en Ontario. C’est en leur honneur et en leur mémoire que nous faisons ce travail. »

Les survivantes, les intervenantes auprès des femmes et les membres d’Unifor présents dans la salle ont constaté les statistiques et se sont engagés à agir, d’abord en envoyant un courriel aux parlementaires élus de l’Ontario et au premier ministre pour les exhorter à déclarer que la violence entre partenaires intimes est une épidémie.

Le projet de loi 173 a été adopté en deuxième lecture, mais renvoyé au Comité permanent de la justice de l’Ontario au printemps 2024 pour être étudié.

« Nous n’avons pas besoin d’une autre étude, a indiqué Tracey Ramsey, directrice du Service de la condition féminine d’Unifor. Nous savons ce qui doit se passer, nous savons ce que le gouvernement doit faire, et Unifor se joint à l’ensemble des survivantes, des organisations et des voix qui font pression en faveur de l’adoption de ce projet de loi. Dans le cadre de l’enquête du comté de Renfrew, des recommandations ont été publiées. La toute première recommandation exhortait à déclarer que la violence entre partenaires intimes en Ontario est une épidémie. Plus de 100 municipalités l’ont déjà fait. »

Les personnes présentes ont été invitées à examiner les statistiques actuelles sur la violence entre partenaires intimes et ont participé à un atelier définissant les différentes formes d’abus et la façon dont les abus et la violence sont utilisés pour maintenir le pouvoir dans les relations intimes. Parfois, ce déséquilibre de pouvoir peut être ancré dans les structures culturelles ou religieuses.

« Les femmes sont souvent considérées comme les gardiennes des normes culturelles, a ajouté Ayan Holland, membre extraordinaire du Conseil régional de l’Ontario d’Unifor et co‑organisatrice de l’événement. Il peut alors être plus difficile de déceler ou de stopper certaines formes d’abus. 

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Ayan Holland
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IPV Symposium panelists

Les personnes participant à l’événement ont pu s’informer auprès des nombreux fournisseurs de services présents, notamment des représentantes et représentants du refuge Hiatus House de Windsor et des organismes Trans Wellness Ontario et Legal Assistance of Windsor.

L’impact de la violence entre partenaires intimes a été fortement ressenti dans la salle. L’une des intervenantes a d’ailleurs déjà été hébergée au refuge Hiatus House en compagnie de sa mère pendant son enfance.

Le refuge amasse présentement des fonds pour des logements de transition où les survivantes et leurs enfants peuvent habiter de 18 à 24 mois.

Fartumo Kusow, fondatrice de la Sahra Bulle Foundation, a livré un puissant message sur le silence qui s’installe dans une famille qui subit les conséquences de la violence entre partenaires intimes.

Elle a décrit la façon dont les systèmes qui devraient intervenir, notamment la police et les professionnels de la santé, adoptent des politiques et des pratiques qui isolent encore davantage les personnes victimes de cette violence, engendrant des conséquences dévastatrices.

« Il y a deux côtés de moi-même, comme un écran partagé avant et après le 26 mai 2023, dit-elle. J’ai perdu ma fille, la femme qui m’a permis de devenir mère. »

« J’ai appelé la police à de nombreuses reprises, ajoute-t-elle. J’avais sauvegardé 1 300 photos de ses blessures dans un dossier. Quelqu’un m’a dit que nous ne pouvions pas partager les preuves que nous avions, et que tout ce que je dirais serait considéré comme des ouï-dire, à moins que Sahra ne leur en parle elle-même. »

Elle estime que les appels à qualifier la violence entre partenaires intimes comme une épidémie constituent une étape essentielle pour mettre fin à cette violence, et elle espère que cette déclaration permettra de faire évoluer la manière dont les institutions traitent de ce type de violence.

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Fartumo Kusow

« Nous devons nous assurer que les femmes sont en sécurité, chez elles et dans la rue. Et la prochaine fois que quelqu’un viendra frapper à votre porte pour vous inciter à aller voter, assurez‑vous qu’il défendra cette cause. »

À la fin de l’après-midi, deux intervenantes ont apporté un nouvel éclairage et de l’amour dans la salle.

Cher Obediah, poète et militante contre la violence entre partenaires intimes, a partagé ses histoires en récitant des poèmes, notamment des histoires édifiantes d’introspection, de croissance et de force, à la fois au sein d’une relation abusive et après l’avoir quittée.

Jenny Natyshak, propriétaire du centre de bien-être The Lodge at Lakeshore, a dirigé une méditation apaisante pour clore l’événement.

À leur sortie, les membres ont rempli leurs sacs d’affiches et de cartes postales et réitéré leur engagement dans la campagne à venir.

« Ce travail sera difficile, mais je ne pouvais choisir un meilleur groupe que vous pour mener ce combat, a avoué Samia Hashi. Je vous remercie de votre participation et de votre engagement à soutenir les survivantes. »

Participez à la campagne dès aujourd’hui en envoyant un message aux parlementaires élus de votre région et au premier ministre Doug Ford pour leur demander d’adopter le projet de loi 173.

Media Contact

Sarah McCue

National Communications Representative - ONTARIO
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