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Le Conseil du secteur ferroviaire d’Unifor lance une nouvelle collaboration avec Public Rail Now, un groupe de défense américain qui œuvre à la promotion de réseaux ferroviaires publics et redevables.
« Ce partenariat renforce notre solidarité au-delà des frontières et réunit deux campagnes importantes qui partagent le même objectif : remettre le réseau ferroviaire entre les mains du secteur public, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor. En collaborant avec Public Rail Now, nous intensifions nos efforts en exigeant des réseaux ferroviaires sûrs, fiables et redevables envers le public, qui priorisent les travailleuses et travailleurs et les communautés, et non les bénéfices privés. »
Ce partenariat découle d’une motion adoptée par le Conseil du secteur ferroviaire d’Unifor lors de son congrès statutaire de 2025, où les membres délégués ont reconnu le lien étroit entre la campagne « Remettre le Canada sur les rails » d’Unifor et le travail du groupe Public Rail Now aux États-Unis.
« La privatisation a affaibli le service, la sécurité et les bons emplois, a indiqué Chris Garrod, président du Conseil national du secteur ferroviaire d’Unifor. Il est temps de rendre le réseau ferroviaire à la population et de s’assurer qu’il sert les communautés, et non les entreprises actionnaires. »
Depuis des années, les travailleuses et travailleurs du secteur ferroviaire de toute l’Amérique du Nord subissent directement les impacts de la privatisation : baisse de la qualité du service, négligence des infrastructures depuis des années, pertes d’emplois et érosion des capacités d’entretien à l’interne. Cette nouvelle collaboration traduit une volonté commune de s’attaquer à ces enjeux et de renforcer les arguments en faveur des investissements publics et de la propriété publique.
La campagne d’Unifor a mis en évidence les impacts de la privatisation de VIA Rail, notamment le déclin de la ponctualité et la perte d’emplois spécialisés à mesure que davantage de tâches sont confiées en sous-traitance. Les conséquences sont claires : la fiabilité est réduite, les effectifs sont moins nombreux à entretenir l’équipement, et le système peine à répondre aux besoins des voyageurs, en particulier dans les régions éloignées et mal desservies. Le groupe Public Rail Now a soulevé des préoccupations similaires aux États-Unis, où les chemins de fer de classe I continuent de prioriser le rendement pour les actionnaires au détriment du service, de la sécurité et de l’accès des communautés.
Adam Barrington, recruteur national pour Public Rail Now, a fait écho à cette réalité, soulignant les conséquences de la consolidation non réglementée des entreprises et de décennies de décisions privilégiant les actionnaires dans l’ensemble du réseau ferroviaire américain. Il a fait remarquer que les bénéfices à court terme ont été maintes fois privilégiés au détriment du bien-être de la main-d’œuvre, de l’accès des communautés et de la viabilité à long terme du réseau.
Des exemples tirés de partout sur le continent montrent qu’un autre modèle est possible. Aux États-Unis, d’importants investissements fédéraux dans le cadre de la loi bipartite sur les infrastructures ont permis à Amtrak d’atteindre des niveaux de fréquentation records en améliorant la fiabilité du réseau et en augmentant sa capacité. Au Canada, le rétablissement du service de transport de passagers Northlander d’Ontario Northland souligne l’importance d’infrastructures ferroviaires publiques soutenues par une solide expertise syndicale à son centre de remise à neuf et de réparation à North Bay.
Grâce à cette collaboration, Unifor et le groupe Public Rail Now souhaitent sensibiliser davantage le public à la nécessité de disposer de réseaux ferroviaires redevables, soutenus par les pouvoirs publics et priorisant la main-d’œuvre, les passagers et les communautés. Au cours des prochains mois, les deux organisations exploreront les possibilités d’harmoniser leurs recherches, de partager leurs stratégies d’intervention et de coordonner leurs efforts de sensibilisation.
Ce partenariat constitue une première étape significative vers le rétablissement de réseaux ferroviaires publics capables de répondre aux besoins économiques, environnementaux et sociaux tout en créant des emplois syndiqués de qualité des deux côtés de la frontière.