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Le 28 janvier, les dirigeantes et dirigeants d’Unifor ont rencontré des centaines de représentantes et représentants de sections locales d’Unifor de partout au pays pour discuter de la menace tarifaire et de l’approche adoptée par notre syndicat pour protéger les emplois et notre économie.
« Ce syndicat a eu à composer avec de nombreuses difficultés importantes par le passé, notamment une crise financière internationale et une pandémie mondiale qui ont bouleversé la planète », a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor, au cours du webinaire.
« Nous savons comment traverser une crise. Nous savons comment être solidaires pour défendre nos membres ainsi que les travailleuses et travailleurs du monde entier. Nous savons comment mobiliser le meilleur de notre syndicat et c’est ce que nous allons faire. C’est ce que nous faisons. »
Le président américain Donald Trump et son administration menacent d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits importés du Canada et du Mexique, dès le 1er février.
« Comme vous l’avez vu ces dernières semaines, les règles du jeu changent continuellement, et les demandes continuent de croître. Il a déclaré que les États-Unis n’avaient pas besoin des voitures canadiennes, de notre énergie, de notre pétrole et de notre gaz, de notre bois, de notre nourriture ou de nos produits laitiers. Nous pouvons nous attendre à ce que la liste des secteurs de l’économie qu’il vise continue à s’allonger », a ajouté Mme Payne.
« Peu importe que rien de tout cela ne soit vrai, il a une mission, et cette mission est d’attirer les investissements du Canada vers les États-Unis. Il veut réduire le déficit commercial qu’il considère comme une subvention, nous imposer des exigences qui n’ont rien à voir avec le commerce, et utiliser l’argent perçu sur les tarifs douaniers pour réduire les impôts de ses amis fortunés. »
Mme Payne a indiqué que depuis l’élection de M. Trump en novembre, elle a rencontré des employeurs, des politiciens, des experts en commerce, des décideurs et d’autres syndicats, s’entretenant avec eux presque quotidiennement de la menace de tarifs douaniers et des répercussions négatives qu’ils auraient sur les travailleuses et les travailleurs canadiens, sur l’emploi et sur l’économie.
À la suite de sa nomination au Conseil du premier ministre sur les relations canado-américaines Canada-États-Unis du Premier ministre, Mme Payne a mis en garde les employeurs et les gouvernements contre la tentation d’exploiter ce moment de crise et de faire reculer les droits des travailleuses et des travailleurs ainsi que les gains déjà obtenus à la table de négociation. Elle a également appelé les responsables politiques, toutes tendances confondues, à travailler ensemble pour créer une stratégie unie et coordonnée qui rassemble les Canadiennes et les Canadiens.
« Parce qu’il s’agit du combat de notre vie, et tout politicien qui ne comprend pas cela doit ressentir notre colère », a déclaré Mme Payne.
« Nous devrons riposter fermement si des tarifs nous sont imposés. Il faudra aussi mettre en place des mesures de soutien comparables à celles de la pandémie pour aider les travailleuses et travailleurs ainsi que les industries touchées par une guerre commerciale. Nous devrons utiliser tous les moyens à notre disposition pour créer et protéger de bons emplois au Canada, y compris en utilisant nos fonds d’approvisionnement pour faire travailler des Canadiennes et les canadiens. »
« Unifor a également mis en place un groupe de travail sur le commerce en réaction à la menace de tarifs, avec des équipes sectorielles dédiées à soutenir les sections locales du syndicat. L’objectif est de mobiliser toutes les ressources et toute la solidarité nécessaire pour riposter. Mme Payne a indiqué que le syndicat veut entendre les sections locales afin de savoir si des entreprises font des menaces ou exigent des concessions, si elles cherchent à augmenter ou réduire leur production, et si les employeurs utilisent les tarifs comme levier dans les négociations. »
Au cours de la réunion avec les présidentes et présidents et d’autres représentantes et représentants des sections locales, Mme Payne et l’équipe de direction nationale ont fait le point sur le travail accompli par le syndicat pour protéger les travailleuses et travailleurs canadiens et ont exposé la position d’Unifor sur la réponse du Canada aux tarifs douaniers et sur les mesures proactives nécessaires à la protection de l’emploi.
« Unifor compte plus de 120 000 membres travaillant dans des secteurs de l’économie dépendants du commerce, ainsi que des dizaines de milliers d’autres dans le transport de marchandises. »
Le secrétaire-trésorier national, Len Poirier, a déclaré que le transport routier, ferroviaire et maritime intérieur seront les plus touchés, tandis que le transport aérien de marchandises sera affecté dans une moindre mesure.
« Nous avons de nombreux emplois dans ce secteur. Le transport est l’un des plus grands secteurs de l’économie canadienne et c’est ce qui permet aux produits de circuler. Cela pourrait avoir un impact important, et nous allons suivre la situation de près », a-t-il déclaré.
« Cela nous montre vraiment les liens entre les différents secteurs et la façon dont ils s’entrelacent et se soutiennent les uns les autres dans cette chaîne logistique. »
Le directeur québécois d’Unifor, Daniel Cloutier, a appelé les membres de tous les secteurs et de toutes les zones géographiques à s’unir en cas d’imposition de tarifs douaniers pour exiger une action du gouvernement.
« Nous serons touchés. Avec un gars comme Trump, la seule solution que nous avons en tant que Canadiennes et Canadiens, c’est de prendre le taureau par les cornes... C’est un moment où tous les membres doivent s’impliquer politiquement pour créer une solidarité entre tous les travailleurs et toutes les travailleuses afin de survivre à l’impact », a-t-il ajouté.
« Nous avons besoin d’un gouvernement qui se lève et qui ait une colonne vertébrale. La loi du marché n’est pas la solution. Il est temps de faire passer le pays avant le parti. »
Répondant à une question sur l’impact potentiel sur le secteur forestier, Gavin McGarrigle, directeur régional d’Unifor pour l’Ouest, a averti que les prix augmenteront également pour les Américains, réduiront les ventes et auront un impact sur les usines au Canada.
« Nous avons des entreprises qui exercent leurs activités des deux côtés de la frontière, a-t-il indiqué. Il s’agit d’une menace existentielle pour tout le monde. Cela va conduire à une consolidation vers les États-Unis, alors que notre industrie forestière a besoin d’une production continue et d’investissements importants à long terme. »
M. McGarrigle participera à des réunions cette semaine en tant que membre du groupe de travail sur le commerce et la sécurité économique du premier ministre de la Colombie-Britannique et du conseil commercial américain du premier ministre du Manitoba, tous deux formés explicitement pour faire face aux menaces tarifaires.
La directrice régionale d’Unifor pour l’Atlantique, Jennifer Murray, a dit avoir participé à des tables rondes gouvernementales à Terre-Neuve-et-Labrador en réponse à la menace.
« À Terre-Neuve-et-Labrador, les exportations vers les États-Unis sont considérables, notamment dans les secteurs du poisson, de l’énergie et de la foresterie, et les tarifs douaniers suscitent des inquiétudes », a-t-elle déclaré.
« Certains participants et participantes à la table de négociation ont fait preuve d’une grande créativité dans leurs idées. La menace tarifaire touche beaucoup de nos membres en Atlantique et c’est un énorme avantage d’être assis à ces tables pour participer à ces conversations. »
Alors que l’Ontario se prépare pour les élections du 27 février, il ne fait aucun doute que l’incertitude des tarifs douaniers est au premier plan des préoccupations des travailleuses et des travailleurs, a déclaré Samia Hashi, directrice régionale d’Unifor pour l’Ontario.
« Une méthode de travail unifiée est exactement ce que nous devons réaliser », a affirmé Mme Hashi, ajoutant la nécessité de mettre la main à la pâte pour éviter les pertes d’emploi et préserver notre avenir économique.
« Nous allons simplement poursuivre le combat et j’ai hâte de travailler avec vous tous et d’avoir ces conversations. »
Unifor continuera à rencontrer les responsables élus et les employeurs pour discuter des mesures visant à sauvegarder notre économie et à protéger les travailleuses et les travailleurs ainsi que leurs familles.
Pour consulter les recommandations d’Unifor visant à protéger les emplois et notre économie, cliquez ici.