Unifor entend soutenir les métiers spécialisés

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Chaque province au Canada et chaque territoire a son propre système de formation pour les métiers spécialisés, une situation qui empêche la capacité du pays à attirer des jeunes dans les métiers ou à les garder une fois qu’ils ont commencé à y travailler, selon les propos tenus au premier Conseil des métiers spécialisés d’Unifor.

« Nous avons 13 différents systèmes d’apprentissage. Si nous devions commencer à neuf, nous ne procèderions pas de cette manière. C’est clair », a déclaré aujourd’hui Garry Herman, directeur général de l’Industry Training Authority en Colombie-Britannique, devant le Conseil.

M. Herman a participé à un panel sur les défis auxquels la formation des métiers spécialisés est confrontée, et il a aussi livré la principale allocution en après-midi. Comme plusieurs personnes au Conseil, M. Herman préconise l’harmonisation des programmes d’apprentissage au Canada.

À l’heure actuelle, une ou un travailleur ayant des qualifications d'un corps de métier peut travailler n’importe où au Canada. En revanche, ceux qui sont encore en apprentissage ne peuvent pas se déplacer d’une province à l’autre pour leur formation, bien qu’il y ait une certaine harmonisation dans la région atlantique.

Les 300 déléguées et délégués au Conseil ont adopté une résolution demandant à Unifor de soutenir toute initiative permettant aux apprentis de se déplacer au Canada lorsqu’ils cherchent du travail tout en poursuivant leur formation d’apprentis pour obtenir leur qualification.

« Nous allons continuer d’exercer des pressions pour atteindre cet objectif », a déclaré David Cassidy, président du Conseil des métiers spécialisés d'Unifor. « Nous pouvons faire une différence pour ces jeunes apprentis. »

Mike Luff, chercheur au Congrès du travail du Canada, a souligné que les difficultés actuelles du marché du travail rendent l’harmonisation encore plus importante, puisqu’elle permettrait aux apprentis de se déplacer pour obtenir du travail lorsqu’ils en ont besoin.

« Les apprentis ont souvent de la difficulté à obtenir leur premier placement, ou ils y arrivent mais se font mettre à pied », a affirmé M. Luff pendant la discussion en panel.

Il a ajouté que le Canada pourrait envisager de suivre l’exemple du Royaume-Uni où un nouveau levier est offert aux grands employeurs pour financer le placement d’apprentis, une suggestion que plusieurs ont appuyée au Conseil.

Melissa Young, coordonnatrice régionale pour le projet d’harmonisation des apprentissages dans la région atlantique et présentatrice, a encouragé Unifor à exercer des pressions auprès des employeurs pour inclure davantage d'apprentis au moment de négocier des conventions collectives.

Sarah Watts-Rynard, directrice exécutive du Forum canadien sur l’apprentissage, a souligné dans ses commentaires que les syndicats peuvent aussi aider en recrutant des mentors parmi leurs membres compagnons pour qu'ils travaillent avec des apprentis et qu'ils puissent les guider en cours de route.

Le Conseil a aussi adopté une résolution aujourd’hui invitant les sections locales à recruter des mentors parmi leurs membres, et à négocier des clauses contractuelles pour soutenir les programmes de mentorat, y compris la formation.

Plusieurs conférenciers et délégués ont souligné que de plus amples efforts sont nécessaires pour encourager les jeunes à choisir une carrière dans les métiers spécialisés, notamment les femmes et les groupes autochtones.

« Nous devons aussi nous adresser aux parents et nous assurer qu’ils savent que d'autres options sont possibles que d'aller à l'université », a déclaré Terry Weymouth, électricienne et coordonnatrice nationale des métiers spécialisés d’Unifor.