Unifor défend les membres du secteur des soins de santé en Nouvelle-Écosse

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Unifor a défendu avec vigueur ses 2 300 membres et plus du secteur des soins de courte durée en Nouvelle-Écosse pendant les audiences d'arbitrage d'une semaine résultant du scandaleux projet de loi 1 du gouvernement.

Ce projet de loi propose de transférer les membres d’Unifor vers d’autres syndicats, à moins qu’une solution de compromis ne soit « ordonnée » par l’arbitre.

Par exemple, sans une solution de compromis, Unifor risque de perdre plus de 500 infirmier(ière)s auxiliaires autorisés dans le secteur des soins de courte durée qui seraient transférés au Nova Scotia Nurses Union (NSNU), alors que la législation stipule que les infirmier(ière)s autorisés et les infirmieri(ière)s auxiliaires autorisés doivent faire partie de la même unité de négociation. La législation prévoit aussi que les 24 000 travailleuses et travailleurs des soins de courte durée soient regroupés en quatre unités de négociation, avec les quatre syndicats des soins de santé représentant une des unités dans laquelle ils ont déjà des membres représentés. Puisque Unifor ne représente pas le personnel clérical, le syndicat ne pourrait être à l’avenir l’agent négociateur de ces travailleuses et travailleurs.  Étant donné que le syndicat des infirmier(ière)s représente seulement les membres affectés à l’unité de négociation des infirmier(ière)s, cela signifie que le syndicat serait le seul syndicat autorisé à représenter les infirmier(ière)s autorisés et les infirmier(ière)s auxiliaires autorisés. Par conséquent, Unifor n’aurait des membres que dans les deux autres unités de négociation, soit les soins de santé et le soutien aux services.

Proposition du syndicat pour des associations de négociation

Unifor et le SCFP ont travaillé très fort pour mettre de l’avant une solution de rechange pendant l’arbitrage qui comprendrait une association de négociation multisyndicale. Cette solution permettrait aux membres d’Unifor de demeurer de fiers membres de leur syndicat, de protéger leurs droits en matière de liberté d’association, tout en accordant au gouvernement ce qu’il souhaite, soit quatre unités de négociation à l’échelle de la province et quatre conventions collectives à l’échelle de la province dans les secteurs infirmiers, de soins de santé, de soutien aux services et clérical.

La décision repose maintenant entre les mains de l’arbitre James Dorsey qui, selon la législation, doit soumettre un rapport final et une décision aux parties d’ici le 1er janvier, mais une extension lui a été accordée, à sa demande, par le ministre de la Santé jusqu’au 19 janvier.

Au moment de l’arbitrage, la position d’Unifor était claire.

« Il s’agit de protéger nos membres, leurs droits en vertu de la Charte, leurs conditions de travail, leurs gains durement obtenus au cours de nombreuses années de négociation collective. Il fallait trouver un moyen pour que les membres d'Unifor puissent rester de fiers membres de leur syndicat », a déclaré Lana Payne, directrice de la région de l'Atlantique.

Il fallait aussi trouver une solution empêchant de dresser les travailleurs et les syndicats les uns contre les autres, ce dont le projet de loi 1 fait la promotion.

Mais il s’agissait aussi des soins de santé et de l’impact que la restructuration aura sur les travailleuses et travailleurs en soins de santé et sur le système de soins de santé de la Nouvelle-Écosse.
 

Le plan du gouvernement ne permet pas d’éviter le chaos

Ce type de changement rapide et radical proposé par les employeurs et le gouvernement va provoquer une crise, des bouleversements, de la confusion et du chaos dans les lieux de travail du secteur des soins de santé, selon Lana Payne.

Bien que le débat ait porté son attention sur la représentation syndicale, la question des répercussions sur les soins de santé n’a pas reçu suffisamment d'attention.

L’avocat d’Unifor, Barry Wadsworth, a clairement fait savoir lors de l’arbitrage que la législation et les décisions de l'arbitre auront un profond impact sur nos membres et sur les soins de santé.

« Les travailleuses et travailleurs du secteur des soins de santé incarnent le système de soins de santé », a rappelé Barry Wadsworth aux intervenants réunis lors des audiences d’une semaine.
 

L’avocat d’Unifor a livré un vigoureux plaidoyer détaillé

Il ne fait aucun doute qu’Unifor et son avocat ont fait impression.

Même les avocats des autres syndicats et ceux des employeurs ont été impressionnés, saluant Barry Wadsworth pour ses solides arguments et son plaidoyer « extrêmement fort » au nom de nos membres. Ce plaidoyer enflammé s’appuyait sur de solides arguments juridiques et recommandations pour l’arbitre.

Les témoignages des représentants des employeurs ont mis en évidence, qu’au-delà des sérieux bouleversements et changements radicaux, la restructuration ressemble davantage à un cas de « faisons vite et attendons ».

Barry Wadsworth a souligné que l’employeur a dit que rien ne serait différent au 1er avril puisque le système n'est pas prêt encore. La mise en œuvre de nouveaux modèles de soins prendra du temps. L’implantation d’un système informatique pour la paie (censé être prêt en septembre 2015) prendre du temps.

« Pourquoi rien ne doit changer le 2 avril, sauf pour les travailleuses et travailleurs? », a demandé Barry Wadsworth faisant valoir que toute décision que l’arbitre prendra doit respecter les droits des travailleuses et travailleurs en vertu de la Charte des droits et libertés.

Barry Wadsworth a mis l’accent sur l’impact que le plan du gouvernement aurait sur les travailleuses et travailleurs du secteur et sur la qualité des soins. Il a notamment souligné que, bien que le projet de loi 1 ait été conçu pour assurer « des relations de travail stables et harmonieuses », il provoquerait en réalité des bouleversements majeurs et un désaccord entre les travailleurs, les syndicats qui seraient nommés pour les représenter et même les gestionnaires des soins de santé avec qui ils travaillent depuis des dizaines d’années pour résoudre des problèmes liés au travail.

« Les travailleuses et travailleurs doivent faire confiance à leur agent de négociation, et cette confiance prend des années à construire », a affirmé Barry Wadsworth. « Notre proposition de former des associations de négociation répondra à tous les objectifs du gouvernement et assurera la paix syndicale que le gouvernement prétend vouloir. Il n’est pas raisonnable de penser qu’un pelletage de membres entre syndicats va se terminer de manière harmonieuse. »

Il a comparé le projet de loi 1 à une situation de contrôle et d’établissement des règles du jeu.

« Nous avons ici un gouvernement qui choisit les équipes, qui choisit les joueurs des équipes, le jeu qu'elles vont jouer, quel joueur deviendra capitaine et, ensuite, quand vient le temps de négocier les conventions collectives, les syndicats seront désorganisés et divisés en raison de la législation. Les règles du jeu ont été organisées. » Il a encouragé M. Dorsey à trouver l'équilibre que les relations de travail sont censées maintenir.

Il reste de l’espoir pour une décision équilibrée

Il y a une manière de protéger les droits des travailleuses et travailleurs, y compris leurs droits en matière de liberté d’association tout en permettant au gouvernement d’atteindre ses objectifs de regrouper les négociations collectives et de diminuer le nombre de conventions collectives.

Il a fait appel à l’arbitre Dorsey pour trouver cet équilibre parce que, avec le projet de loi 1, le gouvernement fait pencher la balance en faveur de l’employeur et « l’employeur profite de ce moment pour tenter de gagner le jeu ».

Le SCFP a fait valoir la même solution mise de l’avant par Unifor.

Entretemps, le SFPNE a continué à demander que des votes aient lieu parmi les 24 000 travailleuses et travailleurs des soins de santé.

Unifor a été clair dès le départ (comme tous les autres syndicats) que des votes, comme le partage de membres, ne ferait qu’ajouter du chaos et des bouleversements, ainsi que des perturbations considérables dans le système de soins de santé et chez les travailleuses et travailleurs du secteur. « Des scrutins de ballotage ne diminueraient pas plus les perturbations dans la vie des employeurs que le plan du gouvernement. »

Le NSNU, sous la phase d’arbitrage de la législation, pourrait gagner des milliers de nouveaux membres de tous les syndicats. Ils ont prétendu être les meilleurs pour représenter les infirmier(ière)s.

Unifor a fait valoir que les infirmier(ière)s auxiliaires autorisés seraient mieux servis dans une unité de négociation des soins de santé où la majorité d’entre eux sont aujourd’hui et qui a une longue histoire de communauté d’intérêt.

Barry Wadsworth a mis de l’avant que les syndicats sont davantage que des agents de négociation collective. « Les syndicats sont des institutions sociales et les moyens par lesquels les membres peuvent non seulement changer leur vie professionnelle, mais aussi leurs communautés et leur pays. »

Les travailleuses et travailleurs des soins de santé « sont centrés sur leurs patients tous les jours de leur vie professionnelle. C’est le système autour d’eux qui ne l’est pas. Ce que nous plaidons et proposons peut être accompli tout en respectant les trois objectifs du gouvernement et en respectant aussi les gens qui exécutent le travail que tous les gouvernements au pays disent être leur priorité numéro 1, soit les soins de santé », a conclu Barry Wadsworth.


(De gauche à droite, rangée arrière : Susan Taylor, Shawna Wilcox, Susan Gill, Linda MacNeil, Jim Mott. Rangée avant : Barry Wadsworth, Lana Payne.)

Une solide équipe pour défendre les membres d’Unifor

La directrice régionale de l’Atlantique chez Unifor, qui a travaillé avec Barry Wadsworth, a remercié les dirigeant(e)s des sections locales des soins de santé d’Unifor et les représentant(e)s de service de la région de l’Atlantique pour leur appui et leur solidarité pendant cette année qui a été épuisante.

Susan Taylor et Linda MacNeil, représentantes de service dans le secteur des soins de santé, ont joué un rôle capital dans le travail du syndicat au cours de la dernière année, a-t-elle souligné.

Les dirigeant(e)s et membres de nos sections locales ont été remarquables pendant tout le processus, a-t-elle ajouté. « Ils ont tenu tête, se sont imposés, et sont restés solidaires et fiers. Plus que tout, ils ont représenté nos membres avec passion, cœur et dévouement. Je ne pourrais les remercier suffisamment. »