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La nouvelle convention collective historique d'Unifor conclue avec la compagnie Ford Motor n'a pas seulement établi une entente monétaire type avec les trois constructeurs automobiles de Detroit, elle a également créé un précédent en créant un poste d’intervenante ou d’intervenant en justice raciale sur le lieu de travail.
« Nous avons entamé ce cycle de négociations en sachant que notre syndicat devait consacrer du temps et des efforts à la négociation de dispositions fortes et efficaces pour combattre le racisme et la discrimination raciale sur le lieu de travail et dans nos communautés », a déclaré Jerry Dias, président national d'Unifor.
Les négociations se sont déroulées dans un climat de grande incertitude et d'anxiété, en particulier avec la montée des groupes d'extrême droite et la multiplication des incidents de violence raciale dans le monde entier. Au début des négociations, Unifor a annoncé que ses efforts de négociation seraient axés sur l'intensification de l'engagement du syndicat dans la lutte pour la justice raciale.
« Notre équipe de négociation s'est fermement engagée à élargir le rôle que notre syndicat joue dans la lutte contre la discrimination sous toutes ses formes. Je suis fier de dire que nous avons porté notre lutte actuelle contre la discrimination raciale à un nouveau niveau grâce à un programme nouveau et innovant qui donnera aux membres les moyens d'agir », a déclaré John D'Agnolo, président du comité central de négociation avec Ford et président de la section locale 200 d'Unifor.
Unifor et la compagnie Ford Motor ont convenu d'élaborer un plan d'action antiraciste ambitieux qui comprend la mise en place d'un nouveau programme d’intervenant en justice raciale. Ce programme sera composé de travailleuses et travailleurs noirs, autochtones ou racialisés spécialement formés dans chaque installation couverte par la convention collective, dont le rôle sera d'aider et de soutenir les travailleuses et travailleurs confrontés à toute forme de discrimination raciale, de violence et de marginalisation grâce à un soutien par les pairs, de diriger des initiatives de justice raciale et de promouvoir l'accès à des services communautaires culturellement adaptés.
« L'importance de la création de ce poste ne peut être sous-estimée. Notre syndicat reconnaît l'impact destructeur du racisme systémique sur la vie des personnes, a déclaré Christine Maclin, directrice du Service des droits de la personne d’Unifor. C'est une prochaine étape importante dans la mission de notre syndicat de combattre l'injustice raciale. Ce que nos membres ont accompli dans le secteur automobile crée un précédent important pour d'autres lieux de travail dans des communautés de tout le pays. Nous voulons que ce programme soit négocié aussi loin et aussi largement que possible afin que les membres noirs, autochtones et racialisés aient accès au soutien et aux services dont ils ont besoin. »
L'un des rôles clés de l’intervenante ou l’intervenant en justice raciale consiste à élaborer, mettre en œuvre et réviser un plan d'action contre le racisme qui s'appuie sur les efforts actuels du syndicat en matière de lutte contre le racisme et d'intégration, notamment en assurant la coordination avec des partenaires de coalition tels que La vie des Noirs compte (Black Lives Matter) et les groupes de défense des Autochtones. Tout en défendant les travailleuses et travailleurs de couleur, le programme encouragera également d'autres travailleuses et travailleurs à jouer un rôle plus actif dans la lutte contre le racisme.
« Ce programme vise autant à défendre les individus qu'à mener des actions collectives. Chacun a un rôle à jouer dans la lutte contre la discrimination raciale à la maison, au travail et dans les espaces sociaux. Cela signifie non seulement écouter et défendre quelqu'un, mais aussi veiller à ce que tous les travailleurs et travailleuses fassent leur part. »
Unifor a négocié avec succès la reconnaissance de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale dans toutes les installations de Ford le 21 mars. Toutes les opérations cesseront à 11 heures pour que tous les travailleurs et travailleuses observent une minute de silence afin d'affirmer leur engagement à mettre fin au racisme.
