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KANATA, ONT.— Unifor a appris que la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a finalement donné un ordre à Best Theratronics, confirmant que l’entreprise ne respecte pas la condition de son permis exigeant une garantie financière pour le déclassement.
Comme l’indique l’ordre, depuis 2021, l’entreprise ne dispose plus d’une part importante de la garantie financière pour le déclassement. Unifor a commencé à remettre en question l’existence de la garantie quand Krishnan Suthanthiran, le propriétaire de Best Theratronics, a fait parvenir aux employées et employés de nombreux courriels concernant le transfert de l’entreprise à l’extérieur du Canada.
« Le propriétaire de Best Theratronics, Krishnan Suthanthiran, a agi de mauvaise foi et a disparu depuis plus de six mois », a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor.
« Le ministre fédéral du Travail doit agir pour soutenir les droits de nos membres à des négociations collectives libres et équitables.. Ces droits sont menacés par un employeur qui a été autorisé à piétiner les droits garantis en vertu de la Charte, à enfreindre le droit du travail et à s’en tirer en démantelant les syndicats. En plus d’avoir enfreint le droit du travail, le propriétaire contrevient désormais aux exigences en matière de délivrance des permis nucléaires. Nous nous attendons à ce que les mauvais patrons soient sanctionnés. »
Les membres de la section locale 1541 d’Unifor sont en grève dans cet établissement depuis le 1er mai 2024, après le refus de l’entreprise de leur offrir la moindre augmentation de salaire.
Le 19 juin, Unifor a déposé une plainte pour pratique déloyale de travail auprès du Conseil canadien des relations industrielles, alléguant que les actions de l’entreprise enfreignaient, et continuent d’enfreindre, de nombreuses dispositions du Code canadien du travail. Une audience est prévue la semaine prochaine, du 19 au 21 novembre 2024.
Le 6 novembre 2024, la CCSN a remis l’ordre à Best Theratronics Ltd, qui détient un permis d’exploitation d’une installation de traitement des substances nucléaires de classe 1B. L’ordre exige du titulaire la suspension de l’exploitation de son permis de catégorie 1B jusqu’à ce qu’une garantie financière satisfaisante pour la CCSN soit établie et que soit présentéun plan acceptable de redémarrage des activités.
Unifor a fait savoir à la Commission que Krishnan Suthanthiran pourrait abandonner l’usine, comme il l’a fait avec son usine située en Belgique. La CCSN a confirmé que la lettre de crédit de l’entreprise était arrivée à échéance en 2021, si bien que l’entreprise n’aura pas de fonds si des travaux de décontamination de l’installation devaient être nécessaires, ce qui signifie les contribuables pourraient avoir à assumer ces coûts.
« Le gouvernement et la CCSN doivent demander des comptes à ce propriétaire, a indiqué Steve LaBelle, président de la section locale 1541 d’Unifor. Nos membres sont épuisés et peinent à joindre les deux bouts, mais nous continuons à être solidaires dans ce combat. »
Unifor a, à plusieurs reprises, fait part à la CCSN de ses préoccupations concernant les antécédents de M. Suthanthiran en matière d’insolvabilité financière et d’abandon de ses activités commerciales.
En 2011, Best Medical Belgium Inc. (BMB), une entreprise appartenant à M. Suthanthiran, démarrait ses activités en Belgique. BMB a aussitôt connu des difficultés financières et l’entreprise a fait faillite. Selon l’article publié par un média local à l’époque, « [une] certaine quantité de déchets nucléaires ont été découverts dans le cadre d’une inspection du site réalisée à la suite de la faillite de l’entreprise, » et ces déchets avaient été stockés dans des sacs de plastique. La Belgique a dû assumer les frais associés au nettoyage environnemental du site.
Qui plus est, Unifor et l’AFPC ont également fait part de leurs préoccupations à la CCSN en ce qui concerne la sécurité sur le site. Des membres d’Unifor ont récemment documenté le transport inapproprié de matières nucléaires dont ils ont été témoins.
Les membres de la section locale 70369 de l’Alliance de la Fonction publique du Canada-Syndicat des employées et employés nationaux (AFPC-SEN), qui travaillent eux aussi à l’usine de Best Theratronics ont déclenché leur grève le 10 mai.
Best Theratronics développe et fabrique des unités de thérapie par faisceau externe, des irradiateurs sanguins autonomes et des cyclotrons pour les hôpitaux, les établissements médicaux et les centres de recherche.
Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant 320 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour tous les travailleurs et travailleuses et leurs droits. Il lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.
Pour les demandes de renseignements des médias ou pour organiser des entrevues par FaceTime, Zoom ou Skype, veuillez communiquer avec la représentante aux communications d’Unifor, Jenny Yuen, à @email ou au 416 938-6157 (tél. mobile).