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Chers membres,
Comme beaucoup d’entre vous, le syndicat national d’Unifor et ses dirigeantes et dirigeants surveillent les manifestations du soi-disant « Convoi de la liberté » qui se déroulent sur la Colline du Parlement, à divers postes frontaliers et à d’autres endroits dans tout le pays. Les gestes posés par les manifestants du convoi au cours des dernières semaines sont troublants et, dans certains cas, répréhensibles.
Les deux dernières années ont porté un rude coup à chacun d’entre nous. Tous les travailleurs et les travailleuses du Canada, grâce à des actes quotidiens d’altruisme, de bravoure et de solidarité, ont permis de faire tourner notre économie. Par nos efforts et nos sacrifices collectifs, nous avons échappé aux pires conséquences que pouvait entraîner cette pandémie - et ce, malgré les dizaines de milliers de vies perdues. Les travailleuses et travailleurs de première ligne incarnent encore et toujours ce qu’il y a de plus noble en nous - pas une seule fois ils nous ont abandonnés. Nous ne pourrons jamais leur témoigner assez de gratitude pour le fardeau qu’ils continuent de porter.
Voilà pourquoi cette manifestation est si odieuse.
En dépit de ces sacrifices, et contrairement aux conseils les plus avisés, fondés sur des données scientifiques, fournis par les responsables de la santé publique, ce groupe a assiégé la capitale nationale et les points de passage frontaliers essentiels. De ce fait, les protestataires bloquent l’accès des travailleuses et travailleurs à leur emploi et à leur sécurité économique, dont des milliers de membres d’Unifor. Ces perturbations compromettent la sécurité d’emploi des membres, qui sont nombreux à subir des mises à pied en raison de la pénurie de micropuces et d’autres problèmes de la chaîne d’approvisionnement.
Que tout soit bien clair : Unifor croit fermement que le droit de manifester est essentiel dans un État démocratique. Cela dit, à chaque jour qui passe, les actions associées à cette mobilisation s’éloignent de plus en plus de l’exercice de ce droit fondamental. Les rapports révélant que cette campagne entretient des liens étroits avec des extrémistes de droite connus, qu’elle tolère les symboles de haine et les théories du complot, et qu’elle utilise d’anciens militaires et policiers, dressent le portrait d’une insurrection - à l’image de l’attaque du Capitole américain l’année dernière.
Unifor exhorte tous les partis fédéraux à dénoncer le Convoi pour la liberté par une déclaration commune. De même, Unifor demande à tous les niveaux de gouvernement de prendre des mesures immédiates et raisonnables afin d’assurer la reprise de la circulation des personnes et des marchandises à nos frontières. Nous exigeons des gouvernements qu’ils traitent cette escalade de la situation comme une urgence nationale.
De plus, nous considérons que cela fait trop longtemps que les gouvernements de tous niveaux ignorent la menace que représentent les regroupements d’extrême droite qui cherchent à s’infiltrer au sein de mouvements de travailleurs légitimes et qui véhiculent des messages de haine et de division. Ils ont permis à ces organisations de diffuser des messages haineux, de recueillir des fonds et d’agir en toute impunité, au détriment des travailleuses et travailleurs, des communautés de couleur, des peuples autochtones, des membres de la communauté 2ELGBTQIA+ et de bien d’autres encore.
On ne peut pas et on ne permettra pas à la haine et à la division de façonner l’avenir de notre pays. Nous devons nous mobiliser contre ces groupes et unir nos efforts pour défendre un Canada progressiste, où chacun est inclus, où règnent la justice économique et la justice raciale.
Nous apprécions toutes les lettres que vous nous avez envoyées pour nous faire part de vos préoccupations, ainsi que de votre volonté de prendre des mesures de riposte. Pour assurer votre sécurité, nous prions les dirigeantes et les dirigeants des sections locales de ne pas s’engager directement avec ces manifestants.
La lutte contre la haine peut être menée de multiples façons. Chacun d’entre nous peut en faire davantage au sein de sa communauté et sur son lieu de travail. Notre syndicat s’emploie activement à forger des liens de solidarité avec des groupes de lutte contre la haine bien établis et efficaces, et nous encourageons les sections locales à communiquer avec nous si elles souhaitent en faire plus.
Nous continuons à surveiller le déroulement de la situation et à soutenir nos membres concernés de toutes les manières possibles.
En toute solidarité,
Lana Payne, Renaud Gagné, Linda MacNeil, Naureen Rizvi, Gavin McGarrigle