Unifor accueille une représentante du Sinn Féin dans le cadre des célébrations du 25e anniversaire de l’Accord du Vendredi saint

Main Image
Image
A group of people posing under the Unifor banner.
Partager

Pour Gavin McGarrigle, l’entente du Vendredi saint est un pan de l’histoire qui le touche tout particulièrement.

Le directeur de la région de l’Ouest d’Unifor a raconté quelques-uns de ses souvenirs alors qu’il était un jeune garçon de six ans et traversait fréquemment la frontière entre l’Irlande et la Grande-Bretagne avant d’immigrer au Canada en 1981. Il se souvient très bien du chaos et de la violence dont il a été témoin lors de ces voyages interfrontaliers.

« Je me souviens avoir été debout sur le bord de la rue devant une énorme tour de guet pendant que des soldats britanniques en patrouille mettaient tout sens dessus dessous en fouillant la voiture familiale, a-t-il raconté.

Je me souviens aussi que mon père me parlait de la bataille du Bogside et que ma mère m’expliquait comment, un jour à Strabane alors que je n’étais encore qu’un bébé, un vieil homme l’avait agrippée, elle et son landau, pour l’entraîner hors de la rue alors qu’une fusillade était sur le point d’y éclater. »

Afin de souligner le 25e anniversaire de l’Accord du Vendredi saint qui marque le processus historique de paix en Irlande du Nord, Unifor a reçu Louise O’Reilly, porte-parole du Sinn Féin en matière de droits des travailleuses et travailleurs, de l’entreprise, du commerce et de l’emploi le 11 avril dernier, dans le hall de la section locale 111 à New Westminster, en Colombie-Britannique.

« Je tiens à remercier les travailleuses et travailleurs d’Unifor ainsi que le NPD pour avoir maintenu la question de l’unité irlandaise à l’avant-plan et pour nous avoir accompagnés dans ce parcours. Nous sommes témoins des derniers jours de la séparation et nous aurons besoin de l’aide de toutes nos alliées et de tous nos alliés dans la dernière étape de ce parcours vers l’unification, a déclaré Louise O’Reilly.

En tant que militante syndicale de longue date et même fille et petite fille de militants syndicaux, je me sens toujours chez moi dans un local syndical. Il s’agit du meilleur endroit pour parler d’égalité et des difficultés auxquelles nous serons confrontés pour bâtir une Irlande marquée par le renouveau et l’égalité. L’unité irlandaise fait émerger la possibilité de bâtir une nouvelle Irlande en mesure de répondre aux besoins des travailleuses et travailleurs. Nous voulons bâtir un pays où les droits des travailleuses et travailleurs sont respectés et où la syndicalisation est protégée en vertu de la loi de façon à ce que les militantes et militants syndicaux puissent faire leur travail et fournir le service à leurs membres. »

Natif de Derry, en Irlande du Nord et ayant des racines familiales à Strabane, comté de Tyrone, Gavin McGarrigle a déclaré que l’Accord du Vendredi saint représentait une étape importante et que le Canada avait joué un rôle considérable pour rétablir la paix en Irlande du Nord.

Toutefois, cet accord est aujourd’hui menacé en raison du Brexit et du gouvernement favorable aux entreprises, tant en Irlande qu’en Grande-Bretagne, a mentionné M. McGarrigle.

Image
Two men and a woman stand in front of a sign that says, “Good Friday Agreement.” A Unifor sign is above the three of them.

« L’Accord irlandais du Vendredi saint doit être protégé et élargi en tant que modèle pour le rétablissement de la paix dans d’autres conflits à l’échelle mondiale puisque nous savons que les travailleuses et travailleurs s’épanouissent dans les sociétés pacifiques et démocratiques », a-t-il déclaré.

Le lien canadien clé à l’époque des perturbations était le Général John de Chastelian, un diplomate britanno-canadien qui était partie prenante du processus de paix depuis novembre 1995.  De 1997 à 2011, il fut président de la Commission internationale indépendante sur le désarmement responsable du désarmement des groupes paramilitaires en Irlande du Nord.

Lors de l’événement organisé par Unifor, Gavin McGarrigle a déclaré avoir été profondément inspiré par James Connolly, socialiste et chef de syndicat irlandais, ainsi que par Bob White, chef de syndicat canadien et négociateur redoutable.

« J’ai puisé dans cette inspiration pour notre syndicalisation. Nous avons déclenché une grève, nous avons obtenu notre premier contrat de travail et je n’ai pas arrêté de militer en tant que représentant syndicat depuis plus de 25 ans en m’inspirant de ces grands héros », a-t-il ajouté.

« C’est pour cette raison que nous sommes ici aujourd’hui : pour nous inspirer de ce qui a été fait par le passé, pour réfléchir à ce qu’il est possible d’accomplir et pour défendre les ententes qui mènent à la paix et à la réconciliation. »

Lors de cet événement, Kurt Huebner , professeur de l’Université de la Colombie-Britannique, a pour sa part parlé des facteurs économiques associés à la réunification de l’Irlande, alors que le maire de Burnaby, Mike Hurley, lui-même natif de l’Irlande du Nord, a relaté quelques-unes de ses expériences personnelles. Le député et leader parlementaire du NPD, Peter Julian a quant à lui parlé des raisons pour lesquelles il est important d’appuyer ces ententes de paix ici comme à l’échelle mondiale.

Enfin, Nav Sidhu, directeur du Service des relations internationales, a créé des liens entre cet accord et d’autres luttes pour la paix dans le monde.

« Les luttes pour les droits civils, la justice sociale et l’égalité sont tous des enjeux fondamentaux pour le mouvement ouvrier et c’est pourquoi nous devons continuer d’appuyer les peuples qui luttent pour la paix à l’échelle mondiale, a-t-il déclaré.

Cela inclut l’établissement de solides partenariats et alliances entre les pays et la solidarité avec celles et ceux qui luttent contre toute forme d’oppression et pour défendre le droit de travailler et de vivre en sécurité et dans la dignité. »