Une campagne d’éducation des membres commence en Alberta

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Au cours d'une vidéoconférence au début du mois, de nombreux membres d'Unifor en Alberta ont élaboré une stratégie pour contrer les attaques incessantes du premier ministre Jason Kenney sur les droits des travailleuses et travailleurs.

L'une des tactiques clés dont ils ont discuté a été d'informer davantage les membres sur ce que le nouveau projet de loi signifie pour les membres de la base.

À partir de cette semaine, Unifor lance une série de fiches d'information hebdomadaires pour aider à comprendre les tenants et aboutissants du programme anti-travailleurs de Jason Kenney.

Jason Kenney a présenté plusieurs projets de loi en 2020 qui réduisent considérablement le droit des travailleuses et travailleurs à protester, à former des syndicats et à s'exprimer collectivement contre l'injustice. Le projet de loi 47 s’inscrit dans la dernière vague d'attaques contre les travailleuses et travailleurs, car il prévoit une réécriture complète des lois sur la santé et la sécurité au travail en Alberta.

« Personne n'a voté pour cela. Je doute que Jason Kenney aurait été élu s'il avait été honnête quant à ses intentions de priver les travailleuses et travailleurs de l'Alberta des protections les plus élémentaires en matière de santé et de sécurité », a déclaré Jerry Dias, président national d'Unifor.

Le premier courriel et la première fiche d'information à l’intention des membres d'Unifor en Alberta ont été envoyés cette semaine. La fiche explique les graves conséquences du projet de loi 47 sur le droit de refuser un travail dangereux.

Si le projet de loi 47 est adopté, il exposera des milliers d'Albertaines et d’Albertains à des risques d'accidents du travail, voire de décès.

Auparavant, si un travailleur en Alberta se voyait confier un travail qu'un collègue refusait déjà d'effectuer pour des raisons de sécurité, l'employeur était tenu de le divulguer à toute autre personne chargée d'effectuer cette tâche. Le projet de loi 47 prive les travailleuses et travailleurs de ce droit de savoir.

Le projet de loi 47 supprime également le droit des travailleuses et travailleurs qui ont refusé d’effectuer un travail dangereux de participer à l'enquête sur le lieu de travail.

En Alberta, le droit de refuser d’effectuer un travail dangereux s'applique depuis toujours aux « conditions dangereuses ». Le projet de loi 47 limite le droit de refuser un travail dangereux uniquement devant des « risques excessifs ». En d'autres termes, à moins que le travail ne constitue une menace grave et immédiate pour la santé et la sécurité, un travailleur ne peut légalement refuser de l’effectuer.

Ce changement subtil empêche le refus légal d'effectuer un travail qui n'est pas ergonomiquement sécuritaire ou qui pourrait entraîner une exposition à la COVID-19, car le risque de blessure n'est pas immédiat.

Le projet de loi 47 réduit la capacité des travailleuses et travailleurs albertains à lutter contre les représailles de l'employeur. Si un employeur prend des mesures disciplinaires contre une personne qui refuse un travail dangereux, les membres du syndicat ne peuvent plus déposer de plainte auprès des agents de sécurité et santé au travail de la province. En vertu du projet de loi 47, les travailleuses et travailleurs syndiqués doivent plutôt s'en remettre à la seule procédure de règlement des griefs.

« Le volume de changements que Jason Kenney impose à la législature en temps de pandémie est énorme, a déclaré Gavin McGarrigle, directeur de la région de l'Ouest d’Unifor. Cette série de fiches d'information a pour but de fournir aux membres d'Unifor des informations vitales sur ce qu'ils sont prêts à perdre si Jason Kenney obtient ce qu'il veut. »