Un nouveau rapport affirme que le PTP menace le secteur de l’automobile

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Le Partenariat transpacifique, s’il est ratifié, menacerait l’industrie canadienne de l’automobile, minerait la compétitivité des usines d’assemblage et des usines de petite et moyenne taille de pièces automobiles au Canada, selon les conclusions d’une nouvelle étude du Centre canadien de politiques alternatives.

« Ce rapport montre que le PTP pose d’énormes risques à notre très importante industrie de l’automobile, alors qu’il n’offre pratiquement aucun avantage », a affirmé Jerry Dias, président national d’Unifor.

« Nous exhortons le gouvernement fédéral à lire ce rapport attentivement. Le message est clair, le PTP ne doit pas être ratifié. »

Le professeur de l’Université Queen’s et expert de l’industrie de l’automobile, John Holmes, qui est coauteur de The Devil is in the Details: The TPP’s Impact on the Canadian Automotive Industry avec Jeffrey Carey, aussi de l’Université Queen’s, a affirmé que le PTP changera les règles du jeu de l’industrie de l’automobile à travers le monde.

« Le traité proposé affectera de manière importante les décisions sur quels produits de l'automobile seront fabriqués, à quel endroit et comment au sein de la grande région couverte par le PTP, alors que le Canada sera le moins favorisé dans l'affaire. »

Une entente particulière déterminante du PTP, négociée entre les États-Unis et le Japon mais applicable à tous les pays membres du PTP, diminue davantage la proportion de pièces d'un véhicule ou d’une automobile qui doit être fabriquée au sein de la région couverte par le PTP pour qu'elle soit exemptée de droits de douane en vertu de l’entente, selon ce qu’a constaté l’étude diffusée le 7 juillet.

Ce qui signifie que les véhicules assemblés avec des pièces fabriquées à l’extérieur de la région couverte par le PTP, comme en Chine, vont tirer profit de l’Amérique du Nord sans gains réciproques en Asie pour les entreprises de pièces d’automobiles nord-américaines.

« Diminuer les conditions de contenu régional pour les véhicules et pièces d’automobiles afin de se qualifier au traitement préférentiel en matière de droits de douane pourrait avoir un effet défavorable encore plus important sur les opérations d'assemblage et de pièces d'automobiles au Canada que le fait de retirer les droits de douane », a déclaré Jeffrey Carey.

Le rapport identifie d’autres préoccupations :

  • la croissance des exportations de véhicules canadiens vers des marchés à l’extérieur de l’Amérique du Nord sera limitée;
  • la grande différence entre les périodes d’élimination progressive des droits de douane sur les importations de véhicules entre les États-Unis et le Canada va bénéficier la localisation de nouveaux investissements et de réinvestissements dans le secteur de l’assemblage aux États-Unis plutôt qu’au Canada;
  • de plus grandes importations au Canada de véhicules fabriqués au Japon sont possibles associées à des répercussions négatives sur la production nationale de véhicules ainsi que des pièces d'automobiles; et
  • les fabricants canadiens de petite et moyenne taille de pièces d’automobile seront confrontés à des pressions accrues de concurrence de la part d’usines de pièces fabriquées dans des pays à bon marché hors de la zone du PTP en raison de l’affaiblissement des règles d'origine pour les véhicules et les pièces. Les fournisseurs les plus éloignés de l’usine d’assemblage dans la chaîne d’approvisionnement et fabriquant des pièces distinctes pour des composantes comme des moteurs, de suspensions et des freins, seront les plus vulnérables.

« Il y aura incontestablement des gagnants et des perdants. Les dispositions relatives au secteur de l’automobile dans le PTP, si elles sont mises en œuvre, auront des répercussions négatives pour la production automobile et les emplois au Canada », conclut M. Holmes.

Pour la lire la version complète du rapport, cliquez ici (en anglais seulement).