Scott Moe cautionne des pertes d’emplois records à SaskTel

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Portrait illustré en noir et blanc de Scott Moe
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SaskTel est une société d’État tenue en haute estime pour son service à la clientèle et sa couverture à la grandeur de la province. Sous le gouvernement de Scott Moe, elle a toutefois connu une tendance inquiétante : la sous-traitance graduelle mais constante des emplois syndiqués.

Ce virage, marqué par la perte d’environ 300 bons emplois au cours des 4 dernières années, soit 10 % de la main-d’œuvre syndiquée, constitue une menace non seulement pour les travailleuses et travailleurs, mais aussi pour le caractère même de ce que représente une société d’État en Saskatchewan.

La sous-traitance des emplois à SaskTel n’est pas un incident isolé : elle fait partie d’une tendance plus vaste et inquiétante sous le Parti saskatchewanais.

À l’automne 2023, Unifor a appris que des travailleuses et travailleurs contractuels initialement embauchés pour faire de la vente porte-à-porte effectuent maintenant du « travail intérieur », y compris des appels normalement faits par des travailleuses et travailleurs syndiqués à temps plein. Ce remaniement des responsabilités témoigne subtilement mais clairement du flou qui existe entre le travail contractuel et le travail dévolu. 

Ces menaces s’inscrivent dans la foulée des offres d’emploi qu’a relevées Unifor en 2023 sur des sites d’emploi comme simplyhired.ca. Berks Payment Solutions a publié une offre d’emploi de « représentant commercial pour une grande entreprise en télécommunications », un poste historiquement occupé par des travailleuses et travailleurs à temps plein de SaskTel.

Ce même sous-traitant tiers a ouvert un centre d’appels à Regina pour faire un travail qui relève traditionnellement du ressort du personnel syndiqué de SaskTel. Cette situation soulève d’importantes questions sur l’avenir des emplois de qualité en Saskatchewan et les garanties mises en place pour les protéger.

Les anciennes sociétés d’État SecurTek et DirectWest (qui font maintenant partie de SaskTel) ont également fait les frais de la sous-traitance.

La sous-traitance incessante des sociétés d’État n’est pas un simple changement opérationnel, mais témoigne plutôt d’un changement systématique qui compromet les bons emplois à temps plein dans notre province.

En tant que société d’État, SaskTel est plus qu’une simple entité commerciale : elle fait partie intégrante de l’infrastructure publique des télécommunications et représente une source d’emplois de qualité qui assurent la viabilité de la communauté. Les sociétés d’État viables et rentables comme SaskTel ne font pas seulement l’envie des autres provinces, mais de toutes les instances où des géants de l’infrastructure publique sont passés aux mains de fournisseurs étrangers privés offrant de « petits boulots » au salaire minimum.

L’érosion des emplois syndiqués au profit de postes sous-traités n’est ni nécessaire ni inévitable. Le gouvernement de Scott Moe et le Parti saskatchewanais choisissent la privatisation et l’érosion des services, de la responsabilité et des bons emplois qui en découle. Les investissements communautaires et les pratiques équitables en matière d’emploi font place à des intérêts étrangers et à des emplois de piètre qualité.

La privatisation abjecte de SaskTel s’inscrit dans une tendance généralisée de sous-évaluation des compétences, du dévouement et des droits des travailleuses et travailleurs en faveur d’économies à court terme et de modèles de dotation flexibles. Cette approche ne tient pas compte des avantages sociaux et économiques à long terme de l’emploi d’une main-d’œuvre forte, stable et syndiquée.

En d’autres termes, la main-d’œuvre syndiquée est l’un des principaux atouts de SaskTel. Le sabotage des bons emplois par la sous-traitance affaiblit SaskTel et aura un impact sur la qualité du service offert à des dizaines de milliers de clients en Saskatchewan.

Gavin McGarrigle est directeur régional de l’Ouest d’Unifor