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Unifor résiste à la guerre tarifaire déclenchée par les États-Unis. Ensemble, nous avons exhorté le gouvernement à investir dans les réseaux ferroviaires et les infrastructures du Canada ainsi qu'à renforcer la réglementation afin d’assurer le transport sécuritaire et efficace des marchandises dans l'ensemble du pays vers les ports et les centres de transport canadiens, ainsi que vers de nouveaux marchés, afin de soutenir et de développer notre économie tout en protégeant la chaîne d’approvisionnement et les emplois du Canada.
Le Conseil de l’industrie ferroviaire d’Unifor invite les gouvernements et les décideurs politiques à prendre les mesures suivantes pour soutenir notre lutte contre les tarifs douaniers injustifiés imposés par les États-Unis et pour renforcer notre chaîne d’approvisionnement et notre économie :
Diversifier les marchés d’exportation
La diversification des marchés d’exportation du Canada nécessitera la mise en place de nouvelles capacités d’exportation permettant d'assurer le lien entre le transport ferroviaire, le transport maritime et le transport routier, ainsi que les transferts multimodaux et intermodaux.
Les matières premières pour lesquelles une capacité d’exportation en vrac est requise devront également faire l’objet d’une recherche « faite au Canada » afin de garantir le contrôle de la qualité, les normes d’émission et la sécurité.
Le programme d’approvisionnement national doit être modifié pour soutenir la production à valeur ajoutée dans les chaînes d’approvisionnement à longue distance du Canada.
Développer les infrastructures et le commerce entre l’Est, l’Ouest et le Nord
Le principal obstacle au transport des marchandises entre l’Est, l’Ouest et le Nord, selon l’étude récente de Statistique Canada sur le commerce interprovincial, est la distance. La planification des déplacements entre les différents modes de transport au sein du pays devrait être facilitée par l’investissement des pouvoirs publics dans les infrastructures et les plateformes de données normalisées pour l’industrie et les personnes qui se déplacent.
Investir dans des wagons-citernes répondant aux normes de sécurité pour le transport est-ouest du pétrole, du gaz et des produits énergétiques.
Le réseau ferroviaire peut transporter des produits pétroliers, mais la capacité le long des itinéraires ferroviaires qui ne passent pas par les États-Unis ne permet pas, à l’heure actuelle, de répondre à la totalité de la demande de matières premières énergétiques dans les systèmes énergétiques de Sarnia et de Montréal à court et à moyen terme.
Les wagons-citernes, tels que ceux de la nouvelle classe TC-117, qui répondent aux nouvelles spécifications de sécurité, devraient être construits en même temps que d'autres options de transport commercialement viables pour éviter de traverser aux États-Unis avec ces produits.
Ces modes de transport doivent répondre à de nouvelles normes de sécurité et à un niveau soutenu de réglementation en matière d’inspection et d’entretien.
Mettre à jour les réglementations en matière d’interconnexion
Les réglementations qui permettent la libre circulation des exploitants américains sur nos voies ferroviaires par le biais d’un système d’interconnexion étendu doivent être supprimées.
Priorité au transport interprovincial de passagers
Le gouvernement doit accorder la priorité aux options de transport public de passagers. Les solutions à court terme pour le transport ferroviaire public de passagers impliquent l’expansion de la production de produits de transport fabriqués au Canada et soutenus par les marchés publics d'approvisionnement.
Le gouvernement doit construire des lignes ferroviaires parallèles pour le transport de marchandises et de passagers.
Transports Canada doit s’assurer que les technologies utilisées dans les trains, les autobus, les navires et les aéronefs font l'objet d'essais réalisés au Canada dans les installations du Conseil national de recherches avant d’être mises en service, et que les nouvelles technologies puissent être entretenues et inspectées au Canada.
Le gouvernement devrait construire des infrastructures reliant tous les modes de transport de passagers à des points centraux, coordonnés au niveau provincial.
Un exemple d’innovation dans ce secteur, mené par le gouvernement, est l’investissement de Montréal dans un carrefour de données et une application qui permet de planifier plus facilement les déplacements dans la ville, en mettant l’accent sur les déplacements multimodaux. L’application synchronise les services privés de partage de voitures au reste de l’infrastructure publique pour le transport des passagers. Il est essentiel de fournir au public l’information nécessaire pour planifier les itinéraires et mettre les passagers en contact avec les différentes options de transport afin d’accroître l’efficacité des déplacements au Canada.
Accroître la résilience de la chaîne d’approvisionnement
Le gouvernement doit soutenir la collecte de données sur les transports publics et la centralisation de l’utilisation des capacités dans les entreprises. Voilà une bonne occasion de reconstituer les capacités internes et de soutenir les investissements en renforçant la résilience des chaînes d'’approvisionnement nationales.
Le secteur canadien du transport est très dépendant de la recherche menée par le gouvernement américain, qu’il s'agisse de sécurité ou de meilleures pratiques. Avec l’effondrement du régime de réglementation aux États-Unis, le gouvernement canadien doit créer une recherche industrielle « faite pour le Canada » afin de remplacer ce qui a été perdu.
Le développement de la recherche industrielle dans le secteur ferroviaire soutiendra l’activité commerciale au Canada. Les données et une réglementation intelligente permettront d’accroître la rapidité, la diversité des options, la résilience face aux conditions météorologiques et au changement climatique au Canada, la sécurité et la réduction des coûts, ce qui ne pourra se faire que grâce à des programmes de recherche et de partage de données de plus grande envergure portant sur les problèmes spécifiques rencontrés par les services logistiques canadiens.
Mieux protéger le travail ainsi que les travailleuses et les travailleurs
Les mesures de protection du travail et les syndicats sont essentiels à la sécurité et à la résilience de la chaîne d’approvisionnement.
La mise en place d’un processus visant à fixer des planchers salariaux, à permettre la négociation sectorielle et à éliminer les problèmes de classification erronée dans les secteurs de la livraison et du camionnage permettra de réduire la compression des salaires et la précarisation qui ne font qu'aider les grandes entreprises américaines à réaliser des bénéfices.
Les droits des travailleuses et des travailleurs et les syndicats sont totalement absents des stratégies actuelles du gouvernement canadien relatives à la chaîne d’approvisionnement. Pour établir la souveraineté sur les réglementations au Canada, il faut établir un cadre équitable et normalisé pour toutes les activités au Canada.
Des négociations collectives libres et équitables permettent d’établir les conditions de travail et les salaires indispensables pour attirer une main-d’œuvre hautement qualifiée dans ces secteurs, ce qui permet de conserver l’argent au Canada.
À propos du Conseil ferroviaire
Le Conseil ferroviaire d’Unifor représente les syndicats locaux, les unités de négociation et près de 10 000 travailleuses et travailleurs dans l’ensemble des réseaux de transport ferroviaire de marchandises et de passagers du Canada, qu’il s’agisse du personnel de bord et des agents de billetterie, des travailleuses et travailleurs spécialisés qui inspectent et entretiennent les wagons et les locomotives, ou des membres qui fabriquent des wagons de marchandises, des locomotives et des composants de voies ferrées. Nos membres jouent un rôle essentiel dans la sécurité du transport des marchandises et des passagers à travers le Canada.
