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À l'approche de la Journée mondiale pour le travail décent, qui aura lieu le 7 octobre 2021, nous nous sommes entretenus avec cinq jeunes travailleuses et travailleurs d'Unifor pour en savoir plus à leur sujet et sur les questions qu'ils souhaitent voir abordées afin de garantir un avenir brillant et équitable pour tous.
Nikki Lyons-Macfarlane est membre de la section locale 4504 d’Unifor et travaille à l’Université du Nouveau-Brunswick à Fredericton comme technicien(ne) de bibliothèque, et est aussi membre du comité des jeunes de la région de l'Atlantique.
Pourquoi pensez-vous que le logement abordable est important pour les jeunes travailleuses et travailleurs?
Je vais commencer par une histoire personnelle. Ma femme et moi étions locataires dans une maison. La maison a été vendue et nous avons eu un préavis de trois semaines pour déménager pendant la pandémie. Nous avons dû faire de nombreuses démarches pour trouver un endroit où vivre. Notre loyer a soudainement augmenté de 250 $ à l’époque. Cette situation m’a fait réaliser qu’il n’y a rien d’abordable dans cette ville. Je le savais déjà, mais le fait d’avoir dû trouver un nouvel endroit si rapidement m’a vraiment fait réfléchir.
Le logement abordable, ce n’est pas seulement savoir si vous pouvez vous permettre d’acheter une maison. Il y a des problèmes d’inoccupation et d’accessibilité, comme la part de votre revenu mensuel qu’occupe votre loyer. Dans de nombreuses villes, le salaire minimum n’a pas suivi, ce qui signifie essentiellement que tout votre argent est consacré au loyer si vous êtes locataire. .
Se battre pour un logement abordable, c’est reconnaître que tout le monde devrait pouvoir se payer un logement. C’est un principe de base. Si vous perdez votre emploi, vous devez savoir que vous ne serez pas laissé à la rue.
Cet enjeu est étroitement lié à l’accès à des transports en commun abordables. Il est très difficile de se rendre au travail en empruntant un système de transport coûteux et compliqué et de ne pas avoir un endroit sûr où rentrer chez soi. Et c’est la réalité à laquelle trop de travailleurs sont confrontés aujourd’hui.
Pour de nombreuses personnes de mon âge, le stress de ces questions d’argent, c’est-à-dire où va l’argent, obtenir des médicaments et payer la garderie, peut causer des problèmes de santé mentale. Le logement est donc un droit de la personne fondamental, et nous en sommes au point où nous devons intensifier nos efforts de lutte.
À votre avis, que devrait faire le syndicat sur la question du logement abordable? Pourquoi est-il important de reconnaître qu’il s’agit d’un problème?
Tous les membres d’Unifor ont besoin d’un endroit sûr et agréable où vivre. Nous ne pouvons pas aller travailler sans un foyer. Nous ne pouvons pas lutter pour un monde meilleur sans un foyer. Nous ne pouvons pas participer aux réunions syndicales si nous devons nous démener pour trouver un logement ou si nous ne sommes pas logés dans les quartiers où nous travaillons.
Notre syndicat, y compris notre président national Jerry Dias, est très présent auprès de nombreux gouvernements. Nous pouvons utiliser notre voix pour amener les gouvernements à reconnaître le logement comme un enjeu important, une question qui est véritablement liée au travail décent et à la justice économiqu.
Ce fut épouvantable de voir des sans-abri être chassés d’un parc à Halifax. Malheureusement, cet enjeu a été en quelque sorte balayé sous le tapis. Mais le problème demeure : où les gens vont-ils trouver le logement dont ils ont besoin? Quels sont les obstacles à l’heure actuelle? Que pouvons-nous faire collectivement pour les éliminer?
Nous avons beaucoup de travail de sensibilisation à faire. Les jeunes travailleurs ne peuvent pas s’établir ou s’installer sans un logement abordable. Et à ce stade, il faudra une action significative du gouvernement pour changer le cours actuel des choses.
Que recommanderiez-vous aux jeunes travailleuses et travailleurs d’Unifor qui veulent militer en faveur du logement abordable?
De nombreux groupes et organisations militent en faveur du logement abordable. À l’échelle nationale, ACORN Canada est une voix importante. Vous pouvez y trouver votre section locale et voir ce qu’elle fait dans votre communauté. S’il n’existe aucun groupe actif, la première étape serait d’en apprendre davantage sur ce qui se passe localement. Qui se bat pour le logement? Quels sont les obstacles à l’accès?
Il est vraiment important de créer des liens entre les nombreux enjeux. Personne ne peut se passer de logement, point final. Le manque de logements abordables est un problème de santé mentale, un problème de santé publique. Il affecte les personnes de nombreuses façons.
Je veux aussi que les gens sachent qu’ils peuvent défendre la cause du logement abordable même s’ils pensent ne pas avoir le pouvoir de manifester et d’être sur le terrain. Il existe de nombreuses façons de participer à la lutte. Si vous n’avez que cinq minutes par jour à consacrer à cet enjeu, alors passez un coup de fil ou envoyez un gazouillis. C’est un long combat, et chaque petit geste compte.
Qu’est-ce qui vous a permis de traverser la pandémie jusqu’à présent?
Ma femme est mon roc. Nous avons été là pour l’autre pendant tout ce temps. Je ne pourrais pas imaginer affronter cette pandémie sans elle. Nous avons joué à des jeux vidéo, regardé des trucs absurdes sur Netflix, et joué avec le chat.
