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Les récents changements apportés par VIA Rail à sa politique en matière de bagages mettent en évidence un changement de priorités qui complique la tâche de celles et ceux qui désirent voyager en mode écologique au Canada.
Le transport ferroviaire de passagères et passagers demeure le mode de transport interurbain le plus respectueux de l’environnement, et il est crucial pour de nombreuses communautés à l’écart des centres urbains et isolées. VIA Rail constitue un lien vital pour les personnes qui doivent se déplacer pour des raisons familiales, professionnelles, scolaires et médicales.
Les passagères et passagers transportent souvent des bagages non négligeables : un jeune médecin qui s’installe dans une communauté éloignée, une étudiante ou un étudiant qui rentre à la maison pour l’été, une famille de nouveaux immigrants qui démarre sa vie au Canada. Ces scénarios reflètent la diversité des besoins des passagères et passagers de VIA Rail.
Cependant, en vertu de la nouvelle politique très stricte de VIA Rail en matière de bagages, ces passagères et passagers s’exposent à des frais élevés ou à un refus pur et simple de voyager.
Historiquement, VIA Rail a toujours eu une politique généreuse en matière de bagages, créant un équilibre entre la capacité et les besoins des voyageuses et voyageurs canadiens.
Alors, comment avons-nous pu nous égarer à ce point?
Il y a deux raisons.
Premièrement, le gouvernement fédéral a demandé à VIA de se préparer à la privatisation du Corridor entre l’Ontario et le Québec. À partir du 10 juin, les passagères et passagers devront payer pour les bagages et le stationnement dans certaines gares. Aussi, tenez-vous bien, des frais, il y en aura d’autres.
Deuxièmement, faisant fi des conseils des employées et employés syndiqués et non syndiqués, ainsi que des défenseuses et défenseurs des droits des passagères et passagers, les dirigeantes et dirigeants de VIA ont choisi de ne pas inclure d’espace à bagages adéquat dans les nouveaux trains Siemens.
Cette décision souligne à quel point les dirigeantes et dirigeants de VIA et les besoins ne sont pas à l’écoute des besoins de leurs passagères et passagers.
Prenons l’exemple des bicyclettes. Le train et la bicyclette sont parfaitement compatibles pour promouvoir les déplacements écologiques. Pourtant, la politique de VIA en matière de bicyclettes est plus restrictive que jamais, interdisant les vélos dans le Corridor alors qu’ils sont acceptés dans les trains transcontinentaux et longue distance.
Cette interdiction signifie qu’une passagère ou un passager voyageant d’Ottawa à Winnipeg avec un vélo sera obligé de prendre un véhicule routier ou l’avion entre Ottawa et Toronto, ce qui augmentera les émissions de carbone. Les étudiantes et étudiants qui souhaitent se rendre de London à Kingston avec leur vélo n’ont pas non plus de chance, étant donné qu’ils devront émettre du carbone sur l’autoroute 401.
La politique restrictive de VIA en matière de bagages a poussé les étudiantes et étudiants à se tourner vers la voiture, l’avion et des compagnies d’autocars non réglementées dont les normes de sécurité sont discutables.
Il est temps d’agir maintenant.
La campagne Remettre le Canada sur les rails préconise le rétablissement des wagons à bagages dans le Corridor, la correspondance harmonieuse avec les trains transcontinentaux et l’abolition de la politique draconienne sur les bagages.
Unifor estime que VIA Rail et le gouvernement fédéral devraient favoriser des moyens adaptatifs et novateurs pour promouvoir le transport ferroviaire, le mode de transport interurbain le plus écologique. Cette approche comprend la création de politiques sur les bagages qui répondent aux besoins des Canadiennes et Canadiens et qui rendent les voyages plus abordables.
Passez à l’action et contribuez à remettre le Canada sur les rails.