Lors de l’audience au Sénat consacrée au projet de loi C-11, le directeur du secteur des médias d’Unifor demande que l’on sauve les nouvelles locales

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OTTAWA – Lors d’une audience au Sénat qui s’est déroulée aujourd’hui, le directeur du secteur des médias d’Unifor, Randy Kitt, a indiqué que le projet de loi C-11 – également connu sous le nom de Loi sur la diffusion continue en ligne – ignore une mise en garde : sauver les nouvelles locales.

« C’est une question de la première importance, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor. Alors que les plateformes technologiques continuent de faire des profits – que ce soit en affichant des nouvelles sans payer leur juste part pour ces dernières ou en limitant le contenu canadien – elles ont un impact sur nos travailleuses et travailleurs des médias, qui informent inlassablement le public, de manière exacte et basée sur des faits. » 

Le projet de loi C-11 est une modernisation de la Loi sur la radiodiffusion visant à intégrer les diffuseurs en continu étrangers sur Internet (p. ex.Netflix) dans le système réglementaire canadien.  Les radiodiffuseurs canadiens sont depuis longtemps tenus de soutenir le contenu canadien et les nouvelles locales. Si les diffuseurs en continu étrangers sont désormais autorisés à concurrencer directement les radiodiffuseurs canadiens, ils devraient avoir les mêmes responsabilités lorsqu’il s’agit de diffuser des manchettes canadiennes qui devraient inclure les nouvelles locales.

La Loi sur la radiodiffusion a été mise à jour pour la dernière fois en 1991, bien avant qu’Internet ne fasse partie intégrante de la vie des gens. Au fur et à mesure que le modèle économique est passé de la radiodiffusion à la diffusion en continu, il a amputé la production de contenu canadien, réduit la diversité des voix dans ce pays et gravement diminué la production de nouvelles locales. De quoi créer un vide en matière de nouvelles au sein de nombreuses communautés.

M. Kitt a déclaré aux membres du Comité sénatorial permanent des transports et des communications (TRCM)) qu’Unifor souhaite que le projet C-11 soit amendé pour que la Loi sur la radiodiffusion donne mandat au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) afin de soutenir les nouvelles locales, notamment en « développant, finançant, produisant ou promouvant des programmes de nouvelles et d’informations locales », avec la création d’un fonds pour les nouvelles.

« En 2014, le CRTC a déclaré que nous n’avions plus besoin de financer les nouvelles locales parce que la publicité est de retour. Il s’est trompé », a déclaré M. Kitt dans sa déclaration de témoin par Zoom.

« Depuis 2012, la télévision conventionnelle privée a été synonyme de grosses pertes d’argent neuf années de suite pour les compagnies de médias indépendantes et de grand format. Ces pertes sont très concrètes pour nos membres : entre 2017 et 2021, l’emploi dans la radiodiffusion a diminué de 16%. »

Bell, Rogers, Shaw et Quebecor sont de grands acteurs de la radiodiffusion canadienne, mais ils ne sont pas suffisamment riches pour laisser penser au public qu’ils continueront à financer les nouvelles locales alors qu’ils continuent à perdre de l’argent, a ajouté M. Kitt.

Dans le cadre de l’amendement au projet de loi, M. Kitt a proposé que la Loi sur la radiodiffusion accorde aux radiodiffuseurs 120 millions de dollars de fonds de secours, qui doivent être dépensés pour les nouvelles locales.

Visionnez le témoignage intégral de M. Kitt ici.

Unifor représente plus de 10 000 travailleuses et travailleurs des médias, dont 5 000 dans les industries de la radiodiffusion et du cinéma.

« Les nouvelles locales et leur rôle lorsqu’il s’agit de demander des comptes au pouvoir, renforcer la démocratie et construire une communauté n’ont jamais été aussi importants », a déclaré M. Kitt dans son témoignage.

« Les réseaux sociaux se sont avérés nous diviser, dressant les voisins les uns contre les autres. Nous sommes plus polarisés que jamais, mais des médias canadiens forts peuvent construire une communauté. »

Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant plus de 315 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour tous les travailleurs et travailleuses et leurs droits. Il lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.

Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la représentante nationale aux communications Jenny Yuen ou au (416) 938-6157.

Media Contact

Jenny Yuen

Représentante aux communications
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