L’étude de l’économiste d’Unifor démontre que des syndicats forts sont nécessaires

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La combinaison de la concentration des entreprises et de l’affaiblissement du pouvoir des syndicats creuse l’écart de revenu aux États-Unis. Voilà la conclusion d’une nouvelle étude réalisée par Jordan Brennan, économiste d’Unifor, et publiée par le Levy Economics Institute de New York.

« Aux États-Unis, pendant la période d’après-guerre, l’écart de revenu a atteint un creux en 1976 et un sommet en 2012, a indiqué M. Brennan. 

Pendant cette période, nous avons observé un phénomène à double face. Alors que la concentration des entreprises s’accroissait, le syndicalisme et la classe moyenne qu’il avait créée s’effritaient. »

Bien que l’on dénombre environ 5,7 millions de sociétés immatriculées aux États-Unis, M. Brennan fait observer que les 100 principales entreprises possèdent le cinquième de l’actif total.  Au cours des dernières décennies, ces conglomérats ont investi des ressources colossales dans les acquisitions. La structure pléthorique au sommet qui en a résulté exerce une pression à la baisse sur la croissance, tout en aggravant les inégalités.

L’étude révèle toutefois que le pouvoir des syndicats a atténué la disparité salariale.

« Historiquement, les syndicats servaient de ‟contrepoids” au pouvoir des grandes sociétés, a précisé M. Brennan. La diminution du nombre de travailleurs américains syndiqués coïncide avec le gel des salaires, l’effritement de la classe moyenne et l’accentuation de l’écart de revenu entre la majorité et le 1 %. »

Aux États-Unis, les effectifs syndicaux ont atteint le sommet historique de 29 % en 1954. En 1979, les effectifs avaient chuté à 24 %, puis les politiques antisyndicales de Reagan, combinées à d’autres conjonctures économiques et avancées technologiques, ont fait des ravages. En 2013, le taux de syndicalisation ne s’élevait plus qu’à 11 % aux États-Unis.

 « L’effet du syndicalisme se fait sentir sur divers aspects, comme les orientations sociales, la politique et la culture, pas seulement les salaires, a affirmé M. Brennan. Cette étude démontre clairement le rôle crucial que les syndicats jouent dans l’amélioration de la qualité de vie de leurs membres et de la société en général. »