Lettre ouverte au premier ministre Trudeau et à la vice-première ministre Freeland à propos du système de santé ontarien en péril

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Groupe en t-shirts arc-en-ciel regroupés sous une arche arc-en-ciel
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Le très honorable Premier ministre Justin Trudeau
L’honorable Chrystia Freeland
Chambre des communes, Canada

LETTRE OUVERTE

OBJET : Le système de santé ontarien en péril

Monsieur le Premier ministre Trudeau
Madame la Vice-première ministre Freeland,

Nous représentons les plus grands syndicats du secteur des soins de santé ontariens, le SCFP, l’UIES Soins de santé, le SEFPO, l’AIIO et Unifor, et nous vous écrivons au nom de 295 000 travailleuses et travailleurs préoccupés par le plan de privatisation du premier ministre Ford, qui met en péril nos membres et les personnes dont elles et ils prennent soin.

Ces dernières années, le premier ministre Ford a attaqué nos membres par le biais d’un certain nombre de mesures destructrices. Premièrement, en portant atteinte, de façon inconstitutionnelle, à leur droit de négocier librement une convention collective; et deuxièmement, en sous-finançant le système de soins de santé par la réaffectation de transferts fédéraux destinés à soutenir les services publics au cours de la pandémie.

Nous sommes maintenant en alerte face au risque supplémentaire auquel le projet du gouvernement progressiste-conservateur de soutenir des hôpitaux privés à but lucratif fonctionnant selon le modèle américain dans toute la province expose le système public de soins de santé de l’Ontario. Le financement de cliniques privées portera davantage préjudice à la capacité des hôpitaux publics de l’Ontario de fournir des soins de haute qualité et rendra encore plus difficile la rétention du personnel de première ligne. C’est un plan dangereux qui nuira au maintien de niveaux de dotation en personnel sécuritaires et à l’accès universel aux soins.

Le ministre de la Santé de l’Ontario a admis lors d’une récente entrevue que des options supplémentaires seront accessibles pour celles et ceux qui sont en mesure d’en payer le coût. La définition même de soins de santé à deux vitesses, c’est que les riches ont un accès spécial à des services et des produits que les autres ne peuvent pas se permettre. Refuser l’accès à certaines personnes est une approche qui vise la quête de profits, comme l’illustre le cas de Shouldice, exemple d’hôpital privé mercantile souvent cité mais mal compris, connu pour avoir refusé de prendre en charge des personnes souffrant de pathologies complexes ou préexistantes.

De plus, nos préoccupations sont fondées sur des preuves provenant du secteur déficient des soins de longue durée. Les résultats pour les personnes y sont objectivement plus mauvais lorsque les soins sont prodigués par des chaînes de maisons de soins infirmiers à but lucratif. Nous ne devons pas cautionner un système qui détourne l’argent des contribuables vers des entreprises qui privilégient le versement de dividendes en dépit de la souffrance des personnes âgées prises en charge.

Alors que votre cabinet se réunit à Hamilton cette semaine, nous vous invitons à bien considérer ce qui est en péril lorsque vous négociez les Transferts canadiens en matière de santé avec les premiers ministres comme le premier ministre Ford, dont les plans incluent l’extension des interventions chirurgicales et diagnostics privés et ne présentent pas de solution crédible à la crise des ressources humaines dans le secteur de la santé. Au final, les Canadiennes et Canadiens devront attendre plus longtemps dans le cadre d’un régime de soins de santé privatisés, et ils paieront davantage.

Cordialement,

Michael Hurley                                                                    Sharleen Stewart           JP Hornick
Président                                                                               Président                       Président
Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario/SCFP      UIES Soins de santé     OPSEU/SEFPO

Bernie Robinson                                                                Naureen Rizvi
Président par intérim                                                        Directrice de la région del’Ontario d’Unifor
Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario