Lettre à l'Honourable Doug Ford

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Groupe en t-shirts arc-en-ciel regroupés sous une arche arc-en-ciel
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Le 17 août 2022

ENVOYÉE PAR COURRIEL @email 

Monsieur Doug Ford
Premier ministre de l’Ontario

Monsieur le Premier Ministre de l’Ontario,

Je tiens à vous féliciter pour votre récente réélection à titre de premier ministre de l’Ontario. Je vous écris aujourd’hui afin de soulever nos sérieuses préoccupations alors que nous voyons notre système de santé littéralement s’effondrer partout autour de nous. 

Unifor représente plus de 30 000 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux qui œuvrent dans les hôpitaux, les centres de soins de longue durée, les établissements pour personnes âgées, les résidences, les organismes de soins de santé communautaires et les centres de services d’urgence. En toute franchise, ces travailleuses et travailleurs ne se portent pas bien. Ils ont travaillé avec acharnement pour nous permettre de traverser une crise humanitaire et, malgré cela, il n’y a que peu de mesures d’aide en place pour les appuyer. Ces travailleuses et travailleurs voient leurs collègues déserter entièrement le secteur ou accepter des emplois auprès d’agences qui leur offrent le double du salaire avec la flexibilité au travail dont ils ont besoin. 

En tant que syndicat représentant des membres dans divers secteurs, Unifor est fier des conventions collectives exceptionnelles qu’il a été en mesure de négocier dans le secteur privé. Les travailleuses et travailleurs peinent à suivre le rythme de l’inflation et ont établi leur valeur à la table de négociation. 

Malheureusement, cette réalité ne s’est traduite par aucun gain concret pour les travailleuses et travailleurs de la santé. La plupart de ces travailleuses et travailleurs subissent encore les contraintes imposées par le projet de loi 124 et le système d’arbitrage désuet qui les prive de leur droit de déclencher une grève de façon légale les laisse sans recours. Une décision arbitrale récente pour onze établissements de soins de longue durée a octroyé aux travailleuses et aux travailleurs une maigre augmentation de 1,5 % et 1,75 %. Même si Unifor a demandé une révision juridique pour cette décision, nous sommes bien loin de toute forme d’aide immédiate. 

Malgré le fait que l’ajustement octroyé aux préposées et préposés aux services de soutien personnel représente un pas significatif dans la bonne direction, cette mesure laisse derrière un trop grand nombre de travailleuses et de travailleurs. La prime de rétention des infirmières et infirmiers est un geste qui offre trop peu, trop tard. L’écart de rémunération entre une préposée ou un préposé aux services de soutien personnel et une infirmière ou un infirmier auxiliaire autorisé est maintenant négligeable. Outre l’indemnité temporaire de pandémie prévue en 2020, la main-d’œuvre du réseau de la santé n’a reçu aucune bonification ni prime. 

Notre système de santé est composé de bien plus que des préposées et préposés aux services de soutien personnel et des infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés. Il faut comprendre que la pénurie de main-d’œuvre se fait sentir dans toutes les classes d’emploi, que ce soit les ambulancières et ambulanciers, les technologues ou les cuisinières ou cuisiniers. Les hôpitaux et les autres employeurs prennent des mesures désespérées, notamment le recours excessif des heures supplémentaires et l’usage onéreux du personnel des agences. La crise n’est pas une question monétaire. La privatisation est toujours une option plus coûteuse qui fournit moins de services, c’est pourquoi il ne s’agit pas d’une solution viable. 

Il existe toutefois de véritables solutions à ces problèmes. Aucun effort significatif n’a été déployé afin de créer des emplois à temps plein et plusieurs travailleuses et travailleurs ont encore de multiples emplois. Les salaires doivent être concurrentiels. Les travailleuses et travailleurs de la santé doivent se sentir respectés. 

Unifor aimerait vous rencontrer afin de discuter des solutions nécessaires. J’espère avoir bientôt des nouvelles de votre part. 

Cordialement,

LANA PAYNE
Présidente nationale