Les travailleuses et travailleurs mexicains de l’automobile optent pour un syndicat indépendant à la suite des pressions exercées sur le Canada par Unifor pour qu’il intervienne dans la lutte contre les abus en matière de travail

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A group of people with fists raised in the air, with a red flag.
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Unifor applaudit les travailleurs mexicains de l’équipementier automobile mondial Fränkische qui se sont joints au Sindicato Independiente Nacional De Trabajadores Y Trabajadoras De La Industria Automotriz (SINTTIA) à l’issue d’un vote très attendu le 26 juin. Ce vote succédait au lancement, en mars dernier, d’une enquête menée par le gouvernement canadien à l’initiative des syndicats sur les abus en matière de travail commis par l’entreprise et le syndicat en place.

« Unifor et ses alliés mexicains ont braqué les projecteurs sur les abus du travail chez Fränkische, les mêmes abus qui ont sapé et nié les droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs mexicains sur le lieu de travail pendant des décennies », a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor. 

« En dénonçant les mauvais traitements, l’intimidation et les congédiements illégaux auxquels ces travailleuses et travailleurs mexicains étaient confrontés, et en travaillant en collaboration avec le gouvernement fédéral, nous leur avons assuré un vote équitable ».

Le gouvernement canadien a déposé sa toute première plainte en vertu du mécanisme syndical de réponse rapide (MSRR) de l’accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), après qu’Unifor et le Syndicat indépendant de travailleurs de l’industrie automobile du Mexique (SINTTIA) ont présenté des preuves détaillées d’atteintes aux droits des travailleuses et travailleurs dans une demande détaillée soumise le 11 mars dernier.

Dans cette demande, les syndicats pressent le gouvernement d’enquêter et de trouver une solution au « déni systémique et continu des droits à la liberté d’association et à la négociation collective » de la part de Fränkische Industrial Pipes México S.A. De C.V. à son usine de Silao, au Mexique.

Les travailleuses et travailleurs de cette usine construite il y a 10 ans ont été victimes de menaces et d’intimidation à maintes reprises de la part de l’employeur et du syndicat en place alors qu’ils cherchent à élire un nouveau syndicat indépendant dans leur milieu de travail. Ces pratiques incluaient également une série de congédiements injustifiés de sympathisants de SINTTIA.

Depuis le début de l’enquête, et avec le soutien des représentantes et représentants du gouvernement canadien, les travailleuses et travailleurs congédiés ont été réintégrés et ont touché des arriérés de salaire.

« Notre syndicat est très satisfait de ce résultat. Il traduit la volonté démocratique des travailleuses et travailleurs mexicains et est le dernier exemple en date de la façon dont ces derniers tournent la page sur un système de relations de travail historiquement corrompu et répressif », a déclaré Alejandra Morales, secrétaire générale de SINTTIA. 

« Nous attendons de l’entreprise qu’elle honore ses engagements, qu’elle reconnaisse SINTTIA et qu’elle établisse des relations complètes et coopératives. Les deux organisations, SINTTIA et Unifor, surveilleront de près la situation ». 

Le MSRR est un outil unique de résolution des différends conçu pour protéger les droits des travailleuses et travailleurs dans les secteurs
tributaires du commerce en Amérique du Nord. Il oblige les parties à enquêter sur les allégations soulevées et à trouver rapidement une résolution. Si aucune solution n’est adoptée, un groupe spécial peut être mandaté pour résoudre le litige et imposer des sanctions sévères pouvant aller
jusqu’à l’interdiction d’exporter des marchandises à partir de l’installation visée.

Depuis sa mise en place, le MSRR a été invoqué douze fois par les États-Unis et une fois par le Canada.