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Windsor – Des dirigeantes et dirigeants syndicaux nationaux, d’autres membres du syndicat et des alliés communautaires se sont joints aux membres de la section locale 195 d’Unifor qui ont défilé en voiture dans les rues de Windsor aujourd’hui afin de soutenir les travailleuses et travailleurs de Titan Tool & Die en lock-out depuis plus de 100 jours, un conflit surpassant la grève historique de 99 jours à Ford en 1945.
« Lorsqu’une entreprise canadienne comme Titan Tool & Die vide son usine, expédie des matériaux aux États-Unis, se cache derrière des injonctions judiciaires, impose des concessions massives à la table de négociation et met son personnel en lock-out pendant plus de 100 jours, ce n’est pas négocier de bonne foi, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor. C’est un abus de pouvoir. Jour après jour, le propriétaire de cette entreprise choisit de prolonger ce conflit plutôt que de négocier une entente équitable. Notre syndicat ne cédera pas dans ce conflit. Notre mobilisation se poursuivra aussi longtemps qu’il le faudra. »
Les membres de la section locale 195 d’Unifor sont en lock-out depuis le 11 août alors que l’entreprise canadienne continue d’exiger que les travailleuses et travailleurs acceptent des concessions punitives. L’entreprise semble délocaliser les activités de son usine de Windsor, active depuis 1956, vers d’autres sites, dont celui de Warren, au Michigan.
« Lorsque Titan Tool & Die s’en prend à un groupe de travailleuses et travailleurs, elle s’en prend à tous les travailleurs et travailleuses, a indiqué Samia Hashi, directrice de la région de l’Ontario d’Unifor. Du sud-ouest de l’Ontario à l’ensemble de la province, les membres d’Unifor soutiennent les travailleuses et travailleurs de Titan Tool & Die. Les employeurs doivent comprendre qu’ils se heurteront à un mur de solidarité de la part de toutes les sections locales d’Unifor en Ontario s’ils tentent d’étouffer les travailleuses et travailleurs par des lock‑out prolongés et des concessions sévères. »
Le défilé de voitures a rassemblé des membres d’Unifor de Windsor et des communautés environnantes afin de manifester leur solidarité et de sensibiliser la ville aux actions du propriétaire et du président‑directeur général de Titan Tool & Die.
« Titan Tool & Die était autrefois fière d’être une entreprise canadienne fondée par un travailleur de l’automobile de Windsor, Joseph Szecsei, a ajouté Emile Nabbout, président de la section locale 195 d’Unifor. Depuis son décès, cette fierté envers les personnes qui ont bâti cette usine a complètement disparu. Nos membres doivent subir la malhonnêteté des dirigeants, trois personnes ont déjà été blessées sur la ligne de piquetage, et les familles qui ont consacré des décennies à cette entreprise sont poussées au bord du gouffre. Ces personnes ont des enfants, et des hypothèques et des factures à payer. L’employeur fait preuve d’un manque flagrant de respect envers nos membres et son attitude est dévastatrice pour notre communauté. C’est pourquoi nous diffusons ce message dans toute la ville de Windsor. »
L’entreprise continue d’exiger des concessions qui sont absolument déraisonnables, notamment :
- un gel des salaires pendant trois ans;
- une nouvelle échelle salariale permanente inférieure pour les personnes embauchées après la ratification;
- l’élimination de l’indemnité de vie chère et des compléments salariaux annuels forfaitaires;
- la réduction des cotisations de l’employeur au régime de retraite :
- de 7 à 5 % pour les personnes embauchées avant octobre 2012;
- de 4 à 3 % pour les personnes embauchées après octobre 2012;
- l’établissement d’un nouveau critère d’admissibilité au régime de retraite :
- l’employeur ne cotise que si le personnel cotise, malgré le gel des salaires;
- la perte potentielle de près 13 500 $ en cotisations au régime de retraite sur la durée de l’entente de 3 ans en raison de l’effet combiné des exigences de l’employeur en matière de retraite;
- l’élimination des prestations de soins de santé pour les personnes prenant leur retraite à 55 ans et ayant au moins 10 années d’ancienneté;
- des heures supplémentaires obligatoires.
« L’histoire de Titan Tool & Die a commencé en 1956, a dit Randy St. Pierre, président du comité d’usine de la section locale 195 d’Unifor à Titan Tool & Die. Elle s’est terminée le 11 août 2025 lorsque l’entreprise a choisi de nous mettre en lock-out et de délocaliser sa production aux États-Unis. Il est absolument honteux qu’une entreprise fièrement canadienne connaisse une telle fin. Ce lock-out est une épreuve pour le Canada. Allons-nous laisser les entreprises priver nos communautés de leur gagne-pain ou allons-nous plutôt exiger des mesures concrètes pour protéger les industries et la main-d’œuvre canadiennes? »
Le syndicat estime que le comportement de l’employeur tout au long de ce conflit visait à dissimuler son intention de délocaliser les emplois de Windsor vers les États-Unis.
« Nous croyons que le propriétaire et les dirigeants de l’entreprise ne se sont jamais présentés à la table de négociation avec l’intention de conclure une entente avec nos membres, a précisé Lana Payne. Tout au long de ces pourparlers, l’entreprise a retiré de l’équipement et des matières premières de l’usine, ne laissant qu’une pile de concessions sur la table. Nous pensons que son intention est de transférer le travail de nos membres vers son installation des États-Unis et de se débarrasser de la main-d’œuvre canadienne. Titan Tool & Die doit jouer franc jeu au sujet de ses projets d’avenir pour l’installation de Windsor et révéler au grand jour ses véritables intentions. »
Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant plus de 320 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour tous les travailleurs et travailleuses et leurs droits. Il lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.
Pour toute demande de renseignements des médias ou organiser une entrevue, communiquez avec David Molenhuis, représentant aux communications d’Unifor, à l’adresse @email ou au numéro 416-575-7453 (cellulaire).