Les travailleuses et travailleurs canadiens de l’automobile exigent une transition qui leur donne la priorité

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Woman stands in front of auto assembly line
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C’est aujourd'hui que le syndicat Unifor entame officiellement les négociations contractuelles avec les divisions canadiennes des trois constructeurs automobiles de Détroit, Ford, General Motors et Stellantis. Ces négociations seront les plus importantes et les plus suivies depuis des décennies. 

Les 18 000 membres d’Unifor couverts par ces conventions collectives abordent les négociations avec des défis similaires à ceux auxquels les travailleuses et travailleurs sont confrontés dans l’ensemble du secteur industriel.

Les salaires n’ont pas suivi la hausse de l’inflation et ne reflètent certainement pas les récents records de profits des employeurs.

Les pensions, en particulier pour les nouveaux employés, sont précaires et inférieures aux normes.

Même si notre syndicat a sauvé les plans de ses membres les plus anciens malgré deux faillites, il n’y a pas eu un seul ajustement de ce plan en 15 ans. 

Sous la surface se cache une autre série de défis très spécifiques à l’industrie automobile, qui alimentent une insécurité d’emploi constante. Les pénuries de pièces et les ruptures de la chaîne d’approvisionnement ont durement touché les membres d’Unifor au cours des trois dernières années. Les travailleuses et travailleurs de l’automobile sont régulièrement mis à pied et ont du mal à savoir s’ils travaillent d’une semaine à l’autre.

Bon nombre d’entre eux sont contraints de recourir massivement à l’assurance-emploi et à des mesures de sécurité du revenu négociées, car ces prestations se sont taries.

La situation est délicate et, malgré l’enthousiasme suscité par le passage aux voitures électriques, les détails du plan de transition n’ont pas encore été réglés. Les travailleuses et travailleurs de l’automobile sont, à juste titre, inquiets. La solution réside dans une meilleure protection des revenus et de la sécurité de l’emploi, afin que les salariés puissent mieux gérer ces périodes de ralentissement.

Telles sont les dures réalités d’une industrie en transition. Les travailleuses et les travailleurs canadiens de l’automobile attendent un plan qui place leurs besoins avant tout.  

Lors du dernier cycle de négociations, chaque constructeur automobile s’est engagé à réaliser des investissements substantiels dans nos usines canadiennes, dont une bonne partie sera consacrée à la modernisation des usines en vue de la construction des véhicules électriques de la prochaine génération. Elle a également ramené la production de camions à Oshawa et rouvert la ligne d’assemblage de GM qui avait été mise à l’arrêt. Un résultat qui n’est pas si mal pour des négociations sur fond de pandémie.

Ce résultat a servi de catalyseur à la récente renaissance de l’industrie automobile canadienne.

Depuis la signature des dernières conventions collectives en 2020, le Canada a injecté plus de 25 milliards de dollars dans une chaîne d’approvisionnement automobile en plein essor. Et cela au travail constant de notre syndicat. Nous avons défendu sans relâche le Canada en tant que puissance automobile mondiale, en pressant les constructeurs automobiles et les gouvernements de concentrer leur énergie et leurs incitations sur l’expansion de l’empreinte de la production. Deux nouvelles usines de batteries seront construites, représentant les investissements les plus importants dans l’histoire de l’automobile au Canada. Ces projets redonneront vie aux communautés, créeront des dizaines de milliers d’emplois et contribueront à tracer la voie du Canada vers l’objectif « zéro émission ». Ce seront également des emplois bien rémunérés et syndiqués. Nous veillerons à ce qu’il en soit ainsi.

L’industrie automobile canadienne est en plein essor. Cela témoigne en grande partie des compétences élevées et du travail acharné des membres d’Unifor. Ce que les travailleuses et les travailleurs de l’automobile ont fait pour maintenir le secteur à flot, notamment au moment où certains le considéraient comme perdu, est tout à fait remarquable. Le constat qui s’impose est qu’ils sont les meilleurs dans ce qu’ils font, partout dans le monde.

Les investissements dans la construction automobile sont en hausse. Des usines sont en cours de construction. Les gouvernements y mettent aussi du leur. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le retour sur investissement pour l’économie est exponentiel.

La question déterminante de ce cycle de négociations sera de savoir comment nous allons tracer la voie à suivre.

Il est difficile de prédire comment se dérouleront les négociations, quelles qu’elles soient. Bien des choses se produiront d’ici à la date butoir du 18 septembre. Nous garderons donc un œil attentif sur les négociations parallèles entre les travailleuses et travailleurs de l’automobile représentés par les TUA et les constructeurs automobiles de Détroit, et nous restons en contact avec le syndicat de cette région. Quoi qu’il advienne au cours des prochains mois, nous tracerons une voie typiquement canadienne, comme le fait notre syndicat depuis près de 40 ans.

Le secteur automobile canadien a fait beaucoup de chemin depuis les temps sombres de la crise financière.

Pour la première fois depuis une génération, nous nous dirigeons vers la table des négociations sous le signe d’un avenir radieux.

Les travailleuses et travailleurs canadiens de l’automobile ont consenti d’énormes sacrifices pour aider cette industrie à se reconstruire et son succès est indéniable.

Aujourd’hui, ils veulent une convention qui place leurs besoins au premier plan.

Par Lana Payne