Les syndicats de pêcheurs s'élèvent contre le ministre du MPO

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Un pêcheur brandit un poisson fraîchement pêché.
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Les syndicats représentant les pêcheurs des deux côtes du Canada s'élèvent aujourd'hui contre Joyce Murray, ministre des Pêches et des Océans, pour la méthode de pensée unique avec laquelle le portefeuille est géré. La Syndicat des pêcheurs, de l’alimentation et des travailleurs assimilés (SPATA-Unifor) de Terre-Neuve-et-Labrador et la Syndicat des pêcheurs et travailleurs assimilés (SPTA-Unifor) de Colombie-Britannique demandent à la ministre Murray de prendre en considération les conséquences sociales et économiques désastreuses de ses décisions sur ceux dont la subsistance dépend de la pêche.

Les récents commentaires de la ministre Murray mettent en évidence l'attention particulière qu'elle porte à la conservation des océans et son manque de considération pour l'industrie de la pêche et les communautés qui en dépendent.
« Nous comprenons qu'il y a une courbe d'apprentissage lorsqu'un député se voit confier un nouveau portefeuille », déclare Keith Sullivan, président de SPATA-Unifor. « Cependant, les récents commentaires du ministre ne sont pas ceux d'une personne mal informée. Ce sont des déclarations qui mettent en avant une vision où la pêche a une importance réduite et où l'on demande aux pêcheurs de porter le poids du sacrifice pour un problème de changement climatique auquel ils ont peu contribué. »

Lors de l'assemblée annuelle de la Fédération canadienne des pêcheurs indépendants, la ministre Murray a présenté ses idées et sa vision de la pêche sur la côte Est du Canada et a clairement indiqué que son objectif est de laisser le plus de poissons possible dans l'eau et de faire pousser le plus de végétation possible dans l'eau afin que l'océan Atlantique puisse mieux absorber le carbone pour lutter contre le changement climatique. La ministre a également déclaré que les pêcheurs devront accepter ce sacrifice dans le cadre de l'engagement du Canada à lutter contre le changement climatique, notant que, compte tenu des progrès technologiques, les pêcheurs pourraient changer de carrière et travailler à distance depuis leur communauté.

« Suggérer que les pêcheurs propriétaires-exploitants à petite échelle qui pêchent de façon durable et contribuent économiquement, socialement et culturellement à nos régions soient ceux qui doivent trouver un nouveau cheminement de carrière est franchement choquant et souligne l'ignorance ou la désinvolture du ministre à l'égard de ce que la pêche représente pour nos communautés », dit M. Sullivan.
En 2021, les pêcheurs de la côte ouest du Canada ont ressenti l'impact de l'attitude du ministre Murray à l'égard des pêches commerciales lorsqu'un plan a été annoncé, prévoyant la fermeture de la plupart des pêches commerciales de hareng du Pacifique. Cette décision faisait suite à la fermeture, en 2021, de 79 pêcheries de saumon dans le cadre de l'Initiative stratégique pour le saumon du Pacifique (ISPP).

« Ces fermetures n'ont pas été fondées sur la consultation de l'industrie ou sur la science », déclare James Lawson, président de l'SPTA-Unifor. « Les pêches et les pêcheurs font partie intégrante de la source d'alimentation publique et du système de sécurité alimentaire du Canada. Les décisions de fermeture générale du ministre sont clairement motivées par des raisons politiques et contournent complètement les données sur les pêches et les conseils des gestionnaires locaux du MPO - sacrifiant ainsi notre sécurité alimentaire à la politique. »

Bien que les pêcheries de chacune des côtes du Canada soient confrontées à des obstacles uniques, les pêcheurs et les dirigeants syndicaux des deux côtes ont été témoins de l'émergence d'un thème commun et troublant : la politique prime sur les pêcheurs, les communautés de pêcheurs et la sécurité alimentaire publique.

« Le ministre Murray et le MPO doivent adopter une approche consciencieuse de la prise de décision. Une approche qui garantit que les personnes concernées sont prises en compte par ceux qui prennent les décisions », dit M. Lawson. « Le gouvernement démantèle les pêches commerciales sous la bannière de la planification future et de la conservation, alors que nos pêches sont déjà gérées par une approche de précaution et de conservation. Dans de nombreux cas, les données et la science n'étayent pas les affirmations selon lesquelles l'abondance des stocks est en cause, comme dans le cas du hareng. Ce démantèlement est en train de fracturer l'infrastructure de la pêche sur toute la côte, et les pêcheurs sont privés de la possibilité de gagner leur vie de manière viable. Il n'y aura pas de flotte pour pêcher le poisson de demain si ce démantèlement n'est pas arrêté. »

« Ce que la ministre Murray doit reconnaître, c'est qu'elle est la ministre des Pêches et des Océans. Ses décisions ont un impact massif sur le bien-être de dizaines de milliers de Canadiens", poursuit M. Sullivan. "Les pêcheurs et les autres personnes qui dépendent de la pêche ne peuvent pas simplement être écartés. La ministre a l'obligation de veiller à ce que les pêcheurs, les travailleurs d'usine, les chauffeurs de camion, les déchargeurs et autres puissent réussir dans le secteur des pêches. Ce n'est pas un message que le ministre a transmis jusqu'à présent. »

« Si je devais donner un conseil à la ministre, ce serait de réserver deux semaines dans son agenda pour visiter ces communautés côtières et comprendre à quel point la pêche fait partie intégrante de leurs histoires et de leurs avenirs. Si la ministre Murray était témoin du travail acharné, des sacrifices, des risques et de la détermination des personnes qui travaillent dans l'industrie de la pêche, et si elle constatait par elle-même l'importance de la pêche pour notre économie rurale, je doute qu'elle tienne à nouveau les mêmes propos. Nos pêcheurs nourrissent le monde et ils méritent plus de considération que celle qu'ils reçoivent actuellement » à conclus M. Sullivan.

 
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Publié à l'origine sur le site de FFAW-Unifor.