Les premiers ministres doivent être à l’écoute des travailleurs

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Message du président avec photo de Jerry Dias
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Article publié dans le Huffington Post du mercredi 20 juillet 2016

Alors que les premiers ministres provinciaux du Canada arrivent à Whitehorse pour leur réunion annuelle, plusieurs groupes intéressés au contenu de cette réunion y seront aussi, dont des médecins, des gens du milieu des affaires, des universitaires et des syndicalistes.

Les premiers ministres doivent écouter tous ces groupes, et vont le faire, mais je les incite fortement à accorder une attention particulière aux nombreux dirigeants syndicaux qui seront à Whitehorse pour la réunion du Conseil de la fédération, y compris moi-même. Les espoirs et les rêves de nos membres définissent le Canada, et ce qu’il sera. Ils méritent d’être entendus. 

Pendant dix ans sous le gouvernement Harper, ces réunions annuelles des premiers ministres étaient un bon endroit pour eux de discuter d’enjeux auxquels ils étaient confrontés, mais avec peu d’espoir que quelque chose allait en ressortir.

C’est parce que le précédent premier ministre, Stephen Harper, refusait de dialoguer avec le groupe. Alors que d’autres premiers ministres valorisaient l’écoute des autres dirigeants politiques du pays pendant les débats de l’heure, Harper cherchait seulement à diviser et considérait fort peu les opinions des autres.

Aujourd’hui, nous avons un premier ministre intéressé à écouter ce que les autres pensent. Justin Trudeau ne sera pas à la réunion, comme la tradition le veut, mais écoutera attentivement, sans l’ombre d’un doute, ce qu’il va s'y dire. La réunion de cette semaine aura ainsi certainement beaucoup plus d’impact que celles tenues ces dix dernières années.

D’où l’importance encore plus forte que la voix des travailleuses et travailleurs soit entendue à Whitehorse cette semaine où des dirigeants syndicaux vont soulever plusieurs questions importantes.

Parmi les sujets prioritaires pour les directrices régionales d’Unifor, Joie Warnock, Katha Fortier et Lana Payne, ainsi que moi-même, présents à la réunion, la question de la réforme des soins de santé et la renégociation de l’Accord sur la santé seront primordiales afin d'assurer un solide système de soins de santé pour toute la population canadienne. 

L’assurance-maladie représente un des programmes déterminants au Canada. L’assurance-maladie est davantage qu'une politique ou un programme gouvernemental. Il s'agit d'un symbole de ce que signifie de vivre dans un pays où nous pouvons prendre soin les uns des autres. Lorsqu'une personne tombe, nous l’aidons à se relever. Lorsqu’une personne est malade, nous en prenons soin. Cette semaine à Whitehorse, des militantes et militants d’Unifor et moi-même allons travailler pour faire en sorte que les premiers ministres connaissent l'importance que les travailleuses et travailleurs canadiens accordent à un solide système de soins de santé.

Nous allons aussi offrir notre appui aux efforts des fédérations provinciales du travail et au Congrès du travail du Canada pour inciter les premiers ministres à hausser le salaire minimum, à bonifier les protections pour les travailleuses et travailleurs précaires, et à améliorer l’accès à l’assurance-emploi pour les personnes qui perdent leur emploi. 

Ces enjeux affectent souvent les jeunes travailleuses et travailleurs dont l’avenir semble très incertain en raison des emplois à faible salaire et d'un environnement de travail instable. Pour maintenir la force et la prospérité du Canada que nous voulons offrir à nos enfants, et pour continuer à fournir un système de soins de santé viable aux prochaines générations, nous devons exercer des pressions pour des emplois de qualité procurant un avenir stable et un salaire minimum vital.

Voilà pourquoi les pressions exercées par les fédérations provinciales du travail pour que l’exemple de l’Alberta sur le salaire minimum soit étendu à la grandeur du pays sont si importantes.

Le gouvernement de Rachel Notley en Alberta, qui sera à la réunion des premiers ministres cette semaine, a initié un processus visant à hausser graduellement le salaire minimum de la province à 15 $ d’ici 2018. Ce programme est équitable et raisonnable, et mérite d’être étendu à la grandeur du pays.

Les travailleuses et travailleurs comprennent l’importance d’un emploi décent et d’un système de soins de santé bien financé, et la relation entre les deux. Les dirigeants syndicaux sont à Whitehorse cette semaine pour faire en sorte que ce message soit entendu de nos dirigeants provinciaux, et de notre premier ministre par leur intermédiaire.

Ils ont tout intérêt à écouter.