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TORONTO – Les préoccupations d’Unifor concernant la sécurité des emplois dans le secteur canadien de l'automobile ont été confirmées aujourd’hui lorsque Stellantis a annoncé son intention d’investir 13 milliards de dollars pour accroître sa production sur le marché américain, notamment en transférant la production de véhicules Jeep destinée à l'origine pour l’usine d’assemblage de Brampton vers une usine de l'Illinois.
« Les emplois dans le secteur canadien de l'automobile sont sacrifiés sur l’autel de Trump, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor. Nous avons besoin que le gouvernement fédéral utilise dès maintenant son influence pour lutter pour nos emplois dans le secteur de l'automobile. Nous ne pouvons pas permettre à Stellantis de revenir sur ses engagements envers les travailleuses et travailleurs canadiens, et les gouvernements ne peuvent pas rester les bras croisés pendant que nos emplois sont transférés aux États-Unis. Sauver l’usine d’assemblage de Brampton doit désormais être la priorité absolue de ce pays, afin d’envoyer un message fort à toute entreprise qui penserait pouvoir prendre les mêmes mesures scandaleuses. »
L’investissement de Stellantis permettra d’augmenter la production américaine de 50 % au cours des quatre prochaines années, créant ainsi des milliers d’emplois au sud de la frontière et rouvrant deux usines d’assemblage, dont celle de Belvidere qui produira les véhicules Jeep Cherokee et Jeep Compass. Le réoutillage de l’usine d'assemblage de Brampton a été suspendu en février à la suite de l’annonce de l'imposition des tarifs douaniers de 25 % sur les véhicules fabriqués au Canada et importés aux États-Unis.
« Stellantis a pris un engagement envers les travailleuses et travailleurs de l’automobile de Brampton, envers nos gouvernements fédéral et provincial, envers nos communautés et envers ce pays, a déclaré Vito Beato, vice-président du comité de négociation Unifor-Stellantis et président de la section locale 1285 d’Unifor, qui représente les travailleuses et travailleurs de l’usine d’assemblage de Brampton. Nous avons l’intention de veiller à ce que Stellantis respecte toutes ses promesses. »
Lorsque les travailleuses et travailleurs de l’usine d’assemblage de Brampton, des membres de la communauté et le premier ministre Doug Ford se sont joints à eux au début du mois pour exiger que Stellantis relance les activités de réoutillage longtemps retardées à cette usine, les dirigeantes et dirigeants d’Unifor se sont engagés à protéger les emplois dans le secteur de l'automobile par tous les moyens nécessaires.
« Nos gouvernements doivent, dès maintenant, exiger que les investissements dans le secteur de l'automobile soient maintenus à Brampton et utiliser tous les leviers d’influence à leur disposition pour protéger ces emplois canadiens », a ajouté Mme Payne.
La nouvelle concernant Stellantis a été annoncée peu après qu’une délégation de dirigeantes et dirigeants syndicaux du secteur automobile d’Unifor, menée par la présidente nationale Lana Payne, ait rencontré le premier ministre Ford pour discuter de stratégies coordonnées visant à contrer les tarifs douaniers américains sur les véhicules fabriqués au Canada et à protéger les emplois dans le secteur automobile menacés par de nouvelles menaces commerciales.
La délégation du secteur de l'automobile d’Unifor, qui représente les membres de General Motors, Ford et Stellantis, a fait part de ses préoccupations grandissantes à l’égard des pertes potentielles d’investissements et d’emplois dans les installations canadiennes des trois grands constructeurs automobiles de Detroit en raison des pressions commerciales exercées par l’administration Trump.
« L’équipe Canada doit adopter une approche coordonnée, rassemblant tous les secteurs afin d’utiliser le pouvoir dont nous disposons. On ne sacrifie pas un secteur au profit d’un autre. On ne peut pas conclure des accords parallèles sur l’énergie, l’acier ou l’aluminium, qui sont précisément les matériaux dont les États-Unis ont besoin. Si nous abandonnons ce levier, nous n’en aurons plus aucun. »
L’investissement de Stellantis s'inscrit dans la foulée des commentaires formulés la semaine dernière par le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, qui a déclaré que l’objectif de l’administration Trump était de mettre fin à l’assemblage de véhicules au Canada et de délocaliser ces emplois au sud de la frontière.
« Les industries canadiennes visées subissent déjà les conséquences financières et les pertes d’emplois en raison des attaques soutenues de Trump, a souligné Mme Payne. Depuis le début de cette guerre tarifaire, les gouvernements ont constamment promis de défendre l’industrie automobile dans ce pays et les 500 000 emplois qu’elle soutient. Notre syndicat attend du gouvernement un plan d’action complet et décisif pour préserver les emplois dans le secteur de l'automobile à Brampton et mettre en œuvre les stratégies industrielles nécessaires pour défendre l’ensemble de l’industrie manufacturière au Canada. »
Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant 320 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs, et pour leurs droits; il lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.
Pour les demandes de renseignements des médias ou pour organiser une entrevue, veuillez communiquer avec Kathleen O’Keefe, directrice des communications d’Unifor, à @email ou au 416 896-3303 (tél. mobile).