Les membres d'Unifor font des plans pour une transition juste axée sur les travailleuses et travailleurs

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Plus de 150 membres et représentantes et représentants d'Unifor se sont réunis à Saskatoon du 22 au 24 septembre pour lancer la première Conférence sur une transition juste.

Le terme « transition juste » est utilisé pour décrire les politiques progressistes qui protègent les travailleuses et travailleurs pendant la transition d'une industrie vers un modèle de développement plus durable. Elle s'applique le plus souvent aux secteurs où les émissions de gaz à effet de serre sont importantes, mais la transition juste peut toucher pratiquement tous les secteurs.

« La transition vers une économie plus durable est le défi le plus pressant de notre vie, mais elle ne se fera pas en écartant les travailleuses et travailleurs, a déclaré Gavin McGarrigle, directeur de la région de l’Ouest d'Unifor, dans son discours d'ouverture aux participants. Jusqu'à présent, les discussions ont porté en grande partie sur les objectifs et la réduction des émissions, alors qu’on réfléchit souvent aux travailleurs seulement après coup. Ce n'est pas comme ça que les choses doivent se faire. Nous devons nous battre pour être au centre de ces discussions et lutter pour de bons emplois pour tout le monde à l'avenir. »

Après l’allocution de Gavin McGarrigle, la conférence a débuté par une présentation de l'ancien économiste principal d'Unifor, Jim Stanford, sur ce à quoi pourrait ressembler un nouveau pacte vert au Canada. Jim Stanford a souligné que le Canada a connu trop souvent des cycles d'expansion et d'effondrement des ressources et que l'impératif environnemental de réduire la dépendance à l'égard des combustibles fossiles peut se traduire, en bout de ligne, par de meilleurs emplois dans une économie plus stable.

La secrétaire-trésorière nationale d'Unifor, Lana Payne, a ouvert la deuxième journée de la conférence en insistant sur l'importance de l'unité entre les travailleuses et travailleurs. Elle a déclaré que les faux discours des employeurs à l’égard d’une pénurie menacent de monter les travailleuses et travailleurs les uns contre les autres, mais que la construction d'une société plus juste reposera sur la solidarité pour garder les préoccupations de tous les travailleuses et travailleurs à l'avant-plan.

Le chef du NPD de la Saskatchewan, Ryan Meili, a parlé du travail de son parti en opposition au gouvernement conservateur du premier ministre Scott Moe. Il a donné des exemples précis de la façon dont le malaise et la corruption du gouvernement ont nui aux travailleuses et travailleurs de la province et ont activement bloqué les efforts de création d'emplois verts.

L’allocution de Ryan Meili a été suivie d'un panel diversifié d'invités pour discuter de la façon de bien faire les choses, en se concentrant sur les principes et les exemples de démocratie et d'implication des travailleuses et travailleurs dans les prises de décision. « Rien sur nous, sans nous » ont clamé ensemble les panélistes et les membres d'Unifor sur cette question.

Plus tard dans la journée, les participants ont entendu Gil McGowan, de la Fédération du travail de l'Alberta, et Roy Milne, du Syndicat des métallurgistes unis, parler de l'expérience de collaboration en Alberta avec le gouvernement néo-démocrate sur les initiatives de transition juste.

Gil McGowan a souligné que, même si beaucoup plus de « portes étaient ouvertes » dans le gouvernement de Rachel Notley, favorable aux travailleuses et travailleurs, les syndicats ont dû encore exercer d’intenses pressions et jouer un rôle clé dans l'élaboration des politiques et l'établissement d'échéanciers ambitieux. Roy Milne a dit que ce qui a été accompli sous le gouvernement Notley dans la transition du secteur du charbon était vraiment unique et n'aurait jamais pu être réalisé sous les gouvernements libéraux ou conservateurs.

Le dernier jour de la conférence, les participants ont entendu Priscilla Settee, professeure à l'Université de la Saskatchewan, parler des perspectives souvent ignorées mais essentielles des communautés autochtones et du rôle des partenariats dans une transition économique verte véritablement juste. Elle a insisté sur le fait que l'établissement de relations significatives avec les groupes autochtones est fondamental et que les syndicats devraient s'unir pour s'opposer à toute mainmise des ressources qui ignore les terres et les titres des Premières nations.

Le reste de la conférence a été consacré à diverses séances de discussion de groupe qui ont permis aux participants de partager leurs propres expériences de vie, et comment les leçons et les principes des conférenciers pouvaient être intégrés dans les prochaines étapes du travail d'Unifor.