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TORONTO—Les membres d'Unifor à DHL Express Canada ont été mis en lock-out par leur employeur après minuit le 8 juin à la suite du refus des travailleuses et travailleurs de céder et d'accepter les concessions demandées par l'entreprise.
« Nous ne resterons pas les bras croisés à rien faire alors que DHL met nos membres en lock-out et menace d'avoir recours à des briseurs de grève dans une tentative de faire pression sur nos membres pour qu'ils acceptent des concessions. Nos membres méritent le respect et un contrat de travail juste », a déclaré Lana Payne, présidente nationale d'Unifor.
« Nous nous attendons à ce que DHL respecte la loi qui a été adoptée par le Parlement de façon unanime et qui entrera pleinement en vigueur plus tard au cours du mois, une loi qui interdit le recours à des travailleuses et travailleurs de remplacement dans le cadre d'un conflit de travail légal. Il est absolument inacceptable que cet employeur croie pouvoir’ bafouer le droit de nos membres à la négociation collective libre et juste en ayant recours à des briseurs de grève. », a ajouté Mme Payne.
L'employeur persiste à exiger plusieurs concessions, notamment un changement du système de rémunération des chauffeuses et chauffeurs qui entraînerait une perte de revenus, ainsi que l'obligation pour ces travailleuses et travailleurs de parcourir 100 km pour obtenir leur trajet ou récupérer leur marchandise sans aucune rémunération.
L'entreprise demande également l'ajout de libellés qui lui permettraient de refuser les mesures d'accommodation et de licencier des employées et employés, en plus de proposer une réduction de la garantie quotidienne des chauffeuses et chauffeurs. L'employeur a aussi redéfini ses trajets de ramassage partout au pays, tout en diminuant la rémunération pour les propriétaires-exploitants.
Quelques heures avant l'échéance, l'employeur a également ajouté plusieurs nouvelles propositions et concessions.
Les priorités de négociation d’Unifor portent sur l’amélioration des conditions de travail, notamment l’accès à des toilettes propres et sécuritaires, des salaires équitables, la résolution des problèmes de surveillance et d’automatisation, ainsi que la manifestation de reconnaissance et de respect envers les travailleuses et travailleurs.
L'entreprise a déposé un avis signifiant son intention de mettre les travailleuses et travailleurs en lock-out le 4 juin, soit quatre jours avant l'échéance fixée pour conclure une entente.
« En imposant un lock-out, DHL opte pour la confrontation au détriment de la négociation », a déclaré le directeur québécois d'Unifor Daniel Cloutier.
« Il s'agit d'une grave décision qui prive les travailleuses et travailleurs dévoués de leur gagne-pain. Mais soyons clairs : nos membres ne se laisseront pas intimider. Ils sont unis, solidaires et déterminés à obtenir le respect et les conditions de travail qu'ils méritent. », a ajouté M. Cloutier.
Le mois dernier, les membres d’Unifor à DHL ont voté à 97 % en faveur d’une grève si cela devenait nécessaire.
Unifor représente plus de 2 100 membres à DHL Express Canada, qui travaillent comme chauffeuses et chauffeurs de camion, messagères et messagers, commis d’entrepôt et de bureau, partout au Canada, et répartis dans les sections locales 114 en Colombie-Britannique, 700 au Québec, 755 au Manitoba et en Saskatchewan, 4005 en Nouvelle-Écosse, 4457 en Ontario, en plus des membres à DHL Alberta.
Le Service juridique d'Unifor a envoyé une lettre à DHL pour mettre l'entreprise en garde contre le recours à des briseurs de grève compte tenu de l'entrée en vigueur le 20 juin prochain de la loi anti-briseurs de grève, une loi pour laquelle le syndicat a fait campagne de façon diligente. Le syndicat croit fermement que le moment choisi pour ce lock-out est intimement lié à l'entrée en vigueur de cette loi.
Le géant du secteur de la livraison dont le siège social est situé en Allemagne génère des bénéfices annuels d'environ 3,3 milliards d'euros (4,6 milliards de dollars canadiens) et ses revenus provenant de ses activités nord-américaines considérables en expansion s'élèvent à 6 milliards d'euros (environ 9,4 milliards de dollars canadiens).
Malgré cela, l'employeur se borne à demander des modifications et des concessions liées aux conditions de travail qui auront des effets négatifs sur la rémunération des membres d'Unifor à DHL.
Les clients au Canada seront probablement aussi affectés s'ils ont recours à d'autres services de messagerie comme UPS et Loomis en raison des contrats intégrés avec d'autres transporteurs de marchandises.
DHL Express Canada compte 50 000 clients, y compris Temu, SHEIN, Lululemon et Siemens Canada.
Ce conflit de travail pourrait aussi potentiellement entraîner des perturbations majeures aux activités entourant le le Grand Prix du Canada qui se déroulera à Montréal du 13 au 15 juin puisque DHL est responsable du transport des voitures de Formule 1.
Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant plus de 320 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs, et pour leurs droits; il lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.
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