Les conservateurs de Harper reconnaissent le risque que représente le PTP pour le secteur de l'automobile

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TORONTO, le 6 oct. 2015 /CNW/ - En annonçant aujourd'hui le financement futur de l'industrie automobile, les conservateurs de Harper ont reconnu que le Partenariat transpacifique qui vient d'être signé aura un impact négatif sur ce secteur, selon Unifor.

Aujourd'hui, les conservateurs de Harper ont annoncé que, s'ils sont réélus, ils bonifieront les programmes destinés à l'industrie automobile de 100 millions de dollars par an pendant 10 ans, à compter de 2017-2018, pour l'aider à contrer les effets du Partenariat transpacifique (PTP), notamment l'affaiblissement des règles de contenu et l'élimination rapide des droits de douane sur les produits automobiles.

« Nous interprétons cette annonce comme la reconnaissance par les conservateurs de Harper du fait que le PTP présente une menace importante pour l'industrie canadienne de l'automobile », a déclaré le président national d'Unifor, Jerry Dias. « L'annonce d'aujourd'hui indique également qu'au terme de près d'une décennie au gouvernement, les conservateurs de Harper se sont finalement rendu compte de la nécessité d'une stratégie nationale de l'automobile pour soutenir l'innovation et les investissements futurs. Mais nous ne pouvons pas nous fier aux conservateurs de Harper à ce chapitre. Ils ont eu la possibilité de se porter à la défense du secteur de l'automobile et ils ne l'ont pas fait. »

Unifor étudiera le projet de financement sur dix ans afin d'évaluer quelle partie de cette annonce constitue véritablement de l'argent frais et comment cet argent sera déboursé. Le syndicat a souligné le fait que dans le cadre de politiques antérieures (dont le Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile), les conservateurs ont annoncé et budgétisé des sommes qui n'ont jamais été dépensées, pour ensuite réemballer les mêmes sommes à d'autres fins. (Par exemple, le Programme d'innovation pour les fournisseurs du secteur de l'automobile, annoncé récemment, a été financé en grande partie par des sommes non dépensées du Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile.)

« Le programme annoncé aujourd'hui ne débutera qu'en 2017-2018. L'industrie canadienne de l'automobile et les collectivités qui en dépendent ne peuvent pas attendre aussi longtemps », a déclaré M. Dias. « Par exemple, le sort de l'usine de montage de GM à Oshawa sera déterminé avant que le moindre dollar soit dépensé dans le cadre de cette nouvelle annonce. »

Unifor a accueilli favorablement l'annonce faite par le gouvernement selon laquelle les investissements futurs dans le secteur de l'automobile seraient appuyés par des subventions non remboursables. Par le passé, la politique conservatrice consistant à n'autoriser que des prêts remboursables (dont la valeur était ensuite imposée en partie par le gouvernement) a été un obstacle de taille pour l'obtention de nouveaux investissements dans les usines canadiennes.

« L'essentiel de cette annonce, c'est que cette mesure est insuffisante et qu'elle vient trop tard de la part d'un dirigeant qui, depuis neuf ans, ne fait pas ce qu'il faut pour soutenir l'industrie canadienne de l'automobile et stimuler sa croissance », a déclaré M. Dias.

Unifor estime que les dispositions du PTP relatives à l'automobile auront pour effet final de menacer 20 000 emplois bien rémunérés dans le secteur de l'automobile au Canada. Le PTP signé hier à Atlanta éliminera les droits de douane de 6,1 % perçus par le Canada sur les importations de véhicules d'Asie sur une période d'à peine cinq ans (soit beaucoup plus vite que l'élimination des droits dans d'autres pays du PTP), en plus d'affaiblir de façon dramatique les règles relatives au contenu régional des voitures et des pièces. Aux termes du PTP, les véhicules et les pièces fabriqués majoritairement en Chine et dans d'autres pays non membres du PTP auraient un libre accès aux marchés nord-américains.

Unifor, principal syndicat du secteur privé au Canada, représente plus de 310 000 travailleurs, dont 40 000 dans le secteur de l'automobile. Il a été fondé pendant la fin de semaine de la fête du Travail de 2013, par la fusion du Syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile et du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier.

SOURCE Le Syndicat Unifor