L’équipe de direction du secteur automobile d’Unifor rencontre le premier ministre Doug Ford pour trouver une solution aux tarifs douaniers et aux menaces commerciales des États-Unis

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Lana Payne and Auto Leaders meet Ford outside at the legistative building
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Une délégation de dirigeants du secteur automobile d’Unifor, dirigée par Lana Payne, présidente nationale du syndicat, a rencontré le premier ministre Doug Ford le 14 octobre pour discuter de l’escalade des menaces commerciales des États-Unis et de leurs tarifs punitifs sur les véhicules construits au Canada, ainsi que de l’urgence d’une stratégie nationale coordonnée pour défendre les emplois du secteur canadien de l’automobile. 

« Les États-Unis sont tellement arrogants que leur secrétaire au commerce a dit tout haut que l’objectif de l’administration Trump était d’éliminer totalement les usines de montage au Canada.  Nous devons riposter par une stratégie nationale coordonnée tout aussi audacieuse, a déclaré Lana Payne.

Les dirigeants du secteur automobile d’Unifor, qui représentent les membres qui travaillent dans les usines de General Motors, de Ford et de Stellantis en Ontario, se sont réunis à Toronto avant leur rencontre avec le premier ministre de la province. Leurs discussions ont porté sur la menace croissante des États-Unis contre les usines de montage canadiennes, l’importance de tirer parti du plein pouvoir économique du Canada pour protéger les emplois, et les préoccupations croissantes selon lesquelles Ottawa pourrait négocier rapidement des accords commerciaux sectoriels pour l’acier, l’aluminium et l’énergie, sans avoir un plan unifié pour protéger d’autres industries essentielles, dont l’automobile.

« On ne peut pas laisser Trump monter les secteurs canadiens les uns contre les autres, a souligné Mme Payne. Si le Canada veut défendre les secteurs menacés, notamment l’automobile et la foresterie, il ne doit pas négocier des ententes parallèles concernant des marchandises dont les États-Unis ont désespérément besoin pour leur économie industrielle, car ces marchandises ont un effet de levier. Si nous les laissons échapper, il nous restera moins de moyens de pression pour négocier. » 

A large group sitting around a boardroom table.

Pendant cette rencontre, il a été aussi question de la manière dont les États-Unis et la Chine utilisent leurs politiques commerciales pour dresser les régions du Canada et les travailleuses et travailleurs canadiens les uns contre les autres. La Chine a récemment riposté aux tarifs douaniers imposés par le Canada sur les véhicules électriques chinois par des tarifs de rétorsion sur les exportations canadiennes comme le canola et les produits de la mer. 

« La Chine exige que les entreprises qui vendent sur son territoire produisent sur son territoire, mais ce raisonnement ne tient pas la route, a déclaré John D’Agnolo, président du Conseil de l’automobile d’Unifor. Les tarifs imposés par le Canada sur les véhicules électriques chinois représentent une défense légitime contre les pratiques commerciales déloyales de la Chine. La Chine surproduit des véhicules électriques avec une main-d’œuvre bon marché, et la levée de ces tarifs par le Canada entraînerait la fin de notre industrie automobile.  La Chine utilise maintenant cette protection tarifaire comme une arme contre les travailleuses et travailleurs des autres secteurs. »

Peu de temps après la réunion de la délégation d’Unifor avec le premier ministre Ford, un scénario redouté depuis le début de la guerre commerciale est devenu réalité : Stellantis a annoncé qu’elle allait investir plus de 600 millions de dollars pour rouvrir son usine de montage à Belvidere, en Illinois, afin de transférer aux États-Unis la production de la Jeep Cherokee et de la Jeep Compass, deux véhicules dont le montage était censé s’effectuer à l’usine de Brampton.

« C’est exactement ce que nous craignions, a dit James Stewart, président du comité central de négociation Unifor-Stellantis. Les travailleuses et travailleurs canadiens ne devraient pas faire les frais des politiques commerciales.  Stellantis doit honorer ses engagements en matière de production au Canada et envers nos membres. » 

Le Conseil Unifor-Stellantis se réunira d’urgence le vendredi 17 octobre pour décider des prochaines étapes. 

Par ailleurs, General Motors a annoncé qu’elle allait éliminer le troisième quart de travail à l’usine de montage d’Oshawa et déplacer une plus grande partie de la production au sud de la frontière. 

« C’est une tendance dangereuse, a averti Trevor Longpre, président du Conseil Unifor-General Motors. Nos membres ont tout fait correctement. Ils ont investi, réoutillé l’usine et livré des véhicules de qualité, mais leurs emplois sont maintenant en péril à cause du protectionnisme américain. »

Mme Payne a fait observer que, si les États-Unis réussissent à enlever au Canada les emplois du secteur de l’automobile, les répercussions se feront sentir sur l’ensemble de l’économie. 

« L’industrie automobile est la cible aujourd’hui, mais c’est toute l’économie industrielle du Canada qui pourrait être ensuite dans le collimateur des États-Unis, a mis en garde Lana Payne. Si nous ne défendons pas, en tant que nation, plus de 150 000 emplois directs et le demi-million de Canadiens qui dépendent de cette industrie, que défendrons-nous dans cette guerre commerciale?  Notre pays doit dès maintenant prendre la résolution de défendre le secteur de l’automobile, ainsi que chaque secteur qui sera attaqué. »

Media Contact

Kathleen O'Keefe

Directrice nationale des communications
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