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Un symposium d’une journée organisé à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, a réuni des membres et des dirigeantes et dirigeants d’Unifor ainsi que des organisations qui fournissent des services et du soutien de première ligne aux personnes de toute la province qui sont victimes de violence entre partenaires intimes, qui fuient cette violence ou qui s’en remettent.
Jennifer Murray, directrice de la région de l’Atlantique, a souhaité la bienvenue aux participantes et participants et s’est exprimée au sujet des intervenantes auprès des femmes du syndicat, qui sont des représentantes en milieu de travail formées pour écouter et mettre les membres en contact avec les services et le soutien communautaires.
« Nous avons entendu les récits de femmes qui se sont senties soutenues par leur intervenante auprès des femmes lorsqu’il s’agissait de chercher de l’aide afin de quitter une relation empreinte d’abus, et c’est grâce à ces intervenantes que nous avons été averties que la crise s’aggravait partout au pays, a déclaré Mme Murray. Face à l’augmentation inquiétante du nombre de travailleuses et travailleurs qui demandent de l’aide pour échapper à la violence, nous savions, en tant que syndicat, que nous devions faire davantage. »
Mme Murray a présenté le travail de défense des intérêts mené par le syndicat en Nouvelle-Écosse l’automne dernier, lequel a abouti à l’adoption à l’unanimité d’une loi qui a déclaré la violence entre partenaires intimes une épidémie dans la province. Le syndicat plaide auprès des gouvernements de toutes les provinces pour qu’ils reconnaissent officiellement l’épidémie de violence. De quoi débloquer des fonds, mettre en place des programmes d’éducation et adopter une approche communautaire globale en matière de prévention et de guérison.
Quelques jours avant le symposium, une motion a été déposée à l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick pour déclarer la violence entre partenaires intimes une épidémie.
Lyne Chantal Boudreau, ministre de l’Égalité des femmes du Nouveau-Brunswick, a pris la parole lors du symposium et a fait part de ses réflexions sur la motion et de son expérience personnelle de survivante et d’éducatrice ayant soutenu d’autres survivantes.
La ministre Boudreau s’est entretenue avec Tracey Ramsey, directrice du Service de la condition féminine d’Unifor, au sujet de l’appel lancé par le syndicat et les prestataires de services de première ligne pour que l’épidémie de violence entre partenaires intimes soit reconnue, et a pris acte du travail restant à faire pour augmenter la capacité des services au-delà de ce qui est nécessaire à court terme.
« Notre gouvernement sait que nous devons être prêts à accueillir et à soutenir davantage de personnes et que nos services doivent être prêts dès que nous aurons mené davantage d’actions de sensibilisation à ce type de violence, a déclaré Mme Boudreau. L’éducation sensibilise, et grâce à cette sensibilisation, davantage de personnes se reconnaîtront comme victimes. Nous devons donc être prêts à augmenter la capacité de nombreux services publics et communautaires. »
Suite à un échange fructueux de questions et de réflexions avec la ministre Boudreau, les déléguées et délégués du symposium ont traversé la rue pour se rendre devant les marches de l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick afin de manifester le soutien du syndicat à la motion.
La séance de l’après-midi a donné aux membres d’Unifor l’occasion d’entendre directement les prestataires de services de première ligne dans leurs communautés et de découvrir le travail incroyable qui est accompli et qui nécessite un soutien accru.
Alyson Pizzey est la directrice générale de Liberty Lane, organisation qui offre un logement de deuxième étape aux femmes et aux enfants victimes de violence.
« J’aide les femmes à se pencher sur leur réflexion sociale, leur régulation émotionnelle et leur résilience. Nous avons un club pour les enfants et un programme qui nous permet d’aider les mamans et leurs enfants à surmonter la violence entre eux et à renforcer leur relation. Nous avons également lancé un programme sur les relations saines destiné aux adolescentes et adolescents », a déclaré Mme Pizzey.
Heather Murchland, directrice générale de la Maison de transition Gignoo, a présenté les services offerts par son organisation et le contexte culturel important dans lequel celle-ci prend soin des personnes qui lui sont confiées.
« À Gignoo, nous offrons un lieu de sécurité aux femmes autochtones qui fuient la violence, a déclaré Mme Murchland. Nous proposons une approche de guérison traditionnelle dans le cadre de notre programme culturel, ainsi que des activités manuelles et des cours dispensés par des aînées et aînés. Nous accordons une grande importance aux connaissances de nos aînées et aînés, qui sont sacrés. »
Emily Essensa est infirmière examinatrice en matière d’agression sexuelle (SANE) à Horizon Nouveau-Brunswick, où elle fournit des soins médicaux d’urgence aux victimes de violence, de maltraitance des personnes âgées, de maltraitance des enfants et de traite des êtres humains.
« Nous procédons à une évaluation complète en matière de strangulation, et il est triste que nous ayons besoin d’un protocole en la matière, mais c’est important, explique Mme Essensa, précisant que la strangulation est un indicateur clé de futurs homicides. Nous aidons à trouver des refuges d’urgence dans nos maisons de transition, et pour nous, c’est une situation effrayante lorsqu’elles sont pleines et que l’on appelle partout dans la province et qu’elles sont pleines ou au-delà de leur capacité. »
Chenise Norrad, responsable de projet communautaire au Service public d’éducation et d’information juridiques du Nouveau-Brunswick, a présenté son travail, disponible sur demande dans toute la province. Ce travail consiste à mettre les gens en contact avec l’information dont ils ont besoin sur les procédures judiciaires et sur la manière de s’y retrouver dans les processus complexes liés aux ordonnances de protection, au droit de la famille, aux cours et aux tribunaux.
La conférencière invitée Sarah Sherman, fondatrice de We’re Here for You Canada, a présenté un bref documentaire réalisé par la CBC retraçant son histoire de violence entre partenaires intimes. Une histoire qui l’a inspirée en vue de créer sa propre organisation caritative, laquelle compile des trousses de soins pour les personnes qui, sans cela, quitteraient peut-être l’hôpital sans leurs vêtements et leurs chaussures, souvent confisqués pour servir de preuves.
« Je voulais offrir de la dignité à des personnes qui se trouvent dans une situation d’extrême vulnérabilité », a déclaré Mme Sherman.
La séance s’est terminée par 30 minutes de travail sur la respiration afin d’aider les déléguées et délégués à se recentrer après des discussions difficiles et une journée de travail intense.
« Le symposium a été un immense succès. Il a permis de réunir des militantes et militants et des prestataires de services et nous a aidés à soutenir le travail des uns et des autres. Nous sommes des alliées et alliés dans la lutte pour mettre fin à la violence entre partenaires intimes, a déclaré Tracey Ramsey, directrice du Service de la condition féminine d’Unifor. Erin MacDonald, membre du Comité sur la condition féminine du Conseil régional de l’Atlantique, a fait un excellent travail visant à nous aider à rassembler les prestataires de services et les membres du syndicat, et je nourris de bons espoirs quant au travail que nous accomplirons ensuite au Nouveau-Brunswick. »
Alors que la session législative du Nouveau-Brunswick se poursuivait dans les jours qui ont suivi le symposium, Mmes MacDonald et Murray sont retournées sur les marches de l’Assemblée législative pour marquer l’adoption à l’unanimité de la motion visant à déclarer la violence entre partenaires intimes une épidémie.
« Nous pouvons accomplir de grandes choses lorsque nous unissons nos cœurs et nos esprits et que nous manifestons notre volonté de faire le travail », a déclaré Mme Murray.
Davantage d’information sur l’appel lancé par Unifor à toutes les provinces pour qu’elles déclarent que la violence entre partenaires intimes est une épidémie.