Le SCEP et les TCA pourraient créer un nouveau syndicat

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Sunny Freeman et David Paddon
le 24 janvier 2012
La Presse Canadienne
Toronto
 
 
Deux des plus importants syndicats du secteur privé canadien explorent la possibilité de constituer ensemble un nouveau syndicat, au milieu de l’année prochaine, afin de mieux défendre leurs membres face aux défis auxquels ils sont confrontés.
 
Le syndicat des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA) et le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP), qui comptent un total de plus de 320 000 membres à la grandeur du pays, ont annoncé mardi avoir entrepris des discussions préliminaires à ce sujet il y a plusieurs semaines.
 
Le président des TCA, Ken Lewenza, a indiqué que cette initiative constituait une réaction à l’«environnement économique incroyablement hostile» dans lequel évoluent les syndiqués, ajoutant que cela placerait les deux organisations en meilleure position face à des employeurs «confiants» et au gouvernement conservateur majoritaire.
 
«Nous devons adopter une nouvelle approche, et c’est une façon de le faire», a déclaré M. Lewenza lors d’un entretien, à la suite de l’annonce faite par les TCA et le SCEP.
 
«Il s’agit de faire comprendre aux employeurs et aux gouvernements que nous allons consolider le mouvement, nous n’allons pas refuser de bouger, nous n’allons pas continuer de voir l’adhésion diminuer aux dépens de nos membres existants», a-t-il ajouté.
 
M. Lewenza indiqué que le Congrès du travail du Canada (CTC) – une organisation nationale dont le siège de trouve à Ottawa – avait tenu des entretiens au sujet de la façon de raffermir la position de sa cinquantaine de syndicats affiliés.
 
«Il y a eu des discussions stratégiques, et les TCA et le SCEP ont décidé de faire un pas de plus en avant (…) pour voir si nous pouvons faire fonctionner ce syndicat canadien», a-t-il poursuivi.
 
Les deux syndicats ont dit avoir été fouettés par des événements comme le lock-out des employés d’une usine de fabrication de locomotives située à London, dans le sud de l’Ontario. Les TCA affirment que la direction de l’usine Electro-Motive, qui appartient à Caterpillar, a demandé aux employés de consentir à une réduction de moitié de leur salaire.
 
Les TCA ont également fait face à la pression exercée par le gouvernement fédéral, l’été dernier, alors qu’ils négociaient au nom de leurs membres à l’emploi d’Air Canada (TSX:AC.A). La société aérienne montréalaise et le syndicat sont parvenus à une entente en juin, mais pas avant que la ministre fédérale du Travail, Lisa Raitt, eut fait les premières démarches requises pour adopter une législation de retour au travail.
 
Dave Coles, président du SCEP, a indiqué que l’objectif visé était de «créer un nouveau syndicat canadien».
 
«Nous analysons tous les aspects de notre travail comme syndicats, du recrutement à la négociation jusqu’au militantisme politique. Nous cherchons à créer un mouvement syndical plus fort et assurer un meilleur avenir pour les travailleuses et les travailleurs», a-t-il affirmé.