Le rassemblement dénonçant la privatisation des soins de santé donne le ton à la réunion des dirigeantes et dirigeants du nord de l’Ontario

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A group of people stand underneath a chandelier with light coming through the window near the ceiling.
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Brandissant des drapeaux et scandant le slogan « Soins de santé publics », des membres d’Unifor ont bravé un refroidissement éolien de -30 oC pour prendre les rues d’assaut afin d’envoyer un message clair au gouvernement de l’Ontario lui demandant de cesser de réduire les services et de privatiser les soins de santé.

Plus de 100 membres d’Unifor, ainsi que d’autres de l’Union internationale des employés des services (UIES) et de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO), se sont rassemblés le 24 février dernier devant l’organisme St. Joseph’s Care Group sur la rue Algoma Nord juste avant la tenue de la réunion des dirigeantes et dirigeants du nord de l’Ontario.

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A woman wearing a black coat, shouting, with her arm in the air with people behind her, waving red Unifor flags.

« Je suis convaincue que nous perdrons notre système de santé public à palier unique si nous cédons la propriété et le contrôle de nos hôpitaux publics à des cliniques privées à but lucratif, a déclaré Kelly-Anne Orr, adjointe aux dirigeantes et dirigeants nationaux d’Unifor. Nous ne pourrons pas empêcher l’imposition de frais aux usagés et nous ne pourrons pas contrôler l’industrie. Nous devons déjà relever un défi impossible, celui de réglementer les organisations à but lucratif dans le secteur des soins de longue durée. Si nous ne faisons rien pour l’empêcher, c’est le principe fondamental de notre système de soins de santé que nous mettrons en péril : un droit d’accès égal en fonction des besoins et non en fonction de la richesse de chacun. »

Kelly-Anne Orr a indiqué que le premier ministre de l’Ontario Doug Ford a lancé une campagne coordonnée à grande échelle affirmant que les patients ne paieront qu’avec leur carte Santé, que le personnel ne sera pas transféré hors des hôpitaux publics et que les patients auront accès plus rapidement aux soins de santé.

« C’est faux, a-t-elle dit. Ces messages servent à confondre le public et à tempérer son opposition. Il existe clairement un mouvement coordonné en Ontario, parmi tous les gouvernements provinciaux conservateurs, pour privatiser les soins de santé. Mike Harris a privatisé les soins à domicile et de longue durée et maintenant, le gouvernement Ford fait pareil en privatisant les hôpitaux publics. »

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A woman, wearing a Unifor toque and turquoise mitts, speaking into a microphone standing beside a man and woman looking to their left, holding signs and flags.

Des représentantes et représentants de la Coalition pour la santé de Thunder Bay, de l’AIIO, du UIES ainsi que la députée du NPD pour Thunder Bay–Supérieur-Nord Lise Vaugeois ont pris la parole pendant la manifestation.

« Le gouvernement Ford met tout en œuvre pour que les grandes entreprises multinationales puissent venir ici et faire de l’argent sur le dos des gens au moment où ils sont les plus vulnérables, a affirmé Lise Vaugeois. C’est honteux. Il parle constamment des milliers d’infirmières et d’infirmiers qu’il a embauchés. Où sont-ils? Personne ne les a vus. Le secteur de la santé manque cruellement de personnel et les travailleuses et travailleurs sont tellement épuisés qu’ils ont vu plusieurs de leurs collègues quitter le milieu parce que le gouvernement a refusé d’abroger le projet de loi 124, d’embaucher le personnel nécessaire et de lui verser des salaires décents. »

La crise dans le secteur des soins de santé en Ontario et au Canada a de nouveau été abordée lors de la réunion des dirigeantes et dirigeants du nord de l’Ontario d’Unifor qui a eu lieu les 24 et 25 février à Thunder Bay, en Ontario.

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A group of women sit at a round table with other tables of people in the background, along with a presentation screen.

La directrice de la région de l’Ontario d’Unifor Naureen Rizvi a poursuivi la conversation sur la privatisation des soins de santé et la nécessité de mobiliser non seulement les membres du syndicat, mais aussi leur famille et leur communauté.

« Les gens n’en ont rien à faire de la privatisation, pas quand ils cherchent à voir un médecin, pas quand ils attendent une opération depuis deux ans, pas quand leurs proches, leurs enfants ou leur conjoint ont besoin de recevoir des soins ou d’y avoir accès, a précisé Naureen Rizvi. Tant qu’ils ne payent rien, tout va bien. Mais nous savons que la privatisation, au fil du temps, détruira le système et que des frais nous seront imposés. Il suffit de regarder nos voisins du sud pour s’en rendre compte. »

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A woman speaks at a podium into the microphone.

Au final, elle croit que le système de santé fondé sur l’égalité d’accès qui fait la fierté de la population canadienne s’effritera.

Plus tard, Naureen Rizvi, Kelly-Anne Orr et Kari Jefford, présidente de la section locale 229 d’Unifor, ont approfondi la question des soins de santé lors d’une discussion au coin du feu au cours de laquelle des membres ont partagé leurs propres expériences.

« C’est l’occasion pour nous de faire des gains, a ajouté Kari Jefford. Nous recevons des appels de membres en crise, qui sont en colère, qui souffrent. Ils sont fatigués et épuisés. Peu importe le secteur, les gens le ressentent. Les gens ne se mobilisent pas lorsqu’ils sont satisfaits. Nous mobilisons les gens lorsqu’ils sont en colère. »

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Three women sitting pn a panel, with the middle person speaking into a microphone.

Dans son discours aux participants à la réunion, la présidente du Conseil régional de l’Ontario Shinade Allder a reconnu, bien que février soit le Mois de l’histoire des Noirs, qu’il existe des occasions de célébrer et d’enseigner l’histoire des Noirs tout au long de l’année.

Elle a expliqué que les membres du comité permanent des travailleuses et travailleurs noirs, autochtones et de couleur ont participé à l’élaboration de nouveaux programmes qui renforcent l’autonomie des jeunes Noirs en leur permettant d’acquérir des compétences enseignées par des leaders communautaires noirs et autochtones.

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A side profile woman wearing a red shirt and black jacket and glasses who is speaking into a microphone.

Le secrétaire-trésorier national d’Unifor Len Poirier a dit aux participants à la réunion que les conventions collectives de plus de 80 000 membres expireront cette année. L’année 2023 marquera d’ailleurs le 10e anniversaire du syndicat.

Il a également réitéré les critiques du syndicat à l’égard de la Banque du Canada qui a haussé les taux d’intérêt ainsi que des entreprises qui récoltent d’énormes bénéfices au détriment des travailleuses et travailleurs.

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A man wearing a lanyard and dark top and glasses, speaks into a microphone.

« Il ne faut pas se surprendre que les secteurs enregistrant la plus forte hausse des bénéfices, notamment l’essence, l’épicerie, les hypothèques et les matériaux de construction, soient aussi la source des hausses de prix les plus rapides, a lancé Len Poirier. Il ne faut pas être un génie pour savoir que nous avons un grave problème alors qu’une partie très importante de notre économie profite aux riches actionnaires plutôt qu’aux travailleuses et travailleurs. »

Pour Gary Bragnalo, représentant national d’Unifor à la retraite, il est inspirant de voir l’ampleur qu’a prise la réunion des dirigeantes et dirigeants du nord de l’Ontario alors que des membres sont venus de partout en Ontario pour y participer.

« Sans le soutien des dirigeantes et dirigeants, nous ne serions pas ici à raconter nos histoires et à parler de nos milieux de travail, a-t-il dit. Nous n’aurions pas pu tous et toutes nous réunir. »

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A man wearing jeans and a dark top and glasses with grey hair speaks into a microphone at a podium. A white projection screen is in the background.