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OTTAWA — Dans ce qui était censé être un courriel inspirant adressé à son personnel pendant la longue fin de semaine de la fête de la Reine, le propriétaire de Best Theratronics (BTL), Krishnan Suthanthiran, y est allé d’une diatribe en traitant ses employées et employés d’enfants gâtés et de paresseux parce qu’ils ont trop de jours fériés et en vantant les avantages de la semaine de travail de sept jours, menaçant même de déplacer les emplois des travailleuses et travailleurs en grève à l’étranger.
Ce courriel a été envoyé aux membres du personnel de BTL qui ne sont pas actuellement touchés par le conflit de travail en cours. M. Suthanthiran se plaint : « J’ai l’impression qu’une fin de semaine sur deux est une longue fin de semaine au Canada ». Le propriétaire de l’usine d’appareils médicaux ajoute que le secteur canadien de la fabrication n’est pas très prospère, puis, faisant référence aux mesures de grève de ses employées et employés, il écrit que les récentes difficultés de BTL sont très fâcheuses, mais prévisibles quand on connaît le mode de vie des Canadiennes et Canadiens.
« Le mépris de M. Suthanthiran pour la classe ouvrière est étalé au grand jour. Il passe son temps à insulter son personnel, il peste contre les travailleuses et travailleurs en général, contre les normes de travail en vigueur et contre les gains acquis, y compris les jours fériés et la semaine de travail de cinq jours, pour lesquels des générations de Canadiennes et de Canadiens se sont battus, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor. On reconnaît bien là un autre exemple de millionnaire déconnecté de la réalité, qui se comporte comme s’il voulait remporter le prix du pire patron du Canada ».
Dans ce courriel envoyé au milieu de la première longue fin de semaine de l’été, M. Suthanthiran poursuit en étalant son ignorance par rapport aux actions de grève des travailleuses et travailleurs qui participent à la ligne de piquetage devant l’usine de Kanata, en Ontario, depuis le 1er mai 2024. Les travailleuses et travailleurs se sont mis en grève après avoir rejeté une offre pour une convention collective de deux ans qui ne prévoyait aucune augmentation de salaire.
« Je travaille tous les jours, 7 jours par semaine, mon habitude depuis l’enfance. C’est terrible de ne pas faire travailler son esprit. Je suis triste que certains membres de notre équipe aient choisi d’échanger un espace de travail entièrement climatisé et quatre repas santé régulièrement pris le matin, au milieu de la matinée, le midi et au milieu de l’après-midi pour se retrouver dehors, dans la chaleur, le froid ou la pluie, pour perdre leur temps ensemble à l’extérieur de notre bâtisse, sans salle de bain ni repas santé gratuits, obligés de payer de leur poche et de prendre leur petite aide financière pour tous les repas qu’ils achètent », écrit M. Suthanthiran.
« M. Suthanthiran ne comprend pas la situation. Nos membres ont pris la décision de faire la grève et de sacrifier leur chèque de paie pour défendre leur gagne-pain et assurer leur avenir plutôt que d’accepter une offre pour une convention collective qui ne prévoit aucune augmentation de salaire, a déclaré le président de la section locale 1541 d’Unifor, Steve LaBelle. Il ne semble pas comprendre que s’il peut se vanter d’avoir réussi, c’est entièrement grâce au travail de nos membres qui fabriquent ces appareils médicaux. »
Mais le pire, c’est que M. Suthanthiran a menacé de transférer le travail de Best Theratronics dans des usines situées aux États-Unis et en Inde sous le contrôle de la société mère TeamBest Global Companies.
« M. Suthanthiran a des opinions plutôt malsaines pour un fabricant de matériel médical. Insulter, intimider et rabaisser nos membres et maintenant menacer de déplacer leurs emplois à l’étranger, tout cela est un comportement tout à fait inadmissible à notre époque. Nous ne tolérerons pas un comportement aussi répugnant et Unifor va demander des comptes à M. Suthanthiran », a ajouté Lana Payne.
En 2011, Best Theratronics a reçu une subvention de 1,2 million de dollars du gouvernement de l’Ontario pour créer de nouveaux emplois et soutenir l’emploi à l’usine de Kanata.
Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant plus de 320 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour tous les travailleurs et travailleuses et pour leurs droits, lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.
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