Le piratage numérique menace mon emploi

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Stephane Giroux, Local 614M member and CTV Montreal reporter, speaks to camera.

Le plus grand syndicat des médias au Canada est l’une des quelque 25 organisations demandant à Ottawa de mettre fin aux sites Web de piratage en ligne qui diffusent du contenu volé et détruit des emplois canadiens.

« Le vol, ça ne se fait pas, point. Et nous devons faire savoir qu’il a des conséquences jusque sur le revenu des gens, comme moi, qui essaient d’élever leurs enfants, vivre et profiter de la vie », a déclaré Peggy Kyriakidou, membre de la section locale 700M d’Unifor.

Peggy Kyriakidou est coiffeuse styliste sur des plateaux de cinéma et de télévision à Toronto, comme Mary Kills People. Elle fait partie des 140 000 travailleuses et travailleurs des médias dont l’emploi est menacé par des sites Web de piratage qui opèrent de façon anonyme dans des pays de partout dans le monde.

« Les médias canadiens perdent des millions de dollars à cause du piratage sur Internet. Si le CRTC n’intervient pas pour bloquer l’accès aux sites illégaux hébergés à l’étranger, des emplois risquent de disparaître. Vingt autres pays ont pris des mesures pour protéger leurs industries culturelles, alors pourquoi ne faisons-nous rien? », a lancé Jerry Dias, président national.

Unifor est membre de Franc-Jeu Canada, une coalition de syndicats et d’entreprises médiatiques de l’industrie du cinéma, de la télévision, de la radio et de la musique au Canada. Franc-Jeu a fait une demande au CRTC pour qu’un système de règlementation semblable à celui utilisé au Royaume-Uni, en Australie et en France soit mis sur pied afin de bloquer les sites Web illégaux.

La coalition propose qu’une nouvelle agence du CRTC soit créée disposant de l’autorité pour empêcher les sites Web de piratage les plus flagrants de pénétrer dans les foyers canadiens. L’agence serait soumise à la supervision de la cour fédérale des appels.

En 2016, les Canadiennes et Canadiens ont fait 1,88 milliards de visites sur des sites de piratage illégaux, ce qui génère des millions en publicité tout en portant atteinte à la création de contenu canadien.

Jerry Dias affirme que l’industrie médiatique du Canada, d’une valeur de 8,5 milliards de dollars, va continuer de perdre des plumes si Ottawa ne colmate pas la fuite.

« Les gens s’imaginent que les télédiffuseurs croulent sous l’argent, mais il n’y a qu’une poignée de stations de télévision locales au Canada qui font des bénéfices… Nous ne pouvons tolérer que des millions de dollars soient volés par des sites Web de piratage », a déclaré Stéphane Giroux, journaliste à CTV à Montréal et membre de la section locale 614M d’Unifor.

La coalition souligne que sa demande ne contrevient pas au principe de neutralité du réseau. Les fournisseurs de services Internet n’auraient pas leur mot à dire sur l’identification des sites illégaux qui sont bloqués.