Le Canada devrait repenser son approche commerciale

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Le Partenariat transpacifique (PTP) entraînerait des pertes d’emplois, accorderait trop de pouvoir aux sociétés et ne devrait pas être ratifié. Voilà ce qu’a affirmé Dino Chiodo, président de la section locale 444 d’Unifor, lors des audiences portant sur l’accord commercial.

« Décidément, le Canada doit repenser son approche commerciale en général, a-t-il dit au comité lors de son passage à Windsor. Le rejet du PTP pourrait aider à lancer cette discussion, ce qui serait une bonne chose. » 

« Un cadre commercial fondé sur des principes et équitable pourrait éclairer le développement du commerce sous un angle nouveau, d’une manière qui serait intentionnellement transparente, collaborative et mutuellement bénéfique et qui relèverait les normes pour tous les travailleurs et les citoyens du monde », a-t-il ajouté.

M. Chiodo a indiqué que l’accord prévoyait l’élimination des droits de douane sur les automobiles au Canada sur une période de six ans, tandis que des droits similaires seraient abolis en 25 ans aux États-Unis. Cette mesure coûterait des milliers d’emplois à Windsor et à la grandeur de l’Ontario.

« Ces règles ne feront qu’encourager les fabricants d’automobiles à conclure de nouveaux contrats d’approvisionnement dans les pays où les salaires sont faibles », a-t-il remarqué.

« Le PTP n’offre aucun avantage à l’industrie de l’automobile au Canada, a-t-il poursuivi. Nous avons vu les effets qu’une piètre politique commerciale pouvait avoir sur nos emplois. Nous n’avons pas besoin d’en voir plus. »

Une disposition de l’accord, connue sous le nom de « mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États », permettrait aux sociétés de poursuivre les gouvernements s’ils adoptent des lois qui risquent de nuire à leurs profits, même si ces dernières sont dans l’intérêt public. En revanche, aucune disposition ne stipule que les sociétés encourraient des poursuites si elles enfreignaient les règles en matière de travail ou d’environnement.

D’après M. Chiodo, le Canada est déjà le pays qui fait l’objet du plus grand nombre de poursuites aux termes de dispositions similaires d’autres traités commerciaux, et le PTP ne ferait qu’accentuer cette tendance. La semaine dernière seulement, l’entreprise américaine Windstream Energy a intenté une poursuite de 475 millions de dollars aux termes de l’ALENA parce que le gouvernement ontarien avait annulé une série de projets de parc éolien en 2011.

« Nous ne pouvons strictement pas accepter cet accord, a-t-il déclaré. Les torts qu’il pourrait causer à la population de Windsor sont graves à long terme. »

Plus de 150 personnes se sont rassemblées à l’occasion des audiences tenues à Windsor pour demander instamment au nouveau gouvernement libéral de ne pas ratifier l’accord.

 « Nous exigeons que les libéraux respectent leur engagement et écoutent les Canadiens », a affirmé Chris Taylor, président de la section locale 200.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le PTP, dont des rapports sectoriels, allez à l’adresse http://www.unifor.org/ptp