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Alors que le secteur canadien des médias fait face à des suppressions d’emplois, à des déserts de nouvelles et qu’il doit se battre pour obtenir des fonds pour sauver les nouvelles locales, Unifor est fier de verser une aide financière au Bureau du journalisme d’enquête de l’Université de Toronto, et il salue le travail des deux stagiaires qui travailleront dans le cadre du programme d’été de cette année.
« Notre syndicat est heureux de soutenir la prochaine génération de journalistes, a déclaré la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne. C’est grâce à des programmes comme celui-ci que nous pouvons raconter nos témoignages et demander des comptes aux puissants de ce monde. En cette époque de fausses nouvelles et de faits alternatifs, nous nous battons pour le maintien de nouvelles locales auxquelles nous pouvons avoir confiance, qui sont vérifiées et vraies, car elles sont essentielles pour bâtir des communautés fortes et une démocratie saine. »
Unifor a activement milité pour que les nouvelles locales reçoivent du financement, notamment la Loi sur les nouvelles en ligne, la modernisation de la Loi sur la radiodiffusion, l’Initiative pour le journalisme local et les crédits d’impôt pour le journalisme. Et ce n’est qu’un début. En effet, de nombreuses autres mesures de soutien sont nécessaires pour garantir la viabilité de la liberté de la presse au Canada.
Dans le cadre du programme de stages d’été, un projet mis conjointement en place par Unifor et le Bureau du journalisme d’enquête (BJE), Rhythm Sachdeva et Maeve Ellis travailleront pendant quatre mois sur des enquêtes d’intérêt public, supervisées par le personnel du BJE.
Après avoir obtenu son diplôme du programme de journalisme de l’Université en 2020, Mme Sachdeva a travaillé à temps partiel au BJE dans le cadre de la bourse de journalisme mondial de l’École de santé publique Dalla Lana, où elle s’est penchée sur un article portant sur une vingtaine de diététistes payés par un groupe de pression de Toronto chargé de créer du contenu commandité en faveur du sucre.
« Ceux qui connaissent les rouages du journalisme savent que les reportages captivants exigent plus qu’un impact direct, que des sources solides et que des recherches, a déclaré Mme Sachdeva. Ils exigent des journalistes de faire des recherches approfondies, de corroborer leurs données de façon rigoureuse et de brosser un tableau de la situation comme s’ils l’avaient vécue eux-mêmes. Je crois que c’est exactement ce que je pourrai faire au Bureau du journalisme d’enquête. »
Maeve Ellis termine sa troisième année à l’Université de Toronto, où elle étudie en économie et en histoire tout en travaillant comme rédactrice adjointe du journal étudiant de l’université, The Varsity. Sa soif d’explorer les défis liés aux normes du travail dans un article sur la production de produits scolaires a suscité une discussion sur la reddition de comptes.
« Je suis tellement contente d’en apprendre davantage sur les outils d’enquête et d’aider à découvrir des reportages qui auront un impact réel », a-t-elle déclaré.
Alors que ces étudiantes continuent de faire des recherches pour écrire des articles percutants, Unifor est également honoré d’annoncer que le Bureau du journalisme d’enquête et le Toronto Star sont en nomination pour un prix décerné par l’Association canadienne des journalistes pour son enquête révolutionnaire sur les soins offerts aux patients.
L’aide financière d’Unifor au programme de journalisme d’enquête de l’Université de Toronto continue de produire des reportages percutants
Ontario hospitals asked patients about the care they received. Results were kept secret — and pleas for change went ignored. Traduction du titre de l’article : « Les hôpitaux de l’Ontario ont interrogé les patients sur les soins qu’ils recevaient. Les résultats ont été gardés secrets – et les demandes de changement sont restées lettre morte ». Menée par Declan Keogh, Max Binks-Collier, Naama Weingarten et Robert Cribb, cette série d’articles de fond, qui a révélé des choses terribles, est finaliste dans la catégorie Journalisme de données.
Après s’être battus en se prévalant de leur droit à l’accès à l’information, les journalistes du Toronto Star et du Bureau du journalisme d’enquête ont réussi à obtenir jusqu’à six ans de données d’enquête auprès de plus de 50 hôpitaux et réseaux de la santé. Ils ont examiné attentivement les témoignages de patients et de leurs familles, qui faisaient état de blessures et même de décès attribuables, entre autres choses, à des congés prématurés, à des diagnostics erronés, à des retards dans les soins et à de la négligence.
Au moins 21 hôpitaux avaient des unités de patients hospitalisés ou des services d’urgence qui obtenaient constamment de piètres résultats aux enquêtes. Les cartes de pointage des hôpitaux de l’Ontario ont été abandonnées publiquement en 2008 en raison des compressions budgétaires du gouvernement.
Les lauréats du prix seront annoncés lors du banquet annuel de remise des prix de l’Association canadienne des journalistes, le 1er juin 2024, au Salon Bram & Bluma Appel de la Bibliothèque de référence de Toronto.