La présidente de la section locale 551 demande au tribunal du commerce de reconduire les droits de douane sur les tubes de canalisation importés de Corée

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Un groupe de personnes se tient devant un panneau de l'Agence du revenu du Canada dans la rue.
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La présidente de la section locale 551 d’Unifor lance un avertissement : l’importation de tubes de canalisation coréens aura un effet néfaste sur l’emploi au Canada.

Le 4 juillet, Amanda Servais est intervenue devant le Tribunal canadien du commerce extérieur lors d’une audience sur les importations de tubes de canalisation coréens au Canada, lesquels rivalisent avec les produits construits par les membres d’Unifor à Evraz, à Camrose, en Alberta.

« Faute de protections adéquates, les travailleuses et travailleurs d’Evraz Camrose risquent d’être licenciés, de devoir négocier des concessions, voire de devoir fermer l’usine », a déclaré la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne.

« Pour ces membres, et en particulier pour ceux qui ont perdu leur emploi, la menace de préjudice que représentent ces importations n’est plus un risque - elles ont déjà une incidence sur leur vie, celle de leur famille et celle de leur communauté ».

Unifor est un acteur engagé dans ce différend commercial et espère que le tribunal décidera de reconduire les droits de douane, qui arriveront bientôt à échéance, sur les tuyaux de canalisation importés de Corée de manière déloyale.

Les produits en acier, dont les tuyaux de canalisation produits à Camrose, proviennent des quatre coins du monde. Dans des pays comme la Chine et la Corée, la surproduction de ces produits par les sidérurgistes est intentionnelle, dans la mesure où elle est bon marché et leur permet d’exporter les produits excédentaires partout dans le monde à des taux réduits.     

Mme Servais a indiqué au tribunal avoir entamé sa carrière à Evraz Camrose en février 2005, il y a 18 ans, et y avoir occupé presque tous les postes de l’usine, y compris celui de chef d’équipe, d’opératrice de chargeuse et de contrôleuse de l’hydroélectricité.

Selon Mme Servais, à pleine capacité, Evraz Camrose emploie environ 200 personnes dans sa tuberie SRE.

Mais en mai 2016, l’usine a fait l’objet de licenciements massifs. Quelque 165 travailleuses et travailleurs ont été mis à pied sans date de rappel prévue, dans le cadre de compressions qui ont perduré jusqu’à la mi-décembre, date à laquelle seuls certains d’entre eux ont été rappelés. Ce cycle s’est poursuivi jusqu’à la fin de l’année 2018.

« L'entreprise a attribué ces longs licenciements aux fluctuations dans le secteur du pétrole et du gaz, en plus de la présence de produits tubulaires coréens et chinois faisant l’objet d'un dumping », a expliqué Mme Servais dans son témoignage.

Il est essentiel, selon elle, que notre marché intérieur soit préservé de tout dumping de tubes en acier afin que les membres d’Evraz Camrose puissent négocier les augmentations de salaire dont ils ont besoin pour faire face à l’augmentation du coût de la vie.

Le manque apparent de stabilité, causé en partie par la présence de marchandises faisant l’objet d’un dumping, contribue à la réticence des nouveaux travailleurs et travailleuses à se joindre à l’entreprise, qui est pourtant un des principaux employeurs de la relativement petite communauté de Camrose, avec des salaires, des pensions et des avantages supérieurs à la moyenne.

« Dans tous les cas, les effets sont ressentis non seulement par les travailleuses et les travailleurs concernés, mais aussi par l’entreprise et la communauté dans son ensemble », a déclaré Mme Servais au tribunal.