La nécessité d’une stratégie pour l’industrie de l’automobile est mise en évidence lors du forum

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Le Canada pourrait avoir une industrie de l’automobile vigoureuse dans le futur, mais ce ne sera pas facile. Pour ce faire, toutes les parties devront travailler ensemble à l’élaboration d’une véritable stratégie d’investissements dans l’automobile. C’est ce qu’a affirmé Jerry Dias, président national d’Unifor, à l’occasion d’un forum et d’un débat d’experts organisés au sujet de l’industrie de l’automobile à Windsor aujourd’hui.

« Nous serons énergiques et entreprenants, nous serons tout ce que les experts ont dit que nous devions être », a déclaré M. Dias lors d’un discours prononcé à cette occasion.

La section locale 444 d’Unifor a organisé le Policy and Solutions Forum dans le but de réunir le milieu syndical, l’industrie et le monde universitaire pour qu’ils discutent des conditions qu’une stratégie pour l’industrie de l’automobile doit remplir pour être efficace et attirer des investissements au Canada.

« Nous travaillerons en étroite collaboration pour nous assurer que ces investissements se concrétisent », a indiqué M. Dias aux quelque 250 gens d’affaires, dirigeants syndicaux, politiciens et universitaires locaux présents.

Steve Rodgers de GS Global Solutions a précisé que la part d’automobiles produites au Canada ne cessait de diminuer. Ainsi, le Canada devrait glisser du 9e rang, qu’il occupait en 2013, au 20e rang d’ici 2020, en grande partie à cause des gouvernements du Mexique et du sud des États-Unis qui mènent une campagne intensive pour attirer les nouvelles usines d’automobiles.

« Ils les considèrent comme un investissement pour stimuler la croissance économique dans leur région », a-t-il spécifié.

Selon M. Dias, le milieu syndical, l’industrie et le gouvernement pourraient empêcher les prédictions de M. Rodgers de se réaliser s’ils s’associaient pour amener davantage d’investissements au Canada, notamment en s’assurant que les trois constructeurs de Detroit s’engagent à y produire de nouveaux produits.

Les experts ont convenu que le Canada devait reconnaître la nécessité d’une stratégie ciblée qui combine les incitatifs avec les infrastructures, le soutien à la recherche et à l’innovation pour la prochaine génération d’automobiles et la formation des travailleurs, entre autres.

Sans cette stratégie, ils craignent que le Canada ne puisse plus compter sur une industrie de l’automobile vigoureuse à l’avenir, et certains avancent même que la longue tradition de fabrication automobile du Canada ne suffira pas.

« Windsor ou l’Ontario se trouvent dans une petite bulle d’allégresse qui les protège du reste du monde », a indiqué Peter Frise, directeur scientifique et PDG du réseau de centres d’excellence d’AUTO21.