La conférence sur la condition féminine permet de nouer des liens et d’explorer la manière dont les femmes syndiquées peuvent lutter - et gagner - pour l’équité

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A large group of women
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Quelque 400 femmes se sont réunies au Centre familial d’éducation d’Unifor à Port Elgin, en Ontario, pour une conférence de trois jours riche en oratrices et en séances informatives, émouvantes et inspirantes.

Ce centre est lui-même une plaque tournante pour le renforcement du pouvoir d’action des femmes et la directrice du Service de la condition féminine d’Unifor, Tracey Ramsey, a décrit comment son expérience lors d’une conférence sur la condition féminine l’a amenée à briguer un poste de députée fédérale - qu’elle a d'ailleurs remporté - et à assumer son rôle actuel au sein du syndicat, où elle s’efforce d’aider d’autres consœurs à réaliser leur potentiel.

« Les femmes ne se lèvent pas toutes seules et cette semaine, nous nous sommes soutenues les unes les autres, a déclaré Mme Ramsey. Notre syndicat regorge de femmes qui ont brisé des plafonds de verre pour devenir celles que nous admirons, dont notre propre présidente nationale, Lana Payne. »

« Il y a suffisamment de place pour que chacune d’entre nous se hisse au sommet afin de construire notre syndicat ensemble! ».

Comme Tracey Ramsey, la première invitée a souvent été encouragée à se présenter aux élections avant de s’en croire capable, pour finalement être élue.

« Les jeunes générations se tournent vers nous toutes dans cette salle, cherchant de l’espoir, un moyen d’avancer, une représentation, a souligné la députée provinciale de l’Ontario, la Dr Jill Andrew. Et vous savez quoi? C’est justement ce que nous sommes! C’est nous - avec toutes nos qualités et toutes nos faiblesses. » 

« Il ne faut donc pas attendre. Nous ne pouvons pas attendre d’être « prêtes » pendant des années. Nous devons lever la main ». 

La Dr Andrew n’a pas été la seule à inciter les déléguées à s’inscrire sur les listes électorales.

Jennifer Murray, directrice de la région Atlantique d’Unifor, a fait part de son parcours qui, jusqu’à ce que quelqu’un la soutienne dans sa démarche, lui paraissait irréalisable.

« Je suis certaine que plusieurs d’entre vous me comprennent quand je dis que par le passé, je préférais ne pas faire certaines choses parce que j’avais peur, a expliqué Mme Murray. J’avais peur d’avoir l’air ridicule, peur qu’il y ait toujours quelqu’un de mieux que moi. Et surtout, ma plus grande peur : et si j’échouais? » 

« Jusqu’à ce qu’une consœur me lève la main et me dise : « Allons-y! ».

Cette consœur était, bien sûr, la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne, qui dans son allocution a évoqué les nombreuses consœurs du syndicat qui travaillent avec elle pour faire avancer notre mouvement, sans oublier la proportion record de femmes au sein du personnel.

« Personne ne comprend mieux que moi que le fait que des femmes soient présentes à la table des négociations, au sein du personnel, à tous les niveaux du syndicat, fait toute la différence, a déclaré Mme Payne. Le type de travail que nous effectuons s’en trouve modifié. Cela fait toute la différence, car la diversité des voix signifie que nous représentons et servons mieux nos membres ».

« Nous avons toujours encore plus à faire. Davantage à faire en matière d’équité. Et nous allons en faire plus. Nous allons continuer à accroître les ressources de notre syndicat afin de mieux soutenir le travail qui doit être accompli partout », a ajouté Mme Payne. 

« Nous allons continuer à travailler au sein de coalitions et avec d’autres syndicats. Parce que personne ne peut faire ce travail en solo. Il faut que tout le monde s’implique. Croyez en vous, mes chères consœurs. Parce que moi, je crois en vous. Croyez en vos possibilités. Parce que moi, j’y crois. »

Cette confiance en soi peut déboucher sur des parcours inattendus, comme ceux partagés par des consœurs d’Unifor lors d’une table ronde sur leur travail dans le secteur des métiers spécialisés.

Shannon Sampson, présidente de la section locale 1 de la Fédération des travailleuses et travailleurs de la marine d’Unifor au chantier naval de Halifax, Anna Rabjohn, membre de la section locale 975 d’Enercare, et Jennifer Jewel, membre de la section locale 444 de Stellantis, ont toutes partagé leur parcours vers les métiers spécialisés et encouragé les consœurs présentes dans la salle à explorer ces carrières gratifiantes et à inculquer à la prochaine génération de femmes et de jeunes filles l’envie de réussir dans les métiers.

Hormis les femmes membres venues de tout le Canada et de tous les secteurs du syndicat, Unifor a accueilli deux invitées d’honneur de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), la responsable des travailleuses des transports et de l’égalité des sexes, Claire Clarke, d’Angleterre, et la vice-présidente du comité sur la condition féminine de l’ITF, Meryem Halouani, du Maroc.

Ces dernières peuvent témoigner de la grande portée du plaidoyer féministe d’Unifor, avec le lancement du programme d’intervenantes auprès des femmes d’Unifor au Brésil et grâce au travail que Lana et Jennifer soutiennent toutes deux en tant que membres du comité exécutif et du comité sur la condition féminine du syndicat mondial, respectivement.

La Dr Adriana Berlingieri, associée du Centre de recherche et d’éducation sur la violence envers les femmes et les enfants (CREVAWC) de l’Université Western, a participé à un panel avec trois coordinatrices membres qui ont facilité une enquête sur les expériences des travailleuses de l’hôtellerie, des jeux et des compagnies aériennes concernant le harcèlement sexuel sur le lieu de travail.

Les membres du groupe de discussion ont expliqué comment elles avaient installé des tables sur les lieux de travail, dans les salles à manger, dans les couloirs - partout où elles le pouvaient - pour demander à des collègues de leur secteur de répondre à un questionnaire sur leurs propres expériences.

Les résultats obtenus sont stupéfiants, mais pas étonnants : 60 % des travailleuses déclarent avoir été victimes d’au moins un cas de harcèlement sexuel au travail au cours des deux dernières années. La Dr Berlingieri et Unifor ont ensuite collaboré sur les moyens d’aborder et d’éliminer le harcèlement.

« Si vous êtes ou avez été victime de harcèlement sexuel et que cela vous perturbe, que vous le gardez pour vous et regrettez de ne pas avoir dénoncé la situation à ce moment-là, et si vous avez besoin de quelqu’un à qui en parler, c’est à cela que servent vos représentantes et représentants syndicaux, a rappelé Niki Lundquist, directrice principale de l’équité et de l’éducation d’Unifor. Par conséquent, si vous êtes un représentante syndicale et que vous n’avez pas encore suivi le cours sur la résolution des conflits, je vous le recommande vivement. Cette formation vous donne des outils qui vous aideront à participer à certaines de ces discussions animées ou médiatisées ».

Les enjeux les plus difficiles auxquels sont confrontés les travailleuses et les travailleurs exigent des outils et des connaissances qui permettent aux dirigeantes et dirigeants syndicaux de s’attaquer au problème en cause et de collaborer avec d’autres pour démanteler les systèmes et les structures qui en sont responsables.

La conférencière Fae Johnstone s’est donné pour mission de créer une organisation politique qui lutte contre la montée de la haine anti-2SLGBTQIA+ et qui ouvre les cœurs et les esprits. Elle attribue au syndicalisme sa persistance et sa force d’organisation et de mobilisation constantes pour bâtir un monde meilleur.

« Voilà pourquoi j’aime être ici, dans les espaces de travail. Parce que là où mes parents ont vécu de nombreux combats et conflits, nous avons bénéficié de la dynamique du progrès, a-t-elle poursuivi. Mais les syndicats, les travailleuses et les travailleurs ont dû se battre à chaque étape du processus, les patrons ne leur accordant jamais de répit. »

« J’espère donc que mon monde pourra s’inspirer du travail que vous accomplissez chaque jour. »

En tant que directrice exécutive de Momentum, ,  Fae établit des coalitions à travers les espaces progressistes, en grande partie en raison de la hausse menaçante des gouvernements du Nouveau-Brunswick, de la Saskatchewan et de l’Alberta qui utilisent une rhétorique et une législation haineuses contre les transgenres pour faciliter l’utilisation de clauses dérogatoires, piétinant les droits de la personne quand cela fait l’affaire d’un dirigeant politique.

« Il ne s’agit pas d’une attaque contre les personnes transgenres, mais d’une attaque contre nos libertés et nos droits fondamentaux. Les gouvernements utilisent la clause dérogatoire pour outrepasser les droits des enfants, a précisé Mme Johnstone. La normalisation de cette situation facilitera leur attaque sur les droits des travailleuses et des travailleurs, les droits des femmes, les droits des personnes handicapées et bien d’autres encore. » 

La variété des conférencières et des ateliers de la conférence sur la condition féminine a fait comprendre aux déléguées que leur temps, leur talent et leurs points de vue étaient nécessaires, mais aussi que leur action était la bienvenue et indispensable.

« Soyons réalistes, le fait que des femmes occupent des postes de direction fait une énorme différence, a déclaré Samia Hashi, directrice de la région de l’Ontario. Cela permet de diversifier les points de vue, de favoriser une prise de décision inclusive et, surtout, d’ouvrir la voie à un plus grand nombre de femmes pour qu’elles accèdent à des postes de direction. » 

« Je sais que nous allons gagner. Parce que nous avons la sororité, la solidarité et la résilience. »


Media Contact

Shelley Amyotte

Représentante aux communications - Région de l'Atlantique
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