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Le 10 avril 2025 est la Journée pour l’équité salariale au Canada, qui symbolise la durée de l’année pendant laquelle la femme moyenne doit travailler pour gagner ce que l’homme a gagné l’année précédente.
Cela représente plus de trois mois de travail supplémentaire pour le même salaire. Et, pour bon nombre de femmes, notamment les femmes autochtones, les femmes noires, les femmes racisées, les immigrantes, les femmes handicapées et celles qui appartiennent à la communauté 2ELGBTQ+, ce fossé se creuse encore davantage.
Bien que différentes méthodes permettent de mesurer l’écart salarial, celui-ci persiste, indépendamment des moyens utilisés pour l’évaluer. Notre lutte pour la parité salariale est une question d’équité, de dignité et de respect pour le travail que les femmes accomplissent chaque jour.
Les femmes sont encore moins bien payées que les hommes dans presque tous les secteurs. En moyenne, les femmes au Canada sont rémunérées à hauteur de 88 cents pour chaque dollar gagné par un homme. Or, cette moyenne masque des injustices plus profondes :
- Les femmes autochtones et noires en Ontario gagnent 58 cents pour chaque dollar gagné par un homme blanc.
- Les femmes handicapées? 57 cents.
- Les femmes d’Asie du Sud? 55 cents.
Si les femmes, et le travail des femmes, sont sous-payés, elles ont une sécurité économique moindre, moins de choix et plus de stress. En effet, elles peinent à payer leur loyer, à mettre de la nourriture sur la table, à épargner pour leur retraite ou à mettre un terme à des relations malsaines.
Quand les femmes gagnent moins, les familles et les communautés perdent du pouvoir d’achat. En ces temps d’incertitude, où tout est mis en œuvre pour protéger l’emploi et l’économie, la réduction de l’écart salarial devrait être un objectif prioritaire.
Les raisons de cet écart ne sont pas fortuites :
- Les femmes sont dirigées vers des emplois moins bien rémunérés - soins, commerce de détail, entretien - qui sont sous-évalués et sous-payés.
- Elles sont nombreuses à occuper des emplois précaires ou à temps partiel parce qu’elles s’occupent de leurs enfants, de leurs parents ou d’autres personnes.
- La discrimination et les préjugés restent très présents, en particulier pour les femmes racisées et les femmes handicapées.
La Journée pour l’équité salariale est une invitation à se mobiliser et à exiger le changement. Nous exigeons des lois plus rigoureuses, dotées d’un réel pouvoir d’action, afin de faire appliquer la transparence et l’équité salariales.
Nous négocierons des conventions collectives solides qui réduiront l’écart salarial et revaloriseront les emplois faiblement rémunérés.
Nous défendrons les garderies à 10 dollars par jour et les congés payés pour que les femmes n’aient pas à choisir entre leurs enfants et leur carrière.
Nous obtiendrons gain de cause en faisant entendre les voix des femmes les plus touchées, en particulier les femmes autochtones, les femmes noires, les femmes racisées, les immigrantes et les femmes handicapées.
Si les syndicats, les gouvernements et les employeurs ont tous un rôle à jouer, nous, les travailleuses et les travailleurs, devons exercer notre pouvoir collectif. Lorsque nous sommes solidaires, nous élevons la barre pour tout le monde.
Faisons en sorte que la Journée pour l’équité salariale ne soit pas qu’un simple rappel, mais un moment décisif. Parce que, quand les femmes sont payées de manière équitable, c’est tout le monde qui en profite.