Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

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Julie White, directice du Service de la condition féminine d’Unifor

La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, proclamée par les Nations Unies, a lieu le 25 novembre de chaque année depuis l’an 2000. Il s’agit d’une occasion pour les gouvernements, les organismes internationaux et les organisations non gouvernementales (ONG) de sensibiliser l’opinion publique à la violence faite aux femmes.

« Il existe une vérité universelle qui s'applique à tous les pays, à toutes les cultures et à toutes les collectivités : la violence faite aux femmes n’est jamais acceptable, jamais excusable, jamais tolérable » – Déclaration de Ban Ki­moon, secrétaire général des Nations Unies.

Comme partout dans le monde, la violence faite aux femmes au Canada est un problème grave et envahissant, qui traverse toutes les frontières sociales et concerne toutes les collectivités du pays. Selon une récente recherche de Statistique Canada, tous les six jours, en moyenne, une femme est tuée par son conjoint au Canada. Et en temps normal, plus de 3 000 femmes (ainsi que 2 500 enfants) vivent dans un refuge pour échapper à la violence conjugale. Un bien plus grand nombre de femmes souffrent en silence en raison du manque de ressources adéquates, souvent dans les collectivités rurales et isolées du Canada, pour soutenir les refuges qui accueillent les femmes. La violence demeure un important obstacle à l’égalité des femmes et nous savons qu’elle a des conséquences dévastatrices dans la vie des femmes, des enfants, des familles et de la société canadienne dans son ensemble.

Unifor s'est fixé comme priorité de mettre un terme à la violence sexiste, et nous soulignerons le 25 novembre avec le reste de la collectivité internationale engagée à faire du monde un endroit plus sûr. Cependant, Unifor reconnaît que la sensibilisation ne suffit pas. Parallèlement à la riche histoire de notre lutte pour tenter de résoudre les causes profondes de la violence fondée sur le sexe, notre syndicat a remporté à la table de négociation d’importantes victoires qui aident à faire avancer l’égalité des femmes et les droits de la personne (y compris le droit de vivre sans violence). Grâce à la négociation collective, notre syndicat a obtenu entre autres gains l’ajout dans nos conventions collectives de dispositions contre la discrimination et le harcèlement, des procédures de plaintes, le droit de refuser de travailler pour des raisons de harcèlement, une formation sur la prévention du harcèlement et notre révolutionnaire Programme des intervenantes auprès des femmes, renommé dans le monde entier.

Les Travailleurs canadiens de l’automobile ont commencé à négocier ce programme en 1993, et le syndicat n’a pas mis longtemps à comprendre toute la valeur du Programme des intervenantes auprès des femmes. C’est en prenant contact avec une intervenante auprès des femmes en milieu de travail que les femmes ont réalisé qu’elles n’étaient pas seules, qu’elles avaient le droit de ne pas subir de violence, et c’est alors qu’elles ont obtenu le soutien et les ressources communautaires dont elles avaient besoin pour mettre un terme à une relation empreinte de violence. Leurs emplois étaient protégés lorsqu’elles avaient besoin d’un congé pour se mettre à l’abri. Les femmes qui ont trouvé un soutien grâce au Programme des intervenantes auprès des femmes ont souvent pu enfin vivre une vie exempte de violence plutôt que de devenir une autre statistique, un autre numéro dans la longue liste des femmes assassinées chaque année au Canada.

Aujourd’hui, Unifor compte près de 300 intervenantes auprès des femmes, dans chaque secteur de l’économie et aux quatre coins du Canada. Non seulement la négociation de clauses relatives à la présence d’une intervenante auprès des femmes est­elle une priorité, mais la négociation d’une formation payée par l’employeur l’est également. Le Service de la condition féminine d’Unifor offre à toutes les nouvelles intervenantes un programme de formation de base de 40 heures, complété par un programme de formation annuel de mise à niveau de trois jours.

Bien que le nombre actuel des intervenantes et le nombre de jours consacrés à leur formation soient importants, le succès du Programme des intervenantes auprès des femmes ne se mesurera qu'à l’aune de nos gains à la table de négociation, mais aussi, et c’est encore plus important, par les centaines de femmes qu’Unifor aura soutenues, crues, validées et aidées à prendre leur vie en main.

À l'occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Unifor réaffirme son engagement à négocier la présence d’intervenantes auprès des femmes dans tous les lieux de travail de toutes ses sections locales.

Malgré tout ce que font les syndicats, nous ne pourrons jamais négocier à la table de négociation des clauses qui réussiront à éradiquer la violence sexiste dans la société et encore moins lutter pour de tels changements en faveur des travailleuses et travailleurs non syndiqués de notre pays. Mais par les actions et les activités de notre syndicat, nous pouvons faire et nous faisons une différence en recrutant, en menant des négociations collectives et en exerçant des pressions sur les gouvernements. Nous travaillons à mettre en place les conditions qui amèneront le changement.