« Jeux en ligne » est une perspective exaltante, mais le gouvernement de l’Ontario doit marquer une pause

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Roulette wheel beside stacks of poker chips
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Posez-vous la question suivante : renonceriez-vous à des milliards de dollars qui pourraient être investis dans des hôpitaux et des écoles, à des milliers d’emplois locaux bien rémunérés et à des millions de dollars provenant des budgets municipaux en échange d’un plan visant à permettre l’ouverture d’une centaine de casinos et à transférer leurs bénéfices à l’étranger? Le gouvernement de l’Ontario risque de parier sur ce mauvais cheval s’il maintient son plan « Jeux en ligne » actuel.

La pandémie de COVD-19 a été difficile pour tout le monde, y compris pour les exploitants de casinos traditionnels comme Great Canadian, qui emploie environ 3 000 membres d’Unifor. Les casinos traditionnels ont été parmi les premières entreprises à fermer et les dernières à rouvrir durant cette période de turbulences, et contrairement à d’autres activités d’accueil et de tourisme, nos établissements ont été complètement fermés pendant une grande partie du confinement.

Cette fermeture a mis au chômage des milliers d’employés des casinos, menacé des milliers d’autres emplois secondaires dans toute la province et éliminé une importante source de recettes pour les gouvernements locaux et provinciaux. Et maintenant, alors que les travailleurs et exploitants de casinos regardent timidement vers l’avant pour voir ce que l’avenir leur réserve, le gouvernement de l’Ontario se prépare à nous infliger un nouveau mauvais coup.

Le cadre actuel de « Jeux en ligne », qui propose un modèle de licence ouverte permettant un nombre illimité de casinos en ligne, ne fera qu’empirer la situation. Le cadre pourrait amener des centaines de sites de jeux en ligne bénéficiant d’un avantage fiscal de 35 %, sans qu’il y ait d’emplois ou d’investissements significatifs en Ontario.

Les jeux en ligne sont des jeux sans emploi. Contrairement aux casinos traditionnels, les compagnies de jeux en ligne n’embauchent pas des milliers de travailleuses et travailleurs locaux, n’achètent pas de fournitures locales, n’investissent pas des milliards dans des projets immobiliers et ne contribuent pas de manière significative aux budgets municipaux locaux pour les services dont les gens ont besoin, comme l’éducation et les soins de santé.

Si le gouvernement de l’Ontario ne prend pas de mesures pour garantir un soutien pour nos établissements, de nombreuses personnes perdront leur emploi et les budgets municipaux en pâtiront. L’industrie des casinos traditionnels apporte plus à l’Ontario que ses homologues de toute autre région d’Amérique du Nord, puisqu’elle verse 55 % de ses revenus à la province sous forme de taxes. Great Canadian s’est également engagée à dépenser 2 milliards de dollars en capital pour développer et moderniser ses établissements en Ontario afin de créer des emplois.

En fait, un rapport indépendant de HLT Advisory – une importante firme de conseil en matière de jeux – prévoit que le modèle « Jeux en ligne » proposé coûtera à l’Ontario plus de 2 500 emplois locaux, 3 milliards de dollars en recettes fiscales pour la province, plus de 190 millions de dollars en contributions municipales aux communautés accueillant des casinos et 130 millions de dollars en investissements en capital. De quoi signifier une assise budgétaire considérablement réduite pour les priorités les plus essentielles de l’Ontario. À Windsor, par exemple, cela se traduirait par une perte de 8,1 millions de dollars en recettes municipales, tandis que Niagara ferait face à une perte de 23,6 millions de dollars, ce qui entraînerait probablement une hausse des taxes foncières et des coupes sombres pour les services de ces régions respectives.

Les communautés ontariennes ne peuvent se permettre de perdre des milliers de bons emplois syndiqués. Nous sommes redevables aux Ontariennes et Ontariens qui travaillent d’arrache-pied de prendre le temps d’assurer des règles du jeu équitables entre les exploitants de casinos traditionnels et les compagnies exclusivement numériques. Qu’est-ce que cela signifie? Cela signifie mettre en pause le lancement de « Jeux en ligne » et travailler avec les compagnies ontariennes génératrices de revenus, les travailleuses et travailleurs et les communautés pour mettre en place des règles équilibrées pour les deux parties qui permettront de protéger les emplois et les investissements.

Une approche intégrée avec les casinos traditionnels a déjà fait ses preuves dans toutes les autres juridictions nord-américaines. En fait, il n’existe nulle part aux États-Unis ou au Canada un modèle comparable à celui que propose le gouvernement de l’Ontario : un taux d’imposition sur les jeux en ligne considérablement réduit de 20 % (contre 55 % pour les casinos traditionnels) et un nombre illimité de licences pour les casinos en ligne.

Sans les changements nécessaires, le plan « Jeux en ligne » actuel de la province créera un marché inégal et cannibalisera les casinos traditionnels existants et leurs contributions aux communautés de l’Ontario. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement d’appuyer sur le bouton pause et de considérer les enjeux.

Nous appelons le gouvernement de l’Ontario à travailler en étroite collaboration avec les travailleuses et travailleurs du secteur du jeu et leurs syndicats, les communautés locales, les partenaires municipaux, les communautés de Premières nations, les fournisseurs locaux et autres parties prenantes clés afin de trouver une solution concertée. En fin de compte, notre objectif doit être d’offrir une expérience de jeu responsable, la meilleure de sa catégorie, sur toutes les plateformes.

Pour ce faire, il faudra créer des conditions de concurrence équitables, de sorte que les casinos traditionnels et les compagnies de jeux exclusivement numériques fonctionnent selon les mêmes règles.

-    Tony Rodio, chef de la direction, Great Canadian Gaming Corporation
-    Jerry Dias, président national, Unifor
 

Media Contact

Ian Boyko

Représentant national aux communications - Région de l'Ouest
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