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TORONTO– Les mesures annoncées aujourd’hui par le gouvernement fédéral afin de soutenir les travailleuses et travailleurs et les secteurs les plus touchés par les tarifs douaniers américains et les perturbations dans les échanges vont en partie dans le bon sens, mais une action plus énergique demeure nécessaire pour protéger les travailleuses et travailleurs et bâtir des industries résilientes, selon Unifor.
« Dans l’ensemble, ces mesures marquent des progrès, mais le moment est venu d’agir de façon audacieuse pour transformer notre économie, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor. Les travailleuses et travailleurs des secteurs de l’automobile, de l’aluminium, de la sidérurgie, de la foresterie, de l’énergie et d’autres industries ont besoin de protections permanentes, de stratégies industrielles ambitieuses et d’une approche "Achetez canadien" durable qui donne la priorité à nos emplois et à nos communautés. »
Unifor estime que les ajustements apportés par le gouvernement fédéral au mandat canadien sur les véhicules zéro émission (VZE), notamment la suppression de l’exigence de 20 % des ventes d’ici à 2026, sont nécessaires compte tenu des défis sans précédent auxquels est confrontée l’industrie nationale. Une mesure qui apporte un soulagement temporaire à une industrie ébranlée par les tarifs douaniers imposés par Trump, mais Unifor met en garde : ce changement ne constitue qu’une pièce d’un casse-tête beaucoup plus vaste.
« Nous ne pouvons pas abandonner l’avenir de la production de véhicules électriques aux constructeurs automobiles étrangers, a déclaré Mme Payne. Le Canada a besoin de mesures incitatives pour les consommatrices et consommateurs, d’investissements dans les chaînes d’approvisionnement nationales de véhicules électriques; et il faut que les constructeurs automobiles commencent à fabriquer des véhicules électriques abordables ici, au Canada. Un mandat seul ne suffira pas à garantir l’avenir de l’industrie canadienne des véhicules électriques. Nous avons besoin d’une stratégie industrielle complète qui nous permette à la fois de fabriquer et de vendre des véhicules électriques dans ce pays. »
Les autres mesures annoncées aujourd’hui reflètent également les propositions de longue date d’Unifor, présentées dans son document de vision intitulé Tracer une nouvelle voie pour l’économie du Canada.
L’engagement du gouvernement fédéral en faveur d’une politique globale sur le contenu canadien est un pas dans la bonne direction, mais les détails spécifiques font encore défaut. Unifor attend un programme « Achetez canadien » véritablement ambitieux qui aille au-delà de l’acier et du bois d’œuvre pour inclure tous les biens et services achetés, dans la mesure du possible, et qui soit appliqué de manière cohérente dans toutes les agences fédérales et les sociétés d’État. Cela inclut les véhicules, le matériel roulant, les autobus, les camions et les navires, et doit garantir que les infrastructures nationales comprennent les télécommunications et les services publics.
Les améliorations apportées à l’assurance-emploi, telles que la prolongation des prestations pour certaines travailleuses et certains travailleurs ayant une longue ancienneté et la suppression des indemnités de départ et des périodes d’attente, sont des changements constructifs, mais qui doivent être rendus permanents. Unifor s’inquiète également du fait que la définition de « ayant une longue ancienneté » puisse exclure des travailleuses et travailleurs, notamment des milliers d’employées et employés de l’industrie automobile, affectés par de longues périodes de réoutillage et d’inactivité ces dernières années.
L’engagement du gouvernement à investir 382 millions de dollars sur cinq ans pour créer des « alliances pour la main-d’œuvre » correspond à la demande d’Unifor de mettre en place des conseils sectoriels, impliquant les syndicats et d’autres parties prenantes, qui se concentrent sur les initiatives de développement industriel. Unifor encourage le gouvernement à élargir son champ d’action au-delà des projets étroits liés au marché du travail pour s’orienter vers un développement industriel à grande échelle et une planification des investissements.
Le Fonds de réponse stratégique de 5 milliards de dollars récemment annoncé aidera les industries exposées au commerce international à s’adapter et à se diversifier. Bien que cette initiative soit la bienvenue, Unifor demande des précisions sur l’engagement antérieur pris par Ottawa de créer un fonds de soutien de 2 milliards de dollars pour le secteur automobile.
Le programme de formation professionnelle de 450 millions de dollars destiné à recycler 50 000 travailleuses et travailleurs comprend une aide financière pendant la formation et des fonds pour le maintien en emploi, deux propositions défendues de longue date par Unifor. Il s’agit d’une mesure importante pour aider les travailleuses et travailleurs à perfectionner leurs compétences tout en restant en contact avec le marché du travail.
Enfin, les nouvelles mesures incitatives en faveur des biocarburants, d’une valeur de 370 millions de dollars sur deux ans, constituent une victoire pour les producteurs canadiens, puisqu’elles viennent aider un secteur longtemps miné par les importations américaines fortement subventionnées. Ce soutien peut favoriser l’emploi dans un secteur énergétique en pleine croissance.
Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant 320 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs, et pour leurs droits; il lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.
Pour toute demande de renseignements ou pour organiser une entrevue, veuillez communiquer avec Kathleen O’Keefe, directrice des communications d’Unifor, à @email ou au 416 896-3303 (tél. mobile).