Déclaration à l’occasion de la Journée internationale des migrants : Unifor exige l’égalité des droits et des mesures de protection pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs

Main Image
Image
Travailleuses et ravailleurs agricoles cueillant des rangées de récoltes dans un champ
Partager

Le 18 décembre marque la Journée internationale des migrants des Nations unies, une journée au cours de laquelle nous reconnaissons non seulement les difficultés auxquelles sont confrontés les migrantes et migrants dans le monde entier, mais aussi les contributions vitales qu’ils apportent chaque jour, à la fois dans nos collectivités et dans nos milieux de travail.

 Dans l’ensemble de notre syndicat, nous accueillons les travailleuses et travailleurs migrants en tant que membres et collègues, qu’ils soient travailleuses ou travailleurs agricoles, travailleuses ou travailleurs temporaires employés dans le commerce de détail, les soins de santé et les transports, ou encore étudiantes ou étudiants internationaux qui travaillent à temps partiel pour joindre les deux bouts.

 Cependant, l’exploitation éhontée des migrantes et migrants aux mains de certains employeurs caractérise toujours l’expérience des travailleuses et travailleurs migrants pour bon nombre d’entre eux au Canada.

 Cette situation s’explique en grande partie par les échecs de la politique fédérale, car un nombre croissant de migrantes et migrants arrivant au Canada y viennent à titre temporaire, plutôt que permanent. En 2022, on comptait un peu plus de 437 000 immigrantes et immigrants installés de manière permanente au Canada, comparativement à près de 608 000 temporaires. Cela crée donc un système à deux vitesses dans lequel certaines catégories de personnes au Canada jouissent d’un plein accès aux droits et aux mesures de protection juridiques et d’autres non. Non seulement cela alimente la précarité générale du marché du travail, mais il en résulte des conditions propices à une hyper-exploitation et à un trafic de main-d’œuvre des migrantes et migrants qui font souvent la une des journaux.

Nos programmes pour les travailleuses et travailleurs migrants sont également passés à la loupe par la communauté internationale. Au début de l’année, un rapporteur spécial de l’ONU a décrit le Programme canadien des travailleurs étrangers temporaires comme un « terreau fertile pour les formes contemporaines d’esclavage ». Les migrantes et migrants contestent maintenant le racisme historique et permanent de ces programmes, tels que le Programme canadien des travailleurs agricoles saisonniers, qui, notamment, continuent de lier les travailleuses et travailleurs à un seul employeur.

La complexité croissante du système d’immigration canadien, conjuguée aux retards et aux arriérés, fait que de nombreuses migrantes et de nombreux migrants perdent leur statut légal au Canada et se retrouvent sans papiers, ce qui les rend encore plus vulnérables aux abus des employeurs, des recruteurs et des propriétaires. En 2021, le gouvernement Trudeau avait promis de mettre en place un programme de « régularisation », qui accorderait un statut d’immigrant permanent aux personnes sans statut vivant au Canada. À l’aube de 2024, les migrantes et migrants au Canada attendent toujours. En effet, le gouvernement a plutôt multiplié les déportations, plongeant les communautés de migrantes et de migrants dans une peur constante

Pour cette raison, il convient de maintenir notre soutien et notre solidarité à l’égard des travailleuses et travailleurs migrants dans l’ensemble du pays.

Il faut voir clair dans les tentatives des partis et groupes politiques de droite qui utilisent opportunément la peur des migrantes et migrants pour exploiter l’insécurité économique des gens afin de masquer leurs propres échecs politiques, que ce soit en veillant délibérément à ce que les salaires minimums restent bas, en réduisant le financement des programmes sociaux tels que la santé et l’éducation ou en supprimant le contrôle des loyers pour rendre les logements de plus en plus inabordables. 

Un mouvement syndical uni doit veiller à ce que toutes les travailleuses et tous les travailleurs, quel que soit leur statut, bénéficient des mêmes droits et mesures de protection. Nous devons poursuivre notre lutte collective pour que toutes les travailleuses et tous les travailleurs puissent vivre dans le respect, la dignité et la sécurité.