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Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor a plaidé en faveur d'une stratégie industrielle forte lors de sa comparution devant le panel d'information et la table ronde Canada-États-Unis du Sénat, le 10 février 2025.
Son message aux parlementaires était clair : il est impératif de défendre les emplois canadiens, tout en amorçant une véritable transformation industrielle pour assurer la prospérité à long terme de nos communautés.
Des défis majeurs pour le secteur manufacturier canadien
Au cœur du discours de M. Cloutier se trouve l'importance de protéger les travailleurs des secteurs stratégiques tels que l'aérospatiale, l'automobile, l'aluminium et la sylviculture. Il a notamment souligné que certaines industries pouvaient être gravement touchées par une fermeture temporaire, entraînant une perte permanente d'expertise et de savoir-faire.
Il a également évoqué l'érosion de notre base manufacturière, un phénomène déjà en cours avant la crise tarifaire. La plus petite industrie manufacturière du G7 devient encore plus fragile, alors que d'autres pays consolident la leur. Cette situation est exacerbée par le manque d'ambition industrielle du Canada, qui reste trop souvent un fournisseur de matières premières au lieu de se concentrer sur la transformation et la valeur ajoutée..
Des pistes de solutions concrètes
Pour faire face à l’intimidation tarifaire de l’administration américaine, Daniel Cloutier a recommandé des représailles ciblées et stratégiques, conçues pour frapper là où l’impact politique est le plus fort. Il insiste toutefois sur l’importance de mécanismes d’aide et de soutien du revenu pour les secteurs les plus vulnérables, afin de protéger les travailleuses et travailleurs durant cette période d’incertitude.
Parmi les autres propositions avancées :
- Mesures de soutien ciblées pour les entreprises : Garanties de prêts à taux préférentiels et subventions salariales temporaires pour maintenir les emplois.
- Programme national de transformation : Accroître la capacité canadienne à développer des produits à plus forte valeur ajoutée, plutôt que de simplement exporter des ressources brutes.
- Stratégies sectorielles de développement industriel : Soutenir davantage les piliers de l’économie tels que l’aérospatiale, l’automobile et le bois d’œuvre.
- Réciprocité dans les politiques d’approvisionnement : les États-Unis restreignent considérablement l'accès aux marchés publics, alors que le Canada est ouvert aux soumissionnaires du monde entier. Le Canada doit traiter les fournisseurs américains de la même manière que les fournisseurs canadiens, utiliser ses achats publics pour stimuler l'économie nationale et créer des emplois de qualité chez nous.
- Diversification des marchés : Aider les exportateurs canadiens à trouver de nouveaux marchés pour leurs produits, à élargir leur clientèle nationale, à réduire leur dépendance à l'égard des États-Unis et à renforcer la résilience économique.
Un appel à une vision à long terme
Enfin, Daniel Cloutier a exhorté le Sénat à adopter une approche non partisane axée sur le long terme, afin de stimuler l’émergence de champions industriels nationaux et de renforcer notre souveraineté économique. Pour Unifor, il s’agit de veiller à ce que le Canada demeure un endroit où l’on crée de bons emplois pour les générations à venir et où les travailleuses et travailleurs bénéficient d’un appui solide face aux défis commerciaux et technologiques de demain.
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