Avenir incertain :  La privatisation fera-t-elle dérailler les rêves des jeunes travailleuses et travailleurs de VIA Rail?

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Smiling man standing in front of a Via train.
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Bienvenue à Vignettes VIA, où ceux qui se dévouent pour vous ramener à la maison partagent avec vous le pouls des transports ferroviaires canadiens. Notre série explore les parcours personnels des employés de VIA Rail, ceux et celles qui veillent à ce que votre voyage soit davantage qu'un simple transfert d’un point A à un point B, mais bien un véritable passage tissé dans la trame de la vie des Canadiens et Canadiennes.

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A man looks out the window of a moving train.

Voici Nelson Mahmoudi : La fascination que les trains ont exercée sur lui dès son plus jeune âge a abouti à une carrière chez VIA Rail à Ottawa, où il occupe fièrement le poste de préposé principal aux services et est un membre actif de la section locale 4000 d’Unifor.

Son parcours, depuis ses rêves d’enfant jusqu’à sa confrontation avec les réalités de sa bien-aimée industrie du transport ferroviaire de passagers au Canada, aujourd’hui sous le coup d’une possible privatisation, incarne l’esprit et le dévouement des membres d’Unifor qui travaillent chez VIA Rail. 
Depuis l’enfance, je voyage sur les rails, et mes trajets de Toronto à Ottawa sont plus que de simples voyages; ce sont là que naissent mes rêves. 

Le voyage se déroulait toujours de la même manière : mon père nous raccompagnait et je me perdais dans la musique pendant que ma mère tricotait à côté de moi, au gré des paysages qui s’estompaient.

Presqu’à chaque fois, ma mère me regardait en disant « Nelson! Ce serait un travail génial, non? », en pointant du doigt le préposé qui avançait dans l’allée avec son chariot. L’idée de voyager à travers le pays, de travailler dans le train et pour une entreprise - VIA Rail - que nous aimions tant, nous paraissait tout à fait intéressante! Mais je n’avais que six ans, et à ce moment-là, je ne pouvais pas faire grand-chose.

Seize ans plus tard, Nelson, fraîchement diplômé, se rend à Toronto pour la première semaine de formation dans le cadre de son nouveau travail : Préposé principal aux services pour VIA dans le Corridor! Cette opportunité correspondait et répondait parfaitement un grand nombre des attentes d’un passionné de trains et de transports en commun. 

Cet emploi était fait pour un amoureux de trains comme moi : un bon salaire, des journées de travail dynamiques et la fierté de contribuer à la mission du gouvernement fédéral. Chaque jour était une nouvelle aventure.

VIA Rail, jadis l’emblème du transport de passagers au Canada, est depuis des décennies aux prises avec un sous-financement et une infrastructure désuète. Les réductions de services, les hausses de tarifs et le vieillissement des équipements font de cette société une carcasse de ce qu’elle était il y a 20 ans. 

Il est vrai que la nouvelle flotte et les programmes de trains à grande fréquence (TGF) témoignent d’un nouvel investissement du gouvernement fédéral dans la société, mais ce ne sont que des lions déguisés en brebis. 

Si les nouveaux trains Charger/Venture de Siemens sont élégants, modernes et stylés, ils reflètent la volonté de la compagnie de ressembler davantage aux transporteurs aériens, avec leur espace limité pour les bagages, leurs frais supplémentaires et leurs primes à foison. En revanche, le TGF permettra d’offrir un service plus fiable, mais au prix de la privatisation de VIA - ce que beaucoup de Canadiennes et de Canadiens ignorent, compte tenu de la sournoiserie avec laquelle le gouvernement l’a glissé dans sa proposition. Pendant ce temps, le Canada est toujours le seul pays du G7 à ne pas disposer d’un réseau ferroviaire à grande vitesse digne de ce nom.

La société, ses passagers et ses employés se contentent pour l’instant de se laisser porter. Si l’avenir de cette entreprise chargée d’histoire est incertain, en revanche, une chose est sûre : Le VIA Rail que j’ai connu et dont j’ai rêvé dans mon enfance se trouve à une croisée des chemins, et sa trajectoire façonnera notre identité nationale pour les années à venir.

La campagne d’Unifor « Remettre le Canada sur les rails » est résolue à lutter contre le plan de privatisation de VIA Rail mis en place par le gouvernement et à développer le transport ferroviaire public de passagers au Canada.

VIA Rail doit rester un service public qui profite aux passagers et non aux actionnaires. 

Notre campagne plaide pour que le gouvernement fédéral renforce le service national de transport ferroviaire de passagers afin de mieux assurer des transports sûrs, fiables et fréquents - dans tout le pays - et de soutenir la création d’emplois de qualité, verts, publics et à long terme. 

Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant 315 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour tous les travailleurs et travailleuses et pour leurs droits, lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.