À l’approche des fêtes, des humoristes canadiens insufflent force et humour pendant des événements syndicaux

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A man speaking at a podium on a red background with his fist raised high
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Les sections locales d’Unifor qui souhaitent ajouter une touche d’humour à leurs fêtes de fin d’année peuvent maintenant retenir les services d’humoristes professionnels qui sont membres de leur syndicat. 

En effet, les membres de l’Association canadienne des humoristes stand-up, sketch et impro (ACHS) – une section communautaire d’Unifor qui a vu le jour en avril par l’intermédiaire du Syndicat canadien des pigistes (SCP) – sont disponibles pour performer lors d’événements syndicaux et en milieu de travail, toute l’année durant et pas seulement en décembre. 

« Nous ne sommes pas une agence de spectacles et ne le serons jamais, a déclaré Clifford Myers, président de l’ACHS. Cela dit, nous pouvons vous pointer dans la direction de nos artistes. Nous pouvons vous fournir une liste des humoristes qui sont membres et les honoraires demandés. »

Les humoristes embauchés pour des événements syndicaux aident à renforcer le pouvoir des travailleuses et travailleurs dans un secteur où les humoristes sont  souvent confrontés à l’incertitude, aux cachets insuffisants et à la précarité de l’économie à la demande. Clifford Myers fait observer que de nombreuses organisations en quête de prestations humoristiques font actuellement appel à des agences ou à des clubs renommés qui ne rémunèrent pas suffisamment les artistes.

« Beaucoup d’organisations engagent des humoristes représentés par des organisations comme Yuk Yuk, qui ne nous paient pas suffisamment, explique-t-il. Les gens qui le font embauchent essentiellement des humoristes non syndiqués qui offrent le même produit. »

M. Myers explique qu’en engageant des humoristes membres de l’ACHS, ce travail reste au sein de notre propre syndicat. 

Les humoristes de l’ACHS sont des travailleuses et des travailleurs autonomes qui ont désormais accès au soutien d’un syndicat, à des avantages sociaux et à la défense de leurs droits par l’intermédiaire du SCP d’Unifor. L’association s’est officiellement jointe au SCP ce printemps, un partenariat qui, aux yeux de Clifford Myers représente « une avancée monumentale pour les humoristes canadiens. »

Ce nouveau partenariat aide les artistes à mettre au point de nouveaux outils pour s’organiser, se former et accroître leur visibilité au sein du mouvement syndical canadien. 

« Lorsque je suis devenu membre d’Unifor et que j’ai pris la parole à Montréal, j’ai déclaré que notre mission était très simple : garantir un revenu décent à chaque humoriste du Canada, a-t-il ajouté. C’est comme ça qu’il faut faire pour bâtir le pouvoir des travailleuses et travailleurs. »

Fondée en 2017 par l’humoriste et militante Sandra Battaglini et Johanne Britton, la première  vice-présidente, l’ACHS est née de leur frustration face à la manière dont les clubs d’humour et les producteurs traitaient les artistes, leur offrant souvent des salaires arbitraires, peu de transparence et aucune reconnaissance formelle comme artistes professionnels. Aujourd’hui, l’ACHS compte une centaine de membres actifs au Canada.

« Tout a commencé par une conversation avec les clubs. Les clubs ne paient tout simplement pas assez, et c’est encore vrai aujourd’hui, explique Clifford Myers. Les agences prennent un trop gros pourcentage pour le petit travail qu’elles font. Imaginez-vous à leur place : les gens paient 4 000 $ pour un spectacle d’humour et les humoristes qui participent à ce spectacle ne touchent en tout que 600 $ environ. C’est tout à fait injuste. »

Le prochain livre blanc de l’ACHS, financé par Unifor et dont la publication est prévue en février 2026, vise à changer la situation. Le rapport défendra l’idée que l’humour est une forme artistique qui mérite d’être financée et reconnue par le gouvernement fédéral tout autant que la musique, le théâtre ou le cinéma. 

« À l’heure actuelle, le Conseil des arts du Canada ne reconnaît pas l’humour comme une forme d’art, a déclaré M. Myers. Nous devons trouver un moyen de garantir du financement pour les humoristes et de défendre leurs intérêts. » 

« Au Canada, les frais de déplacement sont élevés et les endroits où performer sont éloignés les uns des autres. C’est difficile de faire carrière comme humoriste si vous ne bénéficiez pas d’un soutien collectif », constate Clifford Myers.

« Le Canada a la même population que la Californie, mais son territoire est deux fois et demie plus étendu, a-t-il ajouté. Les coûts des communications, de téléphone, d’Internet, tout est beaucoup plus cher et la population est beaucoup moins nombreuse [pour remplir les salles] ». 

« En engageant des membres de l’ACHS pour leurs événements syndicaux, les sections locales soutiennent les artistes membres de leur propre syndicat et contribuent également à normaliser des cachets équitables et des normes professionnelles pour tous les artistes » a résumé M. Myers.

Pour en apprendre davantage ou pour engager des humoristes pour un événement de votre section locale, contactez l’Association canadienne des humoristes, sketch et impro à l’adresse @email.

Media Contact

Jenny Yuen

Représentante aux communications
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