Opposition d’Unifor à la politique du gouvernement sur la privatisation des aéroports

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Honorable Steven MacKinnon, c.p., député
Ministre des Transports 

Honorable François-Philippe Champagne, c.p., député
Ministre des Finances

Messieurs les Ministres,

Je vous écris aujourd’hui au nom des 320 000 membres d’Unifor de l’ensemble du Canada, dont 17 000 dans le secteur du transport aérien. Les membres d’Unifor dans le secteur du transport aérien travaillent à la manutention des bagages, au service à la clientèle, à la maintenance des avions, au pilotage, aux opérations aéroportuaires, aux services de navigation aérienne et au contrôle de la circulation aérienne. En tant que porte‑parole des travailleuses et travailleurs, notre syndicat plaide en faveur de politiques qui protègent les emplois, améliorent les conditions de travail et renforcent l’industrie du transport aérien.

Unifor s’oppose à la privatisation des aéroports au Canada.

Nous nous opposons également à toute politique qui encourage les autorités aéroportuaires à poursuivre la sous-location, la sous-traitance et la création de filiales afin d’attirer des investisseurs privés et la détention des fonds de retraite. Nous estimons que ces programmes de financiarisation, notamment, ne feront que créer des possibilités de rente monopolistique sans apporter de valeur ajoutée pour le public ou les intérêts commerciaux qui utilisent les aéroports.

Des millions de Canadiennes et de Canadiens transitent par les aéroports du pays. Ils le font pour le travail, des raisons familiales, des vacances et d’autres activités qui nécessitent de voyager. Nous croyons fermement que les aéroports devraient être exploités dans l’intérêt des personnes qui dépendent d’un transport aérien abordable, et non celui des actionnaires.

Si l’intention est de favoriser l’augmentation des investissements des fonds de retraite au Canada, la politique devrait favoriser l’investissement dans la production industrielle et non pas simplement par la donation de biens publics.

Nos membres savent par expérience que la privatisation des infrastructures publiques menace leur gagne-pain et la résilience de ces infrastructures.

Une politique de privatisation mettrait en péril les emplois stables et syndiqués qui constituent le fondement de notre secteur aérien sûr et efficace. Les exploitants privés, y compris les fonds de retraite, chercheront inévitablement à augmenter leurs bénéfices au détriment du public et des travailleuses et travailleurs. Il en découlera une pression à la baisse sur les salaires, une érosion de la sécurité d’emploi et une réduction des normes de santé et de sécurité pour la main-d’œuvre la moins bien rémunérée.

La privatisation de ces actifs ne crée aucune nouvelle valeur : elle établit plutôt ce qui représente une taxe fantôme pour la population canadienne, subventionnant les bénéfices des investisseurs grâce à des frais ou à des services de qualité inférieure.

Il existe bon nombre d’exemples partout dans le monde des conséquences de la privatisation des aéroports. Au Royaume-Uni, elle a entraîné une hausse des coûts pour les consommateurs, les organismes de réglementation ayant été contraints d’annuler ces hausses après le tollé général et la dégradation de la qualité des services.

Plutôt que de renforcer notre système national de transport, cette politique entraînera une nouvelle érosion du contrôle public et de la souveraineté canadienne à l’égard de nos infrastructures les plus critiques.

Les aéroports canadiens sont des pôles économiques et des biens publics essentiels. Ils nécessitent des investissements publics et une gestion démocratique, et non un désinvestissement au profit d’intérêts privés.

Nous demandons au gouvernement de rejeter cette politique. Nous vous exhortons plutôt à collaborer avec les syndicats et les municipalités afin d’élaborer une stratégie d’investissement dans nos aéroports publics dans l’intérêt de toute la population canadienne.

Nous sollicitons une rencontre avec vous ou votre cabinet et sommes à votre disposition pour approfondir la discussion sur cette question. 

Cordialement,

Lana Payne
Présidente nationale d’Unifor