
Partager
Dans le secteur concurrentiel et complexe de la pêche, les petites entreprises de pêche côtière de Terre-Neuve-et-Labrador subissent des pressions constantes de la part des grandes multinationales du secteur des produits de la mer qui cherchent avant tout à empocher des bénéfices. Le Syndicat des pêcheurs, de l’alimentation et des travailleurs assimilés (SPATA-Unifor) a célébré une victoire après que son acte de solidarité audacieux ait réussi à protéger leur gagne-pain.
Les 8 et 9 septembre derniers, un navire de Saint-Pierre-et-Miquelon a tenté de débarquer des concombres de mer à un prix réduit de 0,50 $ la livre à Grand Bank, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, un taux inférieur au prix de 0,69 $ la livre fixé par un comité provincial de tarification, lequel était conforme à la convention collective des pêcheuses et pêcheurs membres du SPATA‑Unifor.
Face à la forte demande de concombres de mer, le SPATA-Unifor avait dénoncé à plusieurs reprises les entreprises membres de l’Association of Seafood Producers (ASP), en particulier Quinsea et Royal Greenland, pour leur refus éhonté de payer le prix de 0,69 $ la livre fixé par le comité, portant préjudice aux pêcheuses et pêcheurs de Terre‑Neuve‑et‑Labrador et constituant un lock‑out illégal.
Dans un puissant élan de solidarité, les membres du SPATA se sont rassemblés sur le quai de Grand Bank, refusant de laisser le navire décharger sa cargaison. Face à cette oppression déterminée, le navire de Saint-Pierre-et-Miquelon a été contraint de repartir sans débarquer ses concombres de mer.
« Les membres du SPATA ont prouvé à maintes reprises que notre solidarité fait notre force et que nous ne céderons pas, a déclaré Jennifer Murray, directrice de la région de l’Atlantique d’Unifor. Félicitations au SPATA-Unifor, à la présidente du SPATA Dwan Street, et à tous ceux et celles qui, sur le quai, ont fait preuve de leadership pour tenir tête à un navire étranger qui tentait de tromper le système et nos pêcheuses et pêcheurs locaux. »
L’action concertée des membres du SPATA a envoyé un message clair : les pêcheuses et pêcheurs de Terre-Neuve-et-Labrador ne toléreront aucune tentative visant à nuire à leur gagne-pain ou aux prix équitables établis dans le cadre du processus de négociation collective.
« Il s’agit d’une formidable victoire pour nos pêcheuses et pêcheurs et nos communautés côtières, a indiqué Dwan Street. En restant unis, nos membres ont montré que nous ne laisserons pas des intérêts étrangers exploiter nos pêcheries ni affaiblir les pratiques commerciales équitables pour lesquelles nous nous sommes battus. Cette victoire consolide la force de notre détermination collective. »
Ce comportement prédateur s’inscrit dans une tendance inquiétante d’actions de mauvaise foi de la part de Royal Greenland, une société d’État du gouvernement danois, qui continue de privilégier les bénéfices au détriment du gagne-pain des communautés côtières de Terre-Neuve-et-Labrador.
Avant cette impasse, les petites entreprises de transformation, initialement disposées à acheter des concombres de mer au prix fixé par le comité, avaient brusquement changé d’avis, suscitant de sérieuses inquiétudes quant à une collusion et à des pressions exercées par les grandes entreprises membres de l’ASP comme Quinsea et Royal Greenland. De telles actions sont le signe d’activités illégales et d’une tentative délibérée d’affaiblir les pratiques commerciales équitables, menaçant encore davantage la durabilité de la pêche côtière.
« Notre capacité d’empêcher un navire de débarquer ses prises sous-évaluées est un signal pour tous les autres que nous ne nous laisserons pas dépouiller de notre propre pêche, a ajouté Jennifer Murray. Les pêcheuses et pêcheurs de Terre-Neuve-et-Labrador exigent et défendent l’équité dans leur communauté. »
Le SPATA-Unifor reste déterminé à protéger les droits des pêcheuses et pêcheurs de Terre‑Neuve‑et‑Labrador et demande au gouvernement provincial d’enquêter sur les pratiques anticoncurrentielles des entreprises qui tentent de contourner les prix fixés par le comité. Le syndicat réitère son engagement à veiller à ce que les permis de transformation du poisson privilégient le bien-être des pêcheuses et pêcheurs locaux, des travailleuses et travailleurs des usines et des communautés rurales.
Renseignements provenant du SPATA-Unifor