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Windsor – Le conflit qui sévit à Titan Tool & Die s’intensifie alors que l’entreprise a mis en lock‑out 25 membres de la section locale 195 d’Unifor le lundi 11 août 2025 après qu’elle ait fait des demandes de concessions considérables et vidé l’usine de ses outils et de son équipement et stoppé la production. Les travailleuses et travailleurs en lock-out comptent entre 30 et 40 ans d’ancienneté et la moyenne d’âge est de 59 ans.
« Tout au long de ces négociations, la direction de Titan Tool & Die n’a montré que du mépris pour les personnes qui ont contribué à bâtir cette entreprise, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor. Elle a vidé l’usine, exigé des concessions strictes et claqué la porte au nez de nos membres après des décennies de loyauté et de dévouement. C’est tout simplement cruel. Notre syndicat ne tolérera pas un comportement aussi sauvage. »
Les parties avaient convenu d’entamer les négociations en vue du renouvellement de la convention collective le 21 juillet 2025. Quelques jours avant le début des négociations, Titan Tool & Die a informé le syndicat qu’Autokiniton, l’un de ses principaux clients, allait retirer ses matrices, ses outils et son équipement de l’usine. Pendant plusieurs jours, des camions chargés de pièces et d’outils ont quitté l’usine et le 29 juillet, l’usine était presque entièrement vide.
Le même jour, l’entreprise a présenté un ensemble de concessions monétaires importantes de 15 pages, notamment un gel des salaires, l’élimination de l’indemnité de vie chère, la baisse des cotisations de retraite, et la réduction abrupte des indemnités de soins de santé pour les travailleuses et travailleurs et leur famille.
Après l’expiration de la convention collective le 31 juillet 2025, le syndicat a poursuivi les négociations avec l’employeur alors que les travailleuses et travailleurs se présentaient au travail pour ensuite être renvoyés à la maison après quatre heures chaque jour en raison du manque de travail. Le 8 août, l’employeur a envoyé une lettre à Unifor menaçant de mettre le personnel en lock-out si le syndicat n’acceptait pas les concessions monétaires. Trois jours plus tard, l’entreprise a fermé ses portes aux travailleuses et travailleurs.
Fondée à Windsor en 1956, Titan Tool & Die est un pilier du secteur manufacturier local, fournissant des pièces de précision à l’industrie automobile. Le syndicat affirme que les récentes mesures prises par l’entreprise témoignent de son intention de délocaliser sa production vers son installation des États-Unis, abandonnant ainsi la communauté qui a contribué à son succès.
« Nos membres comptent parmi les travailleuses et travailleurs les plus expérimentés du secteur des pièces d’automobiles au Canada et ont soutenu l’entreprise pendant des décennies, a indiqué Emile Nabbout, président de la section locale 195 d’Unifor. Aujourd’hui, l’entreprise les met en lock-out, tourne le dos à Windsor, et se prépare à délocaliser nos emplois de l’autre côté de la frontière. Il n’est pas question qu’elle abandonne une main‑d’œuvre loyale et la communauté sans que nous ripostions. »
Dans une lettre envoyée aujourd’hui à l’entreprise, Unifor a remis en question les allégations de difficultés financières avancées par Titan Tool & Die et lui a demandé de clarifier ses plans pour l’avenir de l’usine de Windsor.
« Notre syndicat a été clair : nous ne tolérerons pas qu’une entreprise se serve de la guerre commerciale comme prétexte pour démanteler ses usines, mettre son personnel en lock‑out et délocaliser les emplois en dehors du Canada, a ajouté Lana Payne. Titan Tool & Die pense peut-être que ses tactiques musclées passeront inaperçues, mais la population canadienne l’aura à l’œil. Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que les entreprises profitent de la situation pour réduire leurs effectifs et prendre la poudre d’escampette. »
Les dossiers du syndicat montrent que l’entreprise a bénéficié pendant des années de réductions de coûts, notamment de gels intermittents des salaires et de l’indemnité de vie chère, ainsi que de la liquidation du régime de retraite à prestations déterminées en 2012. Au moment de sa liquidation, le régime affichait un important déficit. L’entreprise n’a pas
comblé ce déficit, entraînant une réduction des prestations de retraite. Unifor estime que les salaires réels des travailleuses et travailleurs de la production ont diminué de 15 % entre
2009 et 2024, après des années de hausses salariales négligeables, et ceux des métiers spécialisés de 18 %, après rajustement en fonction de l’inflation. Le syndicat estime également que la dernière offre salariale de l’entreprise entraînerait une baisse supplémentaire de 11 % des salaires réels des travailleuses et travailleurs de la production et des métiers spécialisés
au cours des 4 prochaines années.
Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant plus de 320 000 travailleuses et travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour tous les travailleurs et travailleuses et leurs droits. Il lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir.
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